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Les évadés ont rallié les comités populaires de défense des quartiers, croyant pouvoir bénéficier d'une grâce générale
L'évasion des 1700 détenus de la prison de Chebba
Publié dans Le Temps le 18 - 01 - 2011

« Laissez-nous passer s'il vous plaît. Nous nous sommes évadés de la prison et nous voulons rentrer chez nous. Ne craignez rien. S'il vous plaît», disait le chauffeur d'une voiture aux jeunes bloquant le passage. Il ne s'agit pas d'une scène de film, ou du passage d'une histoire ou d'un roman. Nous sommes bel et bien à Sallakta, une petite ville côtière située à une dizaine de kilomètres de Mahdia. De par sa richesse naturelle, -une belle plage d'une réputation nationale- la ville est largement fréquentée durant la saison estivale.
Mais le mouvement qu'elle enregistre ces derniers jours, sort de l'ordinaire. Il est rare de voir en cette période, les jeunes dans les rues. Ils poursuivent d'habitude leurs études dans les lycées ou les universités. Les événements qui se sont succédés, depuis vendredi 14 janvier, jour de la fuite de l'ex président, et après les appels lancés pour protéger leur quartier, leurs biens contre les groupes des milices de la police présidentielle, tous les jeunes se sont mobilisés dans ce sens. Ils ont formé des comités et surveillent jour et nuit leur ville. Ils passent au peigne-fin toutes les voitures. Mais le samedi 15 janvier, vers 11 heures du matin, ils étaient face à une situation délicate. Trois voitures de transport en commun (communément connues Nakl Rifi et portant des enseignes des villes de « Malloulech » situé à 40 kilomètres du gouvernorat de Mahdia), s'arrêtèrent au niveau du barrage. Les passagers n'ont pas hésité à dire franchement qu'ils viennent de s'évader de la prison de Mahdia (connue prison de Chiba). Ils insistaient sur le fait qu'ils ne sont pas des malfaiteurs et suppliaient les jeunes à les laisser passer. Ils étaient d'ailleurs, accompagnés de quelques membres de leurs familles, notamment des femmes sexagénaires. Surprise, étonnement, bruit et chuchotement… L'information circula dans toutes les villes très rapidement. Délinquants, trafiquants contrebandiers de drogue, et voleurs ont été libérés. Une question se pose à ce niveau. Est-ce qu'ils se sont évadés réellement ou leur a-t-on leur a ouvert les portes? Une question qui reste pour l'instant sans réponse fiable ni confirmation.
Révolution
D'après les informations relatées par les « ex-détenus », respectivement natifs de la ville de Mahdia et de Kssour-Essef et les échos qui circulent, les prisonniers se sont révoltés vendredi, dans leur geôle et ce, juste après l'information diffusée sur les chaînes télévisées de la fuite du Président. La direction de la prison a éteint la télé, mais ils ont tout fait pour être informés sur ce qui se passe réellement en dehors de la prison. C'est confirmé, le dictateur est parti. Ils viennent aussi de savoir qu'un incendie s'est déclenché dans la prison de Monastir et que l'on enregistre une quarantaine de morts. Un grand mouvement commença dans la geôle dans une tentative de fuir via les fenêtres. Mais les gardiens ont tiré sur les évadés d'où certains de morts. Des instructions ont été par la suite données pour arrêter les tirs et libérer les détenus. « Ils ont d'ailleurs, pris tout leur temps pour ramasser leurs affaires et contacter leurs parents afin qu'ils viennent chercher », d'après les témoignages.
Une nouvelle phase vient de débuter pour ces évadés qui croient bénéficier d'une grâce générale. Ils mènent une vie ordinaire et ils se sont réintégrés rapidement dans la société. Ils se rendent utiles et font partie du comité populaire de défense des quartiers. Jusqu'à quand ? Nul ne le sait encore tanté que l'ordre n'est pas totalement rétabli dans le pays.
Sana FARHAT
PS : Aymen Ben Slama, 20 ans, victime de l'incendie de la prison de Monastir a été enterré samedi à Kssour Essaf, sa ville natale.
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8000 Mémoire du temps présent
Rebâtir les institutions… !
Par Khaled Guezmir
Le ferment révolutionnaire est le dernier recours des peuples et la seule thérapie à la sclérose et à l'immobilisme des sociétés quand elles sont soumises à un despotisme total et totalitaire !
Les Systèmes politiques même imparfaits peuvent persister et durer à condition de maintenir le minimum « vital » de fonctionnalité !
Une réforme par ci une réformette, par là… la chance aidant, une bonne pluie… une bonne récolte… et les années passent allègrement et le pouvoir se maintient ! Mais quand un système n'est plus capable de diffuser des objets de valeurs devenues inacceptables et non obligatoires par les peuples, leurs élites et l'ensemble du corps social et quand il y a un blocage systématique des pouvoirs de décision et de contrôle on arrive au stade du « seuil critique et de non retour » et la machine casse ! C'est ce qui s'est passé pour le régime politique dans notre pays. Ce fut le cas pour la Pologne de Jaruzelski, de la Roumanie, de la Bulgarie et bien d'autres pays qui nous ressemblent par la taille mais aussi par l'histoire de leur soumission à un pouvoir interdisant totalement la participation politique et administrant la société par la peur et le quadrillage hermétique et par une propagande dominante fanatisée et agressive !
Le système est tombé par les propres graines de la violence qu'il a semées : L'exclusion de l'autre, la diabolisation de toute « opposition » si minime soit-elle, la diffusion de la frustration générale et aiguë dans les couches fragiles mais sensibles et éveillées de la société… la jeunesse des Campus… des usines, de la rue et des campagnes. Enfin par une « mobilisation » intense mais malsaine autour « d'acteurs institutionnalisés » alors qu'ils n'ont aucune légitimité institutionnelle à part d'être « proches du pouvoir » !
L'accumulation de cette situation infectée par l'arrogance médiatique des responsables de l'ombre du système, a fini par enchaîner ses propres promoteurs et le pouvoir lui-même, qu'ils croyaient « servir » et défendre alors qu'ils ne faisaient que le détruire chaque jour un peu plus.
Les cris de rage et de révolte de la jeunesse tunisienne en ce 14 janvier 2011, cette « révolution du Jasmin » a été en fait une révolution contre l'absolutisme médiatique et totalitaire imposé depuis un quart de siècle à toutes les classes de la société y compris à une bonne partie de la classe dirigeante elle-même... qui n'a pas eu le courage de dire « Non » à tout cela au moment qu'il faut… ! Cette classe dirigeante complice et servile a subi des dégâts considérables et sa légitimité est aujourd'hui sérieusement menacée !
C'est pour cela qu'il faut réformer profondément les institutions afin d'éviter à la Tunisie de futures dérapages aussi sanglants !
L'espoir est permis. La Tunisie a de bons cadres dans toutes les tendances politiques… Ils sont capables de raison pour remodeler le système politique et lui donner la fonctionnalité nécessaire pour une participation politique la plus large possible et surtout mettre au Musée de l'Histoire la personnalisation excessive du pouvoir !
Une réforme constitutionnelle de grande envergure est nécessaire… une nouvelle assemblée constituante… pourquoi pas !
Car utiliser le cadre constitutionnel actuel est certes nécessaire dans l'immédiat pour stabiliser le pays et consolider la paix sociale et la sûreté, mais on ne peut instituer une démocratie participative libérale et modérée avec les instruments majeurs de l'absolutisme et le déséquilibre actuel des trois pouvoirs dans une constitution qui donne un pouvoir absolu et sans partage au détenteur de l'exécutif ! Les Tunisiens doivent à nouveau se réapproprier leur Etat et leur patrimoine national mais pour l'éternité.
Plus jamais une dictature qui s'approprie l'Etat… l'économie la finance et même la mémoire culturelle de notre peuple et sa longue Histoire !
Nous y reviendrons !


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