Le Temps-Agences - Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a provoqué hier une scission au sein du Parti travailliste qu'il dirigeait en créant une nouvelle formation afin de conserver son poste au gouvernement de Benjamin Netanyahu. Barak a justifié son initiative en dénonçant lors d'une déclaration à la presse "le glissement à gauche, encore plus à gauche" du Parti travailliste. Son nouveau parti, qui va s'appeler +Hatzmahout+ ("Indépendance"), comprend, outre Barak, quatre autres députés sur les 13 que comptait le groupe parlementaire travailliste. "Nous créons aujourd'hui un groupe (parlementaire), un mouvement et par la suite un parti qui sera centriste, sioniste et démocratique dans la lignée de Ben Gourion", le fondateur de l'Etat d'Israël, a déclaré Barak à la Knesset (Parlement). La commission de la Knesset a ensuite confirmé hier en fin de matinée lors d'un vote la création de ce nouveau groupe parlementaire. Selon Hanan Cristal, le commentateur politique de la radio publique, la scission initiée par Barak va "renforcer Benjamin Netanyahu" qui peut compter désormais sur une majorité certes moins large, mais "plus stable" de 66 députés sur 120. Tous les médias ont d'ailleurs précisé que Netanyahu était au courant de l'initiative, préparée en secret par Barak qui a obtenu du chef du gouvernement l'assurance qu'il resterait ministre de la Défense. Pour ce qui est de l'avenir, Barak est resté flou. "L'Etat d'Israël doit faire face à des épreuves qui ne sont pas simples, notamment politiques avec le processus face aux Palestiniens", a-t-il déclaré sans donner d'autres détails et en refusant de répondre aux questions. Un ministre travailliste, Yitzhak Herzog, a annoncé sa démission du gouvernement -qui comptait cinq ministres travaillistes- peu après la décision de Barak et exprimé l'espoir que deux autres collègues travaillistes, Binyamin Ben Eliezer (Industrie et Commerce) et Avishaï Braverman (Minorités), suivent son exemple. Depuis des mois, une partie des ministres et députés travaillistes estimaient qu'il fallait fixer une date limite, sous forme d'ultimatum, à Netanyahu pour la reprise des négociations avec les Palestiniens alors que Barak prônait le maintien à tout prix au sein du gouvernement. Les travaillistes devaient réunir leurs instances dirigeantes en février ou mars pour annoncer leur départ du gouvernement faute d'une reprise du processus de paix, a ajouté Hanan Cristal en soulignant que Barak avait préféré prendre les devants.