Lotfi OUENNICHE - Comme à son habitude le monde oublie l'espace d'une nuit les tracas de la vie et les vicissitudes du temps. Il oublie la misère, la crise, la récession, les conflits et les intempéries et se meut dans une joie béate et une transe festive en accueillant la nouvelle année. C'est un monde en fête qui a enterré l'an 2010, année peu clémente quoique moins dure que les précédentes et entamé 2011 avec l'espoir qu'elle sera porteuse de paix, de prospérité et de bien être pour tous les peuples de la planète. Ce ne serait peut-être que des espoirs sans lendemain et des vœux pieux. Car il n'est pas facile d'effacer en un clin d'œil les stigmates du passé et faire table rase des problèmes et des difficultés accumulés durant de longues années. Il est sûr que le monde continuera de subir et pour longtemps les conséquences des dégâts et des destructions crées et provoqués par l'homme. Il n'y a qu'à jeter un regard sur l'état du monde aujourd'hui pour mesurer l'ampleur des difficultés et pour comprendre que la voie du salut est tributaire de la volonté des décideurs à opérer des changements adéquats et à emprunter les voies qui mènent au développement, au bien-être, à la tolérance et à la coexistence pacifique entre les peuples. Bien sûr, dans de pareilles circonstances, nos pensées vont spécialement au monde arabo-musulman et au continent africain. L'image n'est pas reluisante et les perspectives paraissent étroites. Que ce soit en Irak, au Soudan, au Liban ou au Yémen, comme en Palestine, l'année 2011 s'annonce celle des grands défis et des grands combats pour se prémunir contre les menaces de scissions et de guerres civiles et pour asseoir les fondements de la démocratie et du progrès. Ce n'est pas impossible pour des nations enracinées dans l'histoire et à la civilisation plusieurs fois millénaire d'entamer cette nouvelle année submergés d'optimisme et d'espoir.