L'Acropolium de Carthage était plein à craquer vendredi dernier et certains invités étaient debout à suivre un grand concert d'Opéra organisé par l'Institut culturel italien en cette ère post-révolutionnaire. Un concert qui devait se tenir au mois de mars dernier au Théâtre municipal au moment où les Italiens fêtaient en grande pompe, le 150 ème anniversaire de l'unité de leur pays mais qui a été diféré de quelques semaines suite aux événements qu'a connus notre pays. D'ailleurs, ce concert est venu au moment opportun, célébrer la liberté reconquise par les Tunisiens et nous réconcilier avec des airs célèbres dont ceux du grand compositeur italien Giuseppe Verdi à qui on a rendu au cours de ce concert, un vibrant hommage, d'autant plus que, de par sa musique, Verdi a accompagné le peuple italien dans sa quête de liberté. L'équipe du centre culturel italien n'a pas lésiné sur les moyens en invitant à Tunis des grosses pointures de l'art lyrique à la hauteur de l'événement , à savoir, Stefania Rosai (soprano), Silvia Pasini (mezzo-soprano), Giordano Massaro (ténor) et Massimo Mondelli (baryton) du Théâtre de l'Opéra de Rome, accompagnés, au piano par Sergio La Stella, qui ont offert au public, une soirée-hommage à la gloire de la musique du Risorgimento: Guiseppe Verdi dans « Rigoletto », « Don Carlo », « La Traviata », « Il trovatore », « Un ballo in maschera ». Le concert baptisé « Romanze del Risorgimento italiano » a été ponctué également des airs de Ruggero Leoncavallo, Giachino Rossini et Italo Montemezzi ; des sommités non moins célèbres dans le registre lyrique italien. Et le clou de la soirée fut la fameuse surprise à laquelle a fait allusion Luigi Merolla , directeur du centre culturel italien lors de sa rencontre avec la presse, sans toutefois en dévoiler le secret. Une fort agréable surprise qui a beaucoup ému le public des mélomanes en cette période cruciale de notre histoire ; l'hymne national tunisien, sous un nouvel arrangement, et tel qu'interprété par Hassen Doss, ( ténor tunisien et enseignant à l'Institut supérieur de Sousse) , Heithem Rafrafi (Baryton), Henda Ben Chaabane (soprano) et Amani Ben Tara (mezzo-soprano), accompagnés au piano par Toyko Azaiez, enseignante à l'Institut supérieur de musique de Tunis . Des moments chargés de recueillement et de beauté intense pour le symbole qu' ils défendent et qui furent suivis par d'autres présentés cette fois, par les chanteurs lyriques italiens en interprétant leur hymne national. La soirée du 8 avril sera marquée d'une pierre blanche dans les annales de la coopération culturelle tuniso- italienne, post révolutionnaire.