C'est un peu la fronde dans plusieurs fédérations dont les présidents font face au mot « Dégage » pour la simple raison qu'ils sont qualifiés à tort ou à raison de rcdistes. Mehrez Boussaïane fait partie d'entre eux. Question que nous n'avons pas manqué de lui poser. « Personnellement je suis un homme apolitique, je n'ai jamais appartenu à un quelconque parti politique et encore moins au feu RCD, je n'ai jamais assisté à la moindre réunion de ce même parti. Apportez-moi le moindre indice contraire à ce que je viens de vous dire et je présente ma démission séance tenante. Mes responsabilités ont toujours été sportives aux côtés de mes fonctions d'avocat.» nous a-t-il déclaré. Ce n'est pas tout dans la mesure où le président de la fédération tunisienne de tennis est confronté à d'autres accusations. Aussi, l'occasion a-t-elle été propice pour mieux connaître ses intentions à la veille de la tenue de l'assemblée générale évaluative.
Entretien :
Le Temps : Comment expliquez-vous cette levée de boucliers émanant, selon nos informations, de plus de la moitié des clubs dont les représentants vous reprochent votre gestion approximative de la gestion des affaires de la fédération ?
M. Boussaïane : Justement je n'arrive pas à me l'expliquer d'autant plus qu'il s'agit de clubs qui m'ont investi de leur confiance aux élections de 2009. Ma préoccupation première est et restera de servir le tennis national. Mon parcours dans le domaine illustre la longue expérience que j'ai acquise de par mon passage au Tennis Club de Tunis avec en toile de fond l'organisation de pas moins de cinq open de Tunis.
Je vous le concède tout en ajoutant que les promesses et engagements faits au cours d'une assemblée générale peuvent ne pas être tenus ?
Depuis 2009, la fédération a effectué un gros travail qui a porté ses fruits, le nombre de médailles acquises dans les compétitions internationales en est la meilleure preuve. Rien qu'au terme de la saison 2009 – 2010, le tennis tunisien a récolté 76 médailles. Lequel nombre était de 35 en 2005 et de 63 à la fin de la saison 2008-2009. Par ailleurs Malek Jaziri a été champion d'Afrique en 2009, facteur qui lui a permis de gagner des places parmi le gotha des joueurs mondiaux. L'année 2010 a vu notre tennis se mettre en évidence au niveau des jeunes chez les Garçons comme chez les Filles. Et ce n'est pas un hasard si Ons Jabeur a réalisé les performances que tout un chacun connait.
Pouvons-nous dire que vous n'avez rien à vous reprocher vis-à-vis des responsables de quelques clubs dont ceux du Tennis Club de Sfax et celui de Carthage entre autres ?
Le Tennis de Sfax est parmi ceux qui ont bénéficié d'une attention particulière de notre part. La contribution de la fédération dans l'organisation du Tournoi Futur a été de tout temps importante permettant à ce club jusqu'à récolter des bénéfices de l'ordre de 80000 dinars. Nous l'avons fait en parfaite connaissance de cause car conscients de l'intérêt que portent les responsables de ce club au tennis en général et à la formation en particulier. Ecoutez, ma longue expérience dans le domaine professionnel comme dans celui du sport m'a permis de découvrir que la réussite fait souvent mal, je suis en train de l'apprendre à mes dépens.
Une question que je vous pose à titre personnel. Pourquoi la fédération ne fait-elle pas appel à quelques unes de nos anciennes gloires à l'instar de Sélima Sfar, Adel Brahim, Sélim Ben Hadj Ali, Majid Marrouki et d'autres encore.
A mon tour je vous prie d'avoir l'amabilité de les contacter et de leur poser cette question. Je qualifie ces personnes de compétences dont l'apport pour notre tennis sera très précieux. Sélima Sfar est encore dans le circuit, j'ai déjà discuté avec elle de l'éventualité de rejoindre la direction technique de la fédération et je suis persuadé qu'elle ne tardera pas à le faire. Adel Brahim vient de rentrer des Etats Unis, tout responsable aimerait qu'il soit à ses côtés ; je suis plus que convaincu que nous sommes en mesure de faire beaucoup de bonnes choses ensemble. C'est à présent à lui de décider, les portes de la fédération lui sont grandes ouvertes. Le cas de Sélim Ben Hadj Ali est différent, j'en ai déjà parlé à son père qui ne voit pas l'utilité de le voir rejoindre la fédération, pour le moment du moins. Pour Majid Marrouki et d'autres encore, ils sont accaparés par leurs fonctions d'entraîneurs. Je ne vous cache pas que je suis un accroc du travail d'équipe.
Qu'attendez-vous de l'assemblée évaluative de samedi prochain ?
Le mot évaluative est à lui seul de nature à donner une idée sur ce qui a été accompli jusque là et ce qu'il nous reste à faire. Je dois reconnaître que j'ai pu me tromper et il n'y a que les personnes qui travaillent avec sérieux et conscience qui peuvent se tromper. Je dirais que nous serons tous là pour corriger et aller encore de l'avant. Entretien conduit par R. B. A