Lotfi OUENNICHE - Le monde chrétien a célébré la fête de Noël comme à l'accoutumée, quoique la joie a été atténuée cette année par les retombées de la crise économique et par les dures conditions climatiques. En effet, des milliers de foyers se sont contentés du strict minimum pour des raisons d'austérité et des milliers de personnes en Europe notamment, ont été privées de déplacement et de retrouvailles familiales à cause du froid et du chaos sévissant dans les transports. N'empêche, l'ambiance était à l'allégresse et à la piété. Sauf que la célébration de cette fête religieuse ne revêt pas le même aspect festif pour tous les chrétiens du monde. On pense spécialement, à ceux d'Irak et de Palestine. Pour eux, c'est un Noël comme tous les autres, dans les mêmes conditions sinon pires. Alors qu'en Amérique, en Europe, en Asie et même en Afrique, les chrétiens célèbrent la naissance du Christ dans la chaleur familiale et s'adonnent à cœur joie aux délices de la table et à l'échange de cadeaux, eux se confinent dans la solitude, la peur et la crainte des lendemains. Les Palestiniens et ceux de Gaza en particulier endurent cette situation tragique depuis des décennies, mais pour cette année, l'occasion est plus douloureuse, car elle coïncide avec le triste souvenir de la sauvage agression israélienne de l'année dernière. Elle continuera de hanter toujours les esprits d'autant plus qu'aucun espoir de paix et de règlement du problème palestinien ne pointe à l'horizon. Mais pour les chrétiens d'Irak, le phénomène est nouveau. Au temps de Saddam, ils jouissaient de toutes les garanties de sécurité et de quiétude dans la pratique de leur culte. C'est l'invasion américaine du pays qui a favorisé les luttes interconfessionnelles, la montée de l'extrémisme religieux et l'implantation des groupes terroristes, terreur de toutes les communautés. Leur dernière cible, se sont les chrétiens dont le nombre commence à rétrécir comme une peau de chagrin. Pour ces communautés et pour les autres qui ont le malheur de se trouver dans une région explosive, le seul espoir reste dans un sursaut de solidarité internationale et d'un retour aux valeurs de la légalité et de la tolérance pour l'instauration de la paix et le recouvrement des droits.