Par Malek Slim - L'Europe a connu en ce mois de décembre 2010, l'un des hivers les plus rigoureux de son histoire. Des victimes du froid il y en a eu par dizaines dans tous les pays du ce continent où des sans-abris sont morts glacés ! Des images de ces damnés de la terre font le tour du monde et nous fournissent une idée de l'état de précarité de pans entiers de la société occidentale. Pourtant il s'agit de pays très riches. Mais cette richesse est de plus en plus concentrée entre les mains d'une minorité privilégiée. A preuve des chiffres récemment publiés sur les salaires de certains patrons ne manquent d'interpeller sur les inégalités criardes dans ces pays. Ainsi et selon les statistiques concernant les réuminérations des chefs d'entreprise en 2009, on constate que parmi eux, nombreux perçoivent des millions d'euros comme émoluments annuels. En France, à titre d'exemple, le patron du constructeur aéronautique Dassault touche 8.098 millions d'euros par an, l'équivalent de 15 milliards de nos millimes ! celui de Renault, perçoit 9.240 millions d'euros (17,5 milliards de millimes). A l'opposée et au bas de l'échelle un smicard totalise à peine 13 mille euros par an (environ 24 mille dinars tunisiens). L'écart entre les deux catégories de salariés est astronomique : le salaire d'un patron peut être six cents fois celui d'un smicard. Et dire que cela se passe dans le pays de « l'égalité », par ailleurs et selon les mêmes données fournies on affirme qu'en moyenne les chefs d'entreprise ont vu leurs rémunérations baisser de près de 14% ! Un effort consenti par eux et par décence en raison de la crise qui sévit dans leur pays ! Ce constat qui n'est certes pas nouveau, et qui prend de l'ampleur au fil des ans, n'est pas prêt de s'arrêter et concerne tous les pays riches. Aux Etats-Unis où plus de 40 millions d'Américains n'ont pas d'assurance maladie. Le salaire moyen d'un patron égale cinq cent fois celui d'un salarié de la classe moyenne. Et dire que depuis plus de deux ans les pouvoirs politiques martèlent à qui veut les entendre le temps est à la rigueur plutôt qu'à l'ostentation. Beau discours, mais sans effet, dans la mesure où ceux qui endurent un chômage chronique sont de plus en plus marginalisés et perdent l'espoir de retrouver un jour un emploi qui les met à l'abri du besoin. Parmi eux des centaines de milliers se retrouvent condamnés à errer dans les rues, sans ressources et souvent sans toits. Du coup le nombre des SDF va en augmentant d'une année à une autre. Ils sont partout dans les rues des villes européennes au point qu'ils sont devenus une partie intégrante du décor. Et ce ne sont pas les associations de bienfaisance ou les œuvres caritatives de certaines âmes compatissantes qui vont changer le cours de l'histoire de ces gens que la société par trop égoïste les a relégués à l'état de sous-hommes, exposés à tous les risques, dans un environnement des plus hostiles. Et l'on se demande partant d'une telle situation si subvenir à ses besoins les plus élémentaires en nourriture et en logement, ne fait pas partie des droits humanitaires dont ces pays riches sont les chantres ? Sans doute, mais encore faut-il que dans ces sociétés aux pouvoirs « démocratiquement » élus, le mot société ait encore une signification et que la solidarité ait un sens, d'autant que ce ne sont pas les moyens qui manquent. Mais, il semblerait que l'individualisme érigé en dogme, fait fi de ces considérations, peut être devenues d'un autre âge. Si non comment expliquer que des gens puissent admettre de voir des congénères à eux vivre dans le dénuement le plus absolu alors qu'eux ils sont dans l'opulence la plus cynique.