Le Temps-Agences- L'ex-président israélien Moshé Katzav a été reconnu coupable hier de deux viols, au terme d'une procédure de plus de quatre ans durant laquelle il s'est posé en victime d'un "lynchage" public. L'ex-chef de l'Etat, a été reconnu coupable par le tribunal de district de Tel-Aviv de deux viols sur une de ses subordonnées à l'époque où il était ministre du Tourisme dans les années 1990. Il a en outre été reconnu coupable de deux actes indécents, dont un avec usage de la force, et de harcèlement sexuel contre trois de ses employées au ministère du Tourisme puis à la présidence après son élection en 2000. Katzav a d'autre part été reconnu coupable d'entrave à la Justice. Il risque de huit à 16 ans de prison, la peine devant être prononcée en janvier. Inculpé le 19 mars 2009, il avait plaidé l'innocence. Des dizaines de témoins et les parties civiles ont été entendues depuis à huis clos. L'ex-président n'a désormais plus le droit de quitter Israël et a été contraint de remettre son passeport aux autorités. "Il continuera à plaider son innocence devant toutes les instances possibles", a déclaré son avocat Avigdor Feldman après l'énoncé du verdict. Les premières révélations de presse sur le comportement scandaleux de l'ex-président avaient été publiées en 2006, et le procès avait ensuite connu plusieurs rebondissements. Après des mois d'enquête, les avocats de Katzav avaient réussi à conclure un accord de compromis entériné par la Cour suprême, aux termes duquel il ne serait poursuivi que pour "harcèlement sexuel", "actes indécents" et "subornation de témoin", les accusations de viol ayant été abandonnées. Mais, se disant victime d'"un ignoble complot" et d'un "lynchage organisé", Katzav avait décidé de récuser ce compromis. "Sa décision d'annuler le compromis conclu avec le tribunal a été une grave erreur de sa part", a commenté le juge Kara. Père de cinq enfants et juif pratiquant d'origine iranienne, Moshé Katzav avait démissionné de ses fonctions de président après avoir été suspendu dès janvier 2007 à sa demande. Il avait été le premier homme politique de droite à accéder aux fonctions surtout protocolaires de chef de l'Etat, point d'orgue de sa carrière sans éclat qui s'est achevée dans le scandale.