Béchir B.G. assistant universitaire et habitant à El Mourouj nous a contactés pour nous relater les faits suivants: «Il y a 4 mois, ma femme et moi avions eu l'immense bonheur de concevoir une petite enfant que nous avions prénommée Eya. Seulement, notre bébé présentait une tare physique congénitale au niveau de sa bouche appelée communément dans le jargon médical «fente palatine». Une sorte de brèche au niveau du palais buccal. Ne pouvant de la sorte prendre correctement le sein voire le biberon, nous avons dû l'hospitaliser de suite à l'hôpital pédiatrique Mongi Slim à la Marsa. Les médecins sur place firent tout leur possible pour la sortir d'affaires en la nourrissant par une nutripompe. Il s'agit au fait d'une machine électrique réglable contenant les nutriments à passer à mon enfant en temps et heures voulus. Au préalable, ils ont pris le soin de placer une sonde gastrique dans l'estomac de la petite pour pouvoir y faire parvenir les aliments. Au bout de 4 mois, ils m'ont délivré un rapport médical détaillé relatif à l'état de ma fille et surtout à son besoin « vital » de s'octroyer une nutripompe pour la CNAM d'El Mourouj pour que nous puissions une fois rentrée au bercail continuer à la sustenter sans risques et sans problèmes. Après une attente plus ou moins longue, la réponse émanant de la CNAM d'El Mourouj nous parvint plongeant toute la famille dans le désarroi. Rejet car appareil serait hors nomenclature. Le médecin de cet organisme que j'ai contacté pour une explication convaincante a été très ferme là dessus maintenant mordicus la même argumentation. En désespoir de cause, je me rendis au siège de la CNAM à la capitale où à ma grande surprise on m'informa que l'appareil en question était pris en charge intégralement par leurs soins allant jusqu'à me délivrer le matricule inhérent à sa nomenclature : 3931020 ! Je me suis donc empressé de déposer à Tunis ma demande avec promesse ferme de me procurer cette magique nutripompe dans les plus brefs délais. » A l'ère où tous les bureaux de la CNAM ainsi que tous les services appartenant aux autres administrations sont reliés par des réseaux informatiques, pourquoi n'a-t-on pas pris soin à El Mourouj pour s'assurer des possibilités véritables concernant cet appareil avant de signifier de façon aussi categorique ce rejet au pauvre père ? Et quand bien même, le téléphone voire les textes seraient disponibles même dans les agences les plus éloignées de la CNAM, passer un coup de fil ou jeter un sommaire coup d'œil sur les textes ne sont pas une tâche surhumaine que nous sachions ! S'agissant d'un appareil vital pour la petite, nous n'osons imaginer et envisager le triste sort qui aurait été réservé à la gamine si son père n'avait poussé les choses un peu plus loin en ralliant la maison mère de la CNAM ? Et si les parents d'une pareille enfant résidaient dans une contrée lointaine et n'avaient pas les moyens de s'assurer du bien fondé de pareille malheureuse décision, ils auraient à coup sûr perdu leur enfant par dénutrition, suite à une faim atroce desséchant injustement leur progéniture sans qu'ils puissent s'y opposer et lutter contre. Il est grand temps que tous les dossiers de nos citoyens soient désormais traités avec le plus grand soin et ce dans tous les secteurs et dans toutes les administrations. La mentalité d'avant le 14 janvier n'a plus raison de perdurer surtout avec ce vent frais de renouveau balayant désormais nos contrées à notre grand bonheur à nous tous.