Remontons – le temps. C'était en juin 2010, l'équipe du Ribat , dans une lutte pour le maintien a dû rendre les armes tant la chance lui tournait carrément le dos. Tirant les leçons des erreurs du passé, une année presque jour pour jour après avoir amèrement connu les affres de la relégation , l'USMo retrouve…. naturellement sa place en Ligue Une. En effet point besoin d'attendre le terme de la compétition en L2, L'USMo, en incontestable champion de sa série, scelle définitivement son sort en assurant à trois matches de la 26ième journée, son accession en Ligue 1. Rares, en fait, les équipes qui parviennent à retrouver rapidement et avec autant de réussite l'étage supérieur du foot tunisien en une année. L'USMo, y est parvenu avec d'autant plus de mérite qu'au vu de sa situation en fin de saison précédente, il était difficile de prévoir un tel retour. Grâce à des hommes de bonne volonté et surtout une gestion efficiente des moyens du club, le Comité Directeur sous la présidence d'un homme, Hédi Benzarti, à l'expérience bien consomméz dans les affaires du football en général, l'USMo, a été mise sur de bons rails. Le reste, c'était une simple question d'intendance. Les « Usémistes » ne pouvaient rater leur rendez-vous avec l'histoire. Un staff technique ambitieux. Cette remontée à la catégorie des « nantis » du football tunisien, « l'Union des bleus » la doit également à un staff technique jeune certes mais surtout ambitieux. Dés le départ, en portant leur choix sur Jalel Kadri, jeune entraineur qui monte, au lieu de recruter un technicien étranger qui aurait coûté cher aux finances, le bureau directeur du club voulait doter l'équipe d'une direction technique qui soit proche des joueurs et qui sache porter le message. En dépit, d'une difficile période (phase aller) d'adaptation aux exigences de la Ligue 2, l'équipe termine pourtant second à un point du leader, l‘ESBK. Pour autant et malgré un travail colossal de mise en place d'une équipe cohérente, soudée de la part de Jalel Kadri, l'équipe après une série de victoires (4) suivie d'une autre de relative contre-performances (3 matchs nuls), le jeune technicien a été libéré par les dirigeants de « peur de rater la phase retour » semblait-il à l'époque. Faisant appel à l'enfant du club, Faysal Zidi, l'entraineur de l'équipe des espoirs, pour relever le partant, le bureau directeur avait pris des risques, qui se sont avérés bien calculés. Car personne n'était à peu près certains que l'équipe allait carburer à merveille. Réussissant le pari de privilégier la communication avec les joueurs à un moment où les difficultés financières n'étaient les bienvenues pour exiger des efforts supplémentaires de la part des camarades de Abdelkader Ben Ali, le jeune entraineur parvient à métamorphoser le groupe. En dix rencontres, l'équipe alignera cinq victoires, quatre matchs à parité égale et, une seule défaite. Un groupe très complémentaire. D'une dixième place (2ième journée), l'équipe remontera palier par palier les échelons du classement pour se retrouver en position de co-leader (8ième journée) et de leader (9ième). Depuis, l'équipe n'a plus quitté la pôle position parvenant même à creuser l'écart avec leur poursuivant direct , l'ESBK, allant parfois jusqu'à cinq points. Ce retour en force de l'équipe en cette phase cruciale pour l'accession en Ligue 1, l'équipe la doit avant tout à une meilleure gestion de l'effectif après, faut-il le reconnaitre, une série de blessures pour certains joueurs (Ben Abdelkader, Seghair, etc…)qui a freiné tant soit peu l'élan du groupe. Pour autant les camarades de Skhiri , à trois journées de l'issue finale de la compétition, sont assurés à présent de retrouver la saison prochaine la Ligue Une. Ce retour en Ligue semble bien programmé tant la contribution de tout un chacun a été bien réelle. Aussi, une nouvelle étape s'ouvre pour le club, d'autant que les exigences de la Ligue Une sont absolument différentes de celle de la L2. Les dirigeants doivent, une fois passée l'euphorie de l'accession, penser à reconstruire la nouvelle équipe déjà tant le nombre des contrats à renouveler est important, quatorze. Sadok SLIMANE.
Fayçal Zidi (Entraineur de l'USMo) « Pari gagné » Serait-il sur les traces de ses prédécesseurs ? Lui ?, c'est faysal Zidi, le jeune coach de l'USMo . Ainsi, le club du Ribat, et après les Hizem, les frères Benzarti, Jouilli et Rhim continuera probablement à produire des entraineurs de qualité. Le dernier en date n'est autre que celui auquel le bureau directeur y a pensé pour relever à la mi-saison , Jallel Kadri. Le choix s'est révélé judicieux tant l'équipe a bien carburé aux bons moments pour se détacher de ses poursuivants gagnant même son ticket d'accession à la Ligue 1 dés la 23ième journée de la compétition. Cet exploit ! Zidi y a largement contribué en se montrant très proche des siens. En vrai communicateur, il a su faire passer aux « bons moments le bon message ». Sous son règne, l'équipe a gagné en jeu collectif et en combativité. Plus solide en défense qu'en phase aller, l'USMo a pu du coup arracher pas mal de résultats positifs à l'extérieur. C'est ce qui a fait la différence avec son poursuivant , l'ESBK. Zidi a bien voulu nous livrer ses sentiments après cette accession. Quels sentiments vous éprouvez après ce retour en Ligue 1 ? Beaucoup de bonheur bien sûr surtout que le doute nous a gagné un certain moment. L'équipe qui a terminé la phase aller en seconde position en dépit d'une série de matchs nuls (dont deux à l'extérieur), a du faire face à un changement d'encadrement technique. Donc en prenant la relève sur mon ami Jallel dont l'apport fut important pour le groupe, il fallait que je poursuive le même travail tout en privilégiant davantage le côté mental et psychologique tant surtout les conditions ne sont plus les même (Révolution, arrête du championnat etc..). Grâce à l'effort de tous notamment le BD où le président Benzarti par son expérience a joué un rôle primordial dans la réussite du groupe. Mais je ne dois pas passer sous silence la contribution des joueurs qui ont consenti tant d'efforts pour assurer l'accession. Avec recul qu'est ce qui a fait la force de ce groupe ? Mon prédécesseur a eu le mérite de former une équipe équilibrée avec des éléments d'expérience et beaucoup de jeunes qui ne demandent qu'à être intégrés. La mayonnaise, même si elle n'a pas bien pris au début , a été bien réussie à la fin. Le groupe s'est retrouvé après une période difficile d'adaptation avec la L2 et surtout après une phase de doute, pour retrouver la confiance et ses repères. Ceci explique cela, le comportement collectif s'est amélioré en phase retour, l'équipe finalement a retrouvé ses mécanismes et a gagné en réussite. Donc, ce qui la caractérise c'est le fait d'être très complémentaire dans sa structure, les résultats ont suivi… Comment voyez-vous l'avenir de l'USMo en Ligue 1 ? Sans nul doute ! l'on ne doit pas s'arrêter à ce niveau-là . Après la fête et l'euphorie , d'autres impératifs pour les dirigeants : mettre en place une nouvelle équipe, la compétition en Ligue 1 a ses propres exigences, donc davantage de moyens financiers et humains. Quand on sait que pas moins de quatorze contrats de joueurs viennent à expiration dans quelques jours, il y a lieu de croire que la mission sera certainement difficile pour le Bureau directeur qui devra faire face à tout dés aujourd'hui. Propos recueillis par Sadok SLIMANE