Le gardiennage informel des voitures prend des proportions alarmantes ces derniers mois en s'étendant partout dans les villes et les quartiers où ces faux gardiens prennent possession des lieux proches d'un centre commercial, d'une administration, des bureaux de poste, des banques ou d'un marché en imposant leur service aux propriétaires des véhicules obligés de stationner dans les lieux occupés par ces pseudo gardiens qui exigent une somme d'argent pour leur service. Si certains automobilistes acceptent volontiers à payer ces gardiens, d'autres le font à leur corps défendant pour éviter des échauffourées avec ces personnes généralement impertinentes, d'autres encore refusent de les payer pour la seule et simple raison que ces gardiens ne sont pas officiellement reconnus et qu'ils sont là pour faire de l'arnaque. D'où, on assiste à des accrochages menant parfois à des coups de poing.
Tranche d'âge
Ces gardiens de véhicules sont d'âges différents : ils sont des enfants, des jeunes et des adultes. Un bâton à la main, une casquette sur la tête et une sacoche fixée à la taille, ils guettent l'arrivée des automobilistes pour leur procurer une place vide, se proposant souvent à les orienter dans leurs manœuvres quand ils devraient effectuer un stationnement difficile entre deux voitures. Il faut dire que certains se montrent gentils en saluant les clients qui viennent d'arriver, comme pour signaler leur présence. D'autres témoignent d'une certaine courtoisie surtout envers les femmes qui, semble-t-il, payent sans rouspéter. D'autres encore ne se manifestent jamais au moment de l'arrivée d'un automobiliste et surgissent juste au moment de la sortie du parking pour exiger son salaire ! Il n' y a pas de tarif fixe chez ces gardiens, mais les pièces de cent millimes ne semblent plus les satisfaire ; c'est qu'ils veulent être payés en pièces de 500 millimes ou de dinar, selon la durée de l'arrêt de la voiture qui souvent ne dépasse pas une heure, juste le temps de payer une facture, faire des courses dans un magasin ou faire une opération bancaire ou postale ordinaire. Et dire que ces gardiens exigent souvent d'être payés même si le chauffeur laisse quelqu'un à l'attendre dans sa voiture, vu que son absence ne dépasse pas quelques minutes ! Et gare à celui qui refuse de payer : il faut s'attendre à toutes sortes d'impolitesse de la part de ces gardiens qui n'hésitent pas de grommeler des injures entre leurs dents, à part les gestes déplacés que certains font pour exprimer leur mécontentement ; les plus effrontés n'ont dans ce cas que des grossièretés dans la bouche ! Des problèmes ? Il y en a chaque jour entre les automobilistes et ces gardiens informels. Certains propriétaires de véhicules se montrent coopératifs et compréhensifs avec ces gardiens qu'ils considèrent comme des chômeurs déguisés obligés de recourir à ce moyen pour ne pas demander l'aumône aux passants. Alors que d'autres ne font que se plaindre de la forte présence de ces gardiens qui se sont proliférés partout et dont la plupart se comportent comme étant des gardiens reconnus par les autorités qui ne doivent épargner aucun usager du parking supposé être ouvert gratuitement au public. « Personnellement, nous a confié un automobiliste qui sortait d'un parking à proximité d'un marché, je ne vois aucun inconvénient que ces personnes fassent ce métier ; l'essentiel qu'ils soient gentils et courtois avec les gens, c'est ainsi qu'ils peuvent gagner leur pain et non par l'effronterie et l'impolitesse. Il arrive que certains individus n'aient pas de la monnaie pour payer, alors il faut que le gardien comprenne la situation sans s'irriter ou s'emporter contre ces gens qui ne peuvent pas payer ! » Une autre femme qui laissait sa voiture sur une place à côté d'une banque nous semblait très compatissante au tout jeune gardien qui s'y trouvait : « J'ai vraiment pitié de ces jeunes enfants qui, pour subvenir aux besoins de leurs familles, doivent garder du matin au soir les voitures des autres ! Je dois les payer volontiers puisqu'ils me rendent un service. Je suis au moins rassurée à l'idée que ma voiture est gardée pendant mon absence, à l'heure où on parle beaucoup des vols de voitures ! » Un troisième automobiliste nous a plutôt paru plus intransigeant au sujet de ces gardiens illégaux : « Selon moi, c'est une activité clandestine interdite par la loi. En l'absence de toute autorité communale depuis des mois, ces gardiens se sont déployés par centaines dans toutes les villes et les quartiers : chacun a son territoire qui est sa chasse gardée et parfois il y a des bagarres entre ces gardiens à cause d'un coin, d'une rue ou d'une place très convoités ! De plus, ces gardiens ne se contentent plus des 200 ou 300 millimes pour leur service, ils en exigent davantage, même si la durée de stationnement est très courte ! De toute façon, cela fait partie du désordre qui règne un peu partout dans nos villes depuis quelques mois. Espérons que cela ne va pas durer pour longtemps ! »