Mehrez Boussaïane, président de la Fédération de Tennis à l'épreuve de la « déligitimation » : à l'évidence il ne s'y ferait pas encore ! Lorsque 29 clubs – sur les 33 affiliés - signent une pétition retirant leur confiance à l'actuel bureau – sous entendu où il trône seul ! Cela s'appelle désaffection. Et, par surcroît, la pétition est bien parvenue au bureau du ministre des Sports lequel aurait consulté ses services juridiques car cela relève « d'une question juridique », comme l'a affirmé Abdelmajid Snoussi haut cadre du ministère. On relèvera en passant que les 2/3 des clubs ont « signé », retirent leur confiance à Mehrez Boussaïane. Le ministère décidera après, de l'opportunité d'une Assemblée générale extraordinaire. Le président de la FTT pourra bien – c'est son droit – déclarer qu'il s'agit d'une authentique cabale et que, nolens volens, il terminera son mandat. Mais de grâce, 29 clubs qui signent la même pétition, ce ne peut être fortuit et ce n'est pas pour rien. On sait que le tennis, méconnu du grand public et sur lequel pèsent des préjugés pour le moins populistes, se meut dans un univers qui n'est pas vraiment très sain. Autour de ses courts, poussent les fleurs de la notoriété et se tisse aussi une trame d'affairisme avec ses jeux d'intérêt. Mais alors que tout change – même le football qui se moralise petit à petit et qui est surtout obligé de se dépolitiser – le monde du tennis en Tunisie reste opaque insondable et mièvrement agrippé à une réglementation obsolète et qui est en déphasage avec le seul, l'unique socle fondateur de cette Révolution : la légitimité. Qui dit légitimité dit aussi consensus et démocratie. A la fédération de football, le président intérimaire Anouar Haddad terminera le mandat d'Ali Hafsi jusqu'en… 2014, alors que la Tunisie aura changé de fond en comble. Ce n'est pas de sa faute. C'est la faute aux textes. Mais au moins, il n'est guère de pétition contre lui. Or, à la fédération de tennis, on a choisi de se barricader, de calfeutrer les issues, et d'ignorer la « vox populi ». C'est le syndrome du fauteuil. Mais attention à se faire retirer le tapis de sous les pieds.