Incendies, casse, braquages, banditisme, tel est climat de frayeur ayant sévi sur Tunis, le week-end dernier, Que de dégâts causés par des bandes d'intrus, ayant semé la terreur, ce qui a obligé, quoiqu'avec assez de retard, les forces de l'ordre à tirer dans l'air, en vue de dissuader les casseurs. Non, Messieurs, cela n'a rien à voir avec la Révolution qui doit avoir normalement des objectifs beaucoup plus nobles. En effet, la démocratie, et la liberté d'expression tant convoitées depuis un demi siècle ne doivent pas engendrer un vandalisme ravageur de nature à mettre le pays en péril. On a l'impression aujourd'hui, que ce sont les jeunes qui commandent. Insensé ! Mais où sont les partis politiques, où sont passés les organismes de la société civile pour dénigrer ces agissements qui ont porté préjudice à la Tunisie d'après 14 janvier. Non, Messieurs, il est temps de mettre fin à ce silence, qui frise la complicité. Aujourd'hui,, on n'a aucune excuse d'éprouver la moindre hantise ou d'avoir peur de ceux qui veulent faire du mal à la Tunisie. Depuis le déclenchement de la Révolution, tous les secteurs, sans exception, sont carrément à genoux et Dieu seul sait de quoi demain sera fait pour un pays pauvre en ressources naturelles et qui ne possède pas suffisamment d'épargne pour combler le déficit. Nous ne cessons de répéter et d'insister depuis des semaines que la note va être salée, que les contestataires interminables à la place de la Kasbah et les tribunes de palabres sans fin chaque soir dans les chaînes T.V, ont constitué des obstacles devant les responsables animés de bonne volonté appartenant au gouvernement. On ne leur a même pas permis de travailler dans les conditions requises. Soumis à de très fortes pressions, du reste discutables, Ghannouchi, qui pour l'histoire, demeure au dessus de tout soupçon, a fini par jeter l'éponge. Un geste historique et courageux de la part d'un Premier ministre. « Pour le bien de la Tunisie », a-t-il dit, dans une déclaration très émotionnelle. Une sortie par la grande porte, qui ne diffère pas trop d'une claque donnée à une majorité silencieuse qui a manqué manifestement de courage pour faire face à ceux qui tenteront toujours de nuire à notre chère Tunisie. Quoiqu'il en soit, Caïd Essebsi en est déjà averti. Mais aux forces de l'ordre, d'agir, désormais ; conformément aux prérogatives de leur mission, pour anéantir irrémédiablement la horde sauvage.