Le Temps-Agences - Le Japon luttait hier par tous les moyens pour tenter de refroidir les réacteurs de la centrale de Fukushima, mais le pessimisme ne cessait de se renforcer dans Le monde, provoquant une fuite en nombre des étrangers de Tokyo. Six jours après le séisme le plus fort jamais enregistré au Japon, suivi d'un tsunami de plusieurs mètres de haut, le nombre de morts confirmés a dépassé 5.000. Les recherches se poursuivaient, dans la neige et le froid, pour retrouver les milliers de disparus. Les autorités devaient également faire face à l'impatience grandissante des 500.000 personnes sinistrées, confrontées à des pénuries d'eau potable et de vivres malgré la mobilisation sans précédent de 80.000 soldats, policiers et secouristes dans le nord-est dévasté. Mais c'est la crise nucléaire, la plus grave dans Le monde depuis Tchernobyl en 1986, qui suscite l'inquiétude. Pour la première fois, quatre hélicoptères de l'armée japonaise ont déversé hier matin plusieurs tonnes d'eau de mer sur les réacteurs les plus endommagés, principalement le 3. Cinq camions citernes spéciaux de l'armée sont également entrés en action en fin de journée. L'objectif était notamment de remplir la piscine de combustible usagé qui a été endommagée par une explosion et des incendies. Les autorités n'étaient pas en mesure dans la soirée de déterminer si l'opération avait permis de remplir la piscine, faute de pouvoir l'observer de visu. "Nous étudions avec attention les relevés", a simplement indiqué le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. Des experts étrangers s'inquiètent aussi pour la piscine de désactivation du réacteur 4, qui serait quasiment asséchée, ce qui a pour effet de provoquer des niveaux "extrêmement élevés" de radiations, selon le président de l'Autorité américaine de régulation nucléaire (NRC), Gregory Jaczko. La fusion de ce combustible pourrait entraîner des rejets de radioactivité de même ampleur que la catastrophe de Tchernobyl, estiment les experts. Le président américain Barack Obama a proposé à Tokyo d'envoyer davantage d'experts nucléaires au Japon. La France a également offert une "offre de coopération massive" avec la mise à disposition de pompes, d'engins robotisés et une aide à la radioprotection. Devant la menace d'un accident nucléaire majeur, la plupart des ambassades ont recommandé à leurs ressortissants de s'éloigner de la zone pour se replier vers le sud, dans la région d'Osaka, ou bien de quitter le Japon. La Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie et l'Australie ont également conseillé à leurs ressortissants de quitter le Nord et la région de Tokyo. La France, comme la Belgique et la Russie vont envoyer des avions supplémentaires afin d'évacuer les familles souhaitant quitter le pays.