Ce ne sera pas la salle AfricArt mais le Colisée, et pas non plus le « Voyage extraordinaire de Sammy » -snif pour nos chères têtes brunes et blondes !-, mais « Les Barons » du réalisateur belge d'origine marocaine : Nabil Ben Yadir. Alors il paraît que l'enjeu en vaut tout de même largement la chandelle, et que le film est à se tordre de rire. Justement, on en a bien besoin. Histoire de ravaler la déception inhérente à ce changement de programme de dernière minute, et d'apprécier à sa juste valeur, ce premier long-métrage d'un cinéaste, qui aurait signé-là si l'on en croit la réputation qui suit déjà le film (sorti en janvier 2010), un petit joyau dans le genre. Les Barons, un sempiternel « brûlot » sur la condition des jeunes issus de la 2ème ou 3ème génération des immigrés maghrébins ? Rien n'est moins sûr, puisque l'opus, annonce d'emblée la couleur : celle d'une comédie tonitruante qui dresserait une radioscopie, intelligente et toute en nuances, sur les « Hittistes ». Vous ne connaissez pas les hittistes ? La honte, vous n'avez pas vu Fellag et devez donc revoir vos classiques. Ou tout simplement suivre l'histoire d'une bande de copains de quartier, qui ont largement dépassé l'âge de la « glandouille ». Mais qu'importe, ne s'improvise pas baron qui veut. Dans les rues de Molenbeek, quartier populaire de l'ouest de Bruxelles, ils traînent inlassablement leur mal de vivre, avec la satisfaction de ceux qui ont compris dès la naissance, que les dès étant jetés, rien ne sert de courir. Et partir à point, ce n'est pas tellement leur tasse de thé. Alors ils se contentent de regarder passer le temps, peinards et sûrs qu'il en restera toujours quelque chose, pourvu qu'ils n'accumulent pas les bévues. Chauffeurs de bus eux comme leurs aînés ? Pas question ! Ils ont l'art de la débrouille et le système « D » ils connaissent. Ils sont nés dedans… Avec Nader Boussandel, Julien Courbey, Edouard Baer... Attendons voir… !