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Kasbah 3, on y vient ?!
Publié dans Le Temps le 17 - 03 - 2011

Cela faisait à peine deux semaines que le deuxième sit-in à la Kasbah prenait fin, et voilà qu'on en annonce un autre qui aura lieu demain.
Les protestataires avaient alors remporté une victoire ; ils forçaient Mohamed Ghannouchi à démissionner, une démission suivie d'une succession de décisions. Mais tout n'était pas rose non plus et les manifestations du vendredi de la colère avaient laissé des morts et des blessés. En quittant les lieux, ils avaient martelé un « si vous recommencez, on recommencera ! », menaçant et édifiant…
Est-ce la première victoire qui encourage les jeunes à y revenir ? Quelles sont leurs revendications et y a-t-il des manipulations bien avisées derrière eux ? D'ailleurs sont-ils les mêmes ?
Sur la page Facebook qui annonce l'évènement, les administrateurs ont déclaré tenir leur promesse de revenir. Ils avancent avoir fait confiance aux responsables, mais ces derniers ont trahi cette confiance puisque le résultat n'a été que ruses et atermoiements pour détourner les revendications exigées à la Kasbah.
Les organisateurs de Kasbah 3 reconnaissent au gouvernement d'avoir « certes dissout le RCD – Rassemblement Constitutionnel Démocratique – mais lui raprochent d'avoir laissé à ses membres la liberté d'agir et de constituer d'autres forces, d'avoir nommé des délégués appartenant au RCD, d'avoir menti sur la dissolution du corps de la police politique, dont le nom a simplement été changé et d'avoir brûlé les documents le compromettant. »
Ils jugent insuffisantes les peines qu'écopent les Trabelsi et ils sont outragés du fait que le gouvernement ait accordé des accréditations de partis aux anciens responsables du RCD, à savoir Morjane – Al Wassat – Friâa et Jegham – Al Watan.
La méfiance envers le gouvernement persiste puisqu'il est carrément taxé de « brader le pays en le noyant dans les dettes» et de permettre aux Etats-Unis de s'ingérer dans les affaires internes de la Tunisie, et donc de traitrise.
Leurs revendications
Le slogan phare «Faire chuter le système» revient en premier. Ils exigent aussi l'indépendance des magistrats et refusent que des forces étrangères se mêlent des affaires tunisiennes. Ils demandent également au gouvernement de refuser les prêts proposés par la banque mondiale alors que « l'argent du peuple » est toujours gelé en Suisse.
Les administrateurs de la page Kasbah 3 annoncent également leur opposition à ce que l'on accorde des légalisations aux nouveaux partis des anciens responsables du RCD et demandent qu'on les inculpe. Ainsi, le gouvernement est tenu à retirer les légalisations accordées aux Watan, A Chaab, Al Wifak et Al Wassat. Les médias audiovisuels devraient revenir au secteur étatique et ses activités révisées et « nettoyées » selon les organisateurs de la Kasbah 3. Ils insistent également à ce que tous les responsables de l'ancien régime et du RCD, y compris Mohamed Ghannouchi jusqu'aux délégués, soient « emprisonnés » jusqu'à preuve de leur innocence. Et pour finir, ils réclament la dissolution des trois comités : « Haute commission pour la réalisation des objectifs de la Révolution, la réforme politique et la transition démocratique », « La Commission nationale d'établissement des faits sur les dépassements commis durant les émeutes » et « la Commission d'enquête sur les malversations et la corruption ».

Kaïs Tebbini, comité de la protection et de l'organisation du deuxième sit-in
«Il faut peut-être attendre un peu»
On est entrain de discuter entre nous à propos du troisième sit-in, il y a ceux qui insistent à le lancer dès vendredi et d'autres qui préfèrent attendre encore un peu. Ces derniers appellent à ce qu'on prenne le temps d'étudier cette étape et de voir les réalisations du gouvernement. D'ailleurs, après avoir nommé 130 délégués du RCD, le gouvernement s'est rétracté, justement pour éviter la « Kasbah 3 », qu'on a alors annoncée.
Ce sit-in a bien été décidé suite à une déception par rapport à certaines décisions. En outre, il y a plusieurs choses qui ne correspondent point aux exigences du peuple. Personnellement, je m'oppose à la visite de Clinton, je reste sceptique par rapport à l'information relative à dissolution du RCD et au sort de ses membres et je trouve que le RCD existe encore, mais sous d'autres formes et continuent à avoir de l'influence. L'affaire relative à Taïb Baccouche aussi, ministre de l'Education Nationale et les rumeurs qui circulent sur sa potentielle implication dans une affaire de corruption m'inspire de la méfiance. De ma part, je préfère néanmoins attendre, il ne faut pas banaliser le sit-in…

Chedly Taghouti, l'un des plus actifs à Kasbah 2
«Je vais y aller pour comprendre et savoir s'ils sont manipulés ou pas»…
Le gouvernement a déjà changé la liste des nouveaux délégués, mais il reste beaucoup d'autres revendications aux protestataires de la Kasbah 3, surtout celles relatives aux partis crées par les anciens responsables du RCD. Je ne suis pas d'accord avec l'organisation d'un troisième sit-in par ailleurs, mais je vais y aller pour les écouter, comprendre leurs revendications et savoir ce que les attise et qui les motive. Quand on a organisé la Kasbah deux, on se battait pour la patrie et au nom de la patrie, mon différend avec eux aujourd'hui porte sur cela, je crois que leurs revendications appartiennent plus au registre d'un jeu politique qui peut être tranché sur la scène politique. La Tunisie est au pied du gouffre, et nous, quand on a organisé la Kasbah, nous avons fait des sacrifices et avions pris des risques, les mêmes risques seront pris et les mêmes sacrifices seront réalisés, mais les objectifs en valent-ils vraiment la peine ? Il y a risque de banalisation à force de refaire la même chose à tout bout de champ. Et je crois sincèrement qu'il s'agit de forces politiques – gauche et droite islamistes – qui « livrent et se livrent » une guerre à travers ces jeunes.
Soyons sincères, le premier et le deuxième sit-in ont été initiés par le font du 14 janvier, dont ses membres sont restés loin du front de la contestation, car ils ne n'étaient pas sûres du résultat, surtout avec l'échec de la Kasbah 1. Aujourd'hui, ils reviennent peut-être à la charge. Ce qui m'inquiète est que ces sit-in répétitifs pour un tout et un rien peuvent très bien nous priver du droit au sit-in en Tunisie, droit fraîchement acquis et donc encore fragile par ailleurs. Mais je ne peux trancher sur tout ce que j'ai avancé qu'en me rendant moi-même au sit-in. Loin de moi l'idée de leur dire s'ils ont raison ou pas, ni de les conseiller de rentrer chez eux. Après tout, ils ont le droit de s'exprimer et je ne veux pas répercuter ce que j'ai vécu à la Kasbah quand j'y étais. De toutes les façons, en Tunisie, on nous occupe tellement de choses futiles, comme la fortune de l'ancienne famille présidentielle et leur intimité et les rumeurs lancées ça et là, que je finis par croire qu'il y a bien plus grave magouille dans notre pays.


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