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« Si notre élite continue de placer la barre aussi haut, j'aurai de bonnes raisons de craindre le pire »
Propos - Me Mohamed Abbou, militant des Droits de l'Homme
Publié dans Le Temps le 02 - 03 - 2011

Il est avocat, l'un des fondateurs de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques, membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie et le Secrétaire général du parti politique « Le Congrès pour la République » de Moncef Marzouki. Il est surtout un militant de la première heure des droits de l'homme. Me Mohamed Abbou, s'enorgueillit aujourd'hui d'avoir été lui et ses compagnons de route l'enfant terrible du Régime de Ben Ali.
Il a certainement payé la rançon, en écopant de quasiment deux ans et demi de prison dans les geôles du président déchu. Interview.
Le Temps : Où va la Tunisie ? Quel avenir peut-on présager pour la Révolution des hommes libres ?
Me Mohamed Abbou : Il faut espérer en l'avenir de la Révolution. Ben Ali la face de la dictature est parti après 23 ans de règne absolu. Il est vrai qu'on passe par des moments difficiles mais on n'est pas encore à une étape critique. Notre situation est bien meilleure que celle de l'Irak en proie au chaos. A rappeler aussi que dans les années 90 aux Etats-Unis, l'électricité a été coupée dans un jour sombre de l'histoire de cette grande démocratie et des actes de vandalisme ont été opérés. Je peux dire, par ailleurs que je crains le pire si l'élite intellectuelle continue à placer la barre très haut et à faire des doléances qui ne vont pas de pair avec notre réalité politique, comme par exemple appeler pour une Constituante. Alors qu'on a d'autres alternatives pour batailler en vue d'instaurer une démocratie.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer davantage cette idée ?
Il faut tout simplement accepter notre Constitution malgré ses imperfections. Notamment elle donne beaucoup de pouvoir au président de la République qui ne peut être jugé entre autres. On doit appliquer la Constitution et faire en sorte à ce qu'on apporte quelques changements au code électoral. Exemple, l'article 66 de ce code stipule que 30 députés ou autres maires présentent à la présidence un candidat. Foued Mébazaa a une délégation de pouvoir qui lui permet de modifier le code électoral pour qu'un candidat à la présidence puisse être présenté par un seul membre du parlement.
Que pensez-vous du mouvement Ennahdha qui devient un parti aujourd'hui ?
La coalition du 18 octobre qu'on a formée en 2005 a fait que les partisans d'Ennahdha et les différents partis de l'opposition se mettent d'accord sur un ensemble de principes à adopter dans l'avenir. Je crois qu'Ennahdha représente une partie de notre société et non pas la majorité écrasante du peuple tunisien. En tant que parti politique il peut y avoir une partie importante d'électeurs mais pas la majorité des voix.
Qu'en est-il de votre parti, le « Congrès pour la République ». Depuis que Moncef Marzouki a été battu à la Kasbah vous n'avez pas donné signe de vie ? En plus il a été renvoyé de Kasserine car les gens ont directement pensé qu'il veut surfer sur la vague de la Révolution ? Qu'en pensez-vous ?
Moncef Marzouki a été renvoyé par une seule personne à la Kasbah et non pas par la majorité des manifestants. En plus il n'a pas été battu. A Kasserine, j'avoue qu'il s'est trompé de discours. Il a mal choisi le timing. Les gens, les jeunes je veux dire, ne connaissent pas Moncef Marzouki. Il est professeur agrégé à la faculté de médecine de Sousse. Il a été renvoyé de son travail. Le régime de Ben Ali a tout fait pour l'affamer, le brimer et mater ses idées. Moncef a écrit beaucoup de livres là où il a exprimé ses idées. Il a toujours été dans une attitude de refus de tout compromis vis-à-vis de la dictature de Ben Ali. Au final il était obligé de partir en France depuis cinq ans. Moncef Marzouki s'est adressé aux hommes libres tunisiens, qui exercent à l'armée ou à l'RCD pour s'insurger contre Ben Ali, depuis déjà deux ans.
Je crois, par ailleurs, qu'il faudrait bien que le parti du « Congrès pour la République » communique. On organisera très prochainement une conférence pour parler de notre programme avenir.
On a l'impression que les différents partis n'ont pas de programme à part le fait d'être contre Ben Ali et son régime. Quel discours idéologique vous tenez ?
On n'a pas d'idéologie.
Un parti sans idéologie ?
Nous avons un ensemble d'idées qu'on défend. Nous sommes un parti qui adopte certains aspects du libéralisme à la réalité tunisienne. C'est-à-dire qu'on est pour un régime libéral qui n'empêche pas l'intervention de l'Etat dans certains domaines comme le social, la santé et l'éducation. Je crois aussi que pour le moment l'Etat peut intervenir dans les régions du pays qui ont toujours été à l'écart du temps de Ben Ali pour lancer des projets qu'on pourrait privatiser par la suite.
Que pensez-vous du sit-in à la Kasbah ?
Je ne suis pas contre le droit de manifester. Encore est-il il faut comprendre certaines notions. Si vous demandez à certains parmi eux, pourquoi vous manifestez, ils vous répondront qu'ils veulent un régime parlementaire et ne sauront définir ce régime. Je trouve cela insensé.
Est-ce que vous êtes de l'extrême droite ou de l'extrême gauche ?
Ni l'un ni l'autre. D'ailleurs, on a toujours été attaqué par les deux extrêmes. Encore faut-il dire extrême droite et extrême gauche par rapport à quoi ? Aux Etats-Unis on trouve les Républicains et les Démocrates. Ce sont les Français qui ont adopté la question des partis de droite, de gauche et des partis centristes.
Qu'avez-vous fait en tant que membre de ce parti, et en tant que militant des droits de l'homme ?
Des temps de Ben Ali, on toujours écrit sur l'internet pour dénoncer la dictature de Ben Ali et les dépassements de sa famille et notamment de sa belle famille. J'ai payé le prix de ce militantisme puisque j'ai été dans les geôles de BEN Ali entre mars 2005 et juillet 2007. Après le 14 janvier on milite pour l'indépendance de la magistrature, l'inamovibilité des magistrats…Il faut opérer une purge dans notre système et le limogeage de six magistrats ne suffit pas.


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