Très attendu par tout le monde, à l'intérieur de la Tunisie comme à l'étranger, le procès de l'ancien président déchu Ben Ali et son épouse Leila Ben Ali Trabelsi, démarrera, très prochainement, a annoncé, hier, le représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zine el Abidine, lors de son intervention au point de presse périodique organisé, deux fois par semaine, le mardi et le vendredi, au palais du gouvernement à la Kasbah, par la cellule de communication du premier ministère. Il a parlé de quelques jours ou dans les semaines toutes proches. Ben Ali et son épouse se trouvent en état de fuite en Arabie Saoudite. Ils peuvent être représentés, lors de leur procès, par des avocats tunisiens et étrangers, mais ces avocats n'ont pas le droit de plaider et de faire des plaidoiries, devant le tribunal, en vertu de l'article 141 du code des procédures pénales qui stipule cette impossibilité lorsque l'accusé n'est pas présent au tribunal et qu'il encourt des peines de prison. Or, les affaires dans lesquelles est impliqué l'ancien couple présidentiel déchu sont graves et passibles de lourdes peines pouvant aller jusqu'à la peine capitale. Ben Ali est accusé, entre autres, de complot contre la sûreté de l'Etat, de meurtre prémédité, avec incitation des gens à s'armer les uns contre les autres, de malversation, corruption, torture et autres. Ce procès ‘'historique'' débutera par le jugement de deux affaires dont l'instruction a été clôturée. La première est une affaire de détournement de biens publics représentés par les sommes d'argent tunisien, de devises étrangères et de bijoux , découverts dans des cachettes secrètes dans l'ancien palais particulier du président déchu et son épouse à Sidi Dhrif, près de Sidi Bou Said, et la seconde est une affaire de détention de drogues, où les faits ont été également établis, suite à la découverte de quantités de drogues cachés dans ce même palais. D'après le représentant du ministère de la Justice, la justice tunisienne a instruit quelques 88 affaires dans lesquelles sont impliqués Ben Ali, son épouse, les membres de sa famille, ses gendres, et quelques uns de ses anciens ministres et proches collaborateurs dont 28 affaires ont été déférées à la justice militaire. A lui seul, Imed Trabelsi est impliqué, jusqu'à présent, dans huit affaires. Kadhem Zine el abidine a indiqué que 54 commissions rogatoires judiciaires ont été transférées, dans ce même ordre, à quelques 25 pays concernant le gel des avoirs des prévenus signalés à l'étranger, ou leur arrestation et leur extradition pour ceux qui se trouvent en état de fuite à l'étranger. De leur côté, le représentant du ministère des affaires sociales, Tarek Ben Youssef, et celui de l'Institut national des statistiques (INS), Yassine Jemal, ont fourni de nouvelles informations sur le taux de pauvreté en Tunisie. Ils ont expliqué que les critères servant à calculer ce taux varient. Ainsi d'après les critères de l'Union européenne, le taux de pauvreté dans l'Union européenne s'élève à 17%. Or, se référant à ses registres propres concernant le nombre des familles nécessiteuses recevant une aide de l'Etat, celles bénéficiant de la carte de soins à prix réduits, aux bénéficiaires de la pension de veuve, le ministère des affaires sociales a trouvé que le taux de pauvreté en Tunisie atteint près de 24,7%, soit près de deux millions et demi de tunisiens, alors que l'INS , se fondant sur les critères de la Banque mondiale, a établi, depuis 2005, que ce taux avoisine les 11%,, mais les autorités de l'ancien régime ont censuré ce chiffre et retenu comme taux officiel, celui de 4%, c'est à dire, le taux des pauvres qui sont totalement démunis, qui ne trouvent pas de quoi manger. A cet égard, le responsable de l'INS dont l'établissement a été exposé, après la Révolution, à des critiques de toutes parts, pour ‘'manipulation'' des statistiques, a innocenté l'Institut, accusant les responsables de l'ancien régime de ne retenir des rapports établis par l'INS que ce qui les arrange. D'ailleurs, l'INS va organiser, incessamment, des rencontres d'information pour éclairer l'opinion publique à ce sujet. Le représentant de la société ‘'Tunisie Télécom'', Moez Ben Mahmoud Hassen, a annoncé la fin prochaine de la crise qui secoue cette société, à la satisfaction de toutes les parties concernées, personnel et direction, a-t-il dit. Avec cette issue heureuse, la société va tenter de retrouver, au plus vite, son rythme normal de croissance. D'autant que la crise, malgré son acuité, n'a pas eu d'effets néfastes sur le rendement général de Tunisie Télécom qui, comme preuve de sa bonne position, a lancé l'appel d'offres pour la construction de son nouveau siège, qui sera un siège à la mesure de sa stature économique et sociale. Evoquant l'affaire du chalutier naufragé transportant des émigrés clandestins vers l'Europe, venus de Libye, le représentant du ministère de la défense nationale, le colonel de marine Kamel Akrout, a indiqué que les unités tunisiennes de la marine, de l'armée et des gardes côtes, ayant secouru le chalutier naufragé signalé à quelques 20 kilomètres des îles Kerkennah, ont sauvé 583 personnes dont 87 femmes et 20 enfants. L'un des rescapés, malade, est décédé, lors du transport, alors qu'un cadavre a pu être repêché. Il n'y avait pas de disparus ni d'autres cadavres en mer, a-t-il dit, mais le ratissage de la zone du naufrage continue pour plus de précautions. Ces émigrés appartiennent à plusieurs nationalités dont beaucoup d'africains et des pakistanais, également. Il ne pense pas que les autorités libyennes encouragent ces émigrations clandestines, car les responsables libyens sont confrontés, en ce moment, à d'autres préoccupations plus urgentes.