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Moncef Marzouki, portrait d'un opposant devenu président
Publié dans Business News le 12 - 12 - 2011

Une des images les plus marquantes de la révolution tunisienne fut, sans doute, l'arrivée de Moncef Marzouki, éternel opposant à l'ancien régime, à l'aéroport de Tunis-Carthage, après de nombreuses années d'exil en France. Un véritable symbole de lutte et de militantisme, chaleureusement accueilli par une marée humaine, en hommage à celui qui a longtemps été « la bête noire du régime de Ben Ali ».
Dans un moment d'euphorie, Moncef Marzouki déclare : « Moi, le réfugié politique, celui qui n'avait ni moyens ni argent, je suis rentré triomphalement dans mon pays alors qu'eux, les puissants, les indéboulonnables l'ont quitté ».
L'homme, intransigeant, tranché, réputé pour ses talents de tribun et ses prises de position, est reconnaissable à son visage brun taillé à la serpe et ses grosses lunettes, qui régalent les caricaturistes. Moncef Marzouki a fait beaucoup parler de lui et suscite de nombreuses interrogations.
Médecin de formation, né en 1945 à Grombalia, Moncef Marzouki, aujourd'hui âgé de 66 ans, brigue le poste suprême de Président de la République. Un poste pour lequel il s'est déclaré candidat, le 17 janvier, trois jours à peine après la fuite de Ben Ali. « Je ne renoncerai jamais à ma demande d'assumer la présidence de la République de la prochaine période transitoire », avait-il déclaré.
Marqué par l'expérience douloureuse de sa famille, contrainte de quitter la Tunisie natale pour se réfugier au Maroc, Moncef Marzouki a les idées bien arrêtées. Il associe les valeurs traditionnelles de la gauche associative, à une préoccupation constante pour les revendications sociales, notamment celles des populations intérieures, trop souvent délaissées par la bourgeoisie intellectuelle.
Il qualifie même la démocratie de « superflue et futile », une préoccupation, selon ses dires, de « luxe politique » réservées aux bourgeois européens et nord-américains.
L'engagement politique de M. Marzouki avait commencé dans la défense des droits de l'homme. Il intègre la Ligue tunisienne des droits de l'Homme en 1980 avant d'en devenir président en 1989. En 1998, il fonde le CNLT (Conseil national des libertés en Tunisie), qui prendra le relais d'une LTDH, qu'il juge, trop sensible aux pressions de l'ancien régime.
Pendant toutes ces années, il a fréquenté les figures de la défense des droits de l'homme en Tunisie, avec lesquelles il prend ses distances à partir de 1994, suite à son exclusion du bureau de la LTDH, fustigeant les coups bas de ce milieu et son mépris pour la question sociale.
Issu d'une famille de militants modestes au passé tourmenté, les événements qui ont fait sa vie, ont certainement forgé en l'homme cette personnalité de fer et cet esprit de contestation presque naturel. Son attachement à l'idéologie tiers-mondiste, n'en faisait pas moins un opposant et un dissident. Malgré le passé douloureux de son père, opposant de la dictature bourguibienne, il adhérait désormais aux valeurs réformatrices d'un Bourguiba qu'il voyait comme un dirigeant arabe « moderne ».
« Je suis devenu contestataire par la force des choses. Je n'avais d'autre choix sinon de me taire », une des phrases les plus célèbres de Moncef Marzouk, qui pourrait résumer à elle seule le sens de son combat politique. Une vision de l'homme qui vient conforter une idée, longtemps démentie par la propagande dictatoriale : On ne devient pas « opposant » par vocation ou par choix, mais avant tout, par nécessité.
En 2001, il fonde avec Naziha Rejiba, le Congrès pour la République (CPR), un parti laïc, de gauche nationaliste. Fidèle au fil des années à son positionnement de gauche, beaucoup lui reprochent cependant son alliance avec les islamistes. Nombreux de ses compagnons de route, desquels il s'est peu à peu écarté, ne lui ont pas pardonné une « déclaration de Tunis » signée en 2003 avec, notamment, des islamistes d'Ennahda, qui ne fait plus mention de laïcité.
Un parti avec lequel il s'entend comme larrons en foire allant même jusqu'à fusiller, à de nombreuses reprises, « la vieille gauche laïcarde et francophone, totalement déconnectée des vrais problèmes de la société tunisienne », comme il s'amuse à la qualifier. Force est de constater, qu'il a cédé du terrain aux islamistes sur la question de la laïcité et qu'il partage leurs opinions en matière d'identité arabo-musulmane. Une idéologie qu'il a brandie haut et fort pendant la campagne des élections du 23 octobre.
Tout en soulignant les « lignes rouges » sur lesquelles il ne transigerait pas (libertés publiques, droits de l'homme, droits de la femme, de l'enfant, etc.), Moncef Marzouki déclare « Non, non, non, Ennahda n'est pas le diable [...], il ne faut pas les prendre pour les talibans de la Tunisie, c'est quand même une fraction modérée de l'islamisme ». Des islamistes qu'il a souvent défendus, notamment avant le scrutin de l'assemblée constituante, en invitant les citoyens tunisiens dans la plupart de ses discours, à élire les « trois grands partis militants », autrement dit, Ettakatol, Ennahdha et le PCOT.
Le « Doktour du peuple », connu pour avoir toujours été jusqu'au-boutiste dans son opposition farouche à la dictature de Ben Ali, fait preuve de souplesse quand il s'agit de négocier avec son allié islamiste. Un équilibre délicat entre un Marzouki, intransigeant et dénonciateur, et une force de compromis à la fois stratégique et idéologique.
Celui qui n'avait pas cessé de déclarer « qu'aucun compromis n'est possible avec la dictature », refuse de diaboliser les islamistes, mais affirme cependant qu'il restera vigilant sur les atteintes aux libertés publiques en général, et à l'égalité entre hommes et femmes en particulier.
Un homme, certes, instruit, plein de mystère et dont l'originalité ne fait pas débat…
A lire également : La Tunisie de Bourguiba à Moncef Marzouki Synda TAJINE


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