Des centaines de citoyens et de citoyennes se rendent tous les jours à l'avenue Kheïreddine Pacha, à Tunis, pour déposer leurs plaintes contre les membres et les proches du président déchu auprès de la Commission nationale chargée d'enquêter sur la corruption commises par ces personnes durant le règne du dictateur Ben Ali. Venus de tous les coins du pays et avec des documents à l'appui, ils sont reçus par les agents d'accueil qui prennent leurs pièces d'identité et leurs délivrent un numéro pour attendre leur tour avant d'être reçues par un membre de la commission qui enregistre leurs plaintes et ouvre un dossier concernant leurs affaires. Confiance Des affaires qui vont de la spoliation de biens, de la saisie de terrains et de propriétés, aux licenciements, aux menaces… Des abus de tous genres commis en toute illégalité et impunité par la famille de l'ancien dictateur et ses proches. Lotfi de Béja s'est trouvé du jour au lendemain sans voiture et sans terrain : «Des membres de cette famille m'ont confisqué ma voiture et ont saisi mon terrain sur lequel je devais construire une maison. Je garde encore la carte grise de la voiture et les clés et j'ai en ma possession l'acte foncier de la propriété du terrain. J'ai saisi les tribunaux mais je n'ai obtenu aucun gain de cause. Au contraire, on m'a dit que j'ai de la chance. D'autres non seulement ont été spoliés mais aussi jetés en prison ». Lotfi, ses documents sous le bras, attend d'être reçu par un membre de la commission. Il se dit confiant.