Après deux mois d'activité, l'inflation s'est maintenue à 3,2% contre 4,9% enregistrés une année auparavant. Une baisse remarquable des indices des prix à la consommation des produits alimentaires et boissons est observée au cours du mois du février et ce, en comparaison avec le mois de décembre 2010 et le mois de janvier 2010. La période du recensement coïncide avec le mouvement de protestations et de contestations post-Révolution. Une période critique pour l'ensemble de l'économie nationale et notamment pour la consommation. Un ralentissement de la demande nationale serait-il derrière cette légère baisse du niveau d'inflation (par glissement annuel) ? Et quels lendemains nous réservera la frénésie actuelle des cours pétroliers ? Aujourd'hui le suivi des statistiques est indispensable et ce, à plus d'un titre. Le commerce extérieur, le pouvoir d'achat, les investissements étrangers et la fluctuation des cours de l'or noir sont des facteurs déterminants de la solidité et/ou de la fragilité de l'économie nationale en cette période de tâtonnement. Les instances nationales et notamment la Banque Centrale ont déjà tiré la sonnette d'alarme en cas de persistance de la morosité économique dans le pays. Contraction de la liquidité bancaire Les avoirs nets en devises, les exportations en volume, la demande intérieure, la liquidité bancaire et la masse monétaire sont menacés. Ceci dit le maintien des équilibres macro économiques dont notamment financiers est à l'ordre du jour surtout après les séquelles économiques d'après Révolution. 10000 chômeurs supplémentaires, baisse de 18,3% des exportations en volume, ralentissement de la demande nationale et régression de l'activité industrielle. D'ailleurs la récente décision prise par la Banque Centrale en réduisant le taux de réserves obligatoires s'inscrit dans le fin fond des objectifs visant la création de réserves excédentaires pour les banques à même de relancer l'appareil des crédits et réanimer la liquidité bancaire.
Crise pétrolière
La dynamisation de la consommation demeure le moteur de la croissance économique du pays. D'où la nécessité de préserver le pouvoir d'achat du consommateur. Les négociations sociales seront entre autres un fer de lance pour la consommation nationale. Même si le niveau d'inflation a accusé une hausse de 3,2% au cours du mois de février 2011, soit une variation annuelle de 2,9%, la flambée actuelle des cours des matières premières et notamment des cours de l'or et du pétrole, risque de corser la nôtre. « La crise pétrolière est de retour », affirme les observateurs. Les crises géopolitiques et l'environnement géostratégique allant de pair avec la situation en Libye risquent d'alourdir davantage la note. Les cours du brut pourraient atteindre des seuils chaotiques. L'économie nationale est donc confortée à un vrai test de résistance aux chocs. Un choc endogène et un choc exogène, qui nécessitent une reprise rapide et aux moindres coûts de la dynamique économique du pays. Arrêtons de vicier les rouages des initiatives de relance économique. La politique ne doit pas occulter les besoins impératifs des plus démunies et cette donne ne pourrait en aucun cas à elle seule résoudre les maux du chômage. Le jeu politique ne profite qu'à ses acteurs. Or le tourisme, l'industrie, la finance, la consommation et l'exportation sont toujours à la recherche de leur sortie de secours. Yosr GUERFEL AKKARI