…Et maintenant on «suggère» le départ de Yadh Ben Achour • Jusqu'où Ennahdha tire-t-elle les ficelles ? Les propos pour le moins tonitruants de Mokhtar Yahyaoui dans les coulisses:« Yadh Ben Achour doit partir de la Haute instance ; Il n'est pas sérieux. », ont eu l'effet d'une vérité pas toujours bonne à dire. Les déclarations du magistrat ont fait dépêcher le Président de la Haute Instance qui a donné la réplique « Ces propos ne l'engagent que lui… Il m'était impossible de venir aujourd'hui car je suis très pris avec la BAD ces derniers temps. » L'absence de Yadh Ben Achour de la Haute instance de la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique a laissé un goût d'inachevé, hier à la chambre des conseillers. La séance du jeudi s'est tenue sous la houlette de la vice-présidente de la haute instance, Latifa Lakhdar, qui n'a pas cessé d'appeler l'assistance à garder de la tenue, en vain. La séance s'est déroulée, bon gré mal gré, au rythme des portes qui claquent, des grincements de poignées et du chahut qui se déclenchait çà et là, intercepté des sons stridents des téléphones portables. La Haute instance était quasi vide ce jour-là et on a l'impression que l'institution a du mal à reprendre son vol. On dirait même qu'elle bat de l'aile. Dommage. D'autant plus qu'il y'a de l'avenir de la Révolution. La nôtre. Dans la lourdeur ennuyeuse de la séance ‘'formelle'' les points de vue se sont affrontés. D'aucuns considèrent que les travaux doivent reprendre en l'absence des partis qui campent sur leurs positions… Le porte-parole de la Haute instance, Sémir Rebhi a, de son côté donné sa version des faits en rappelant qu'il s'est intervenu lors du JT de 20h sur la chaîne nationale, mardi dernier, suite à la deuxième réunion de réconciliation proposée par Mokhtar Yahyaoui, et a détaillé ce à quoi elle a abouti, en expliquant entre autres que le bureau exécutif qui serait élargi comportera des représentants des trois commissions créées à l'intérieur de la Haute instance, à savoir, la commission politique, la commission des médias et celle du processus électoral. Chose qui selon lui, n'a pas plu au parti de Rached Ghannouchi qui considère que ce sont-là les « pratiques douteuses » d'une instance qui « tente par tous les moyens d'écarter Ennahdha. » Toujours selon Sémir Rebhi, Le parti ‘'dissident'' a une réserve également quant à l'annonce de ces faits par le porte-parole de la Haute instance et non pas par son président. Le magistrat Mokhtar Yahyaoui qui a pris la parole dans la foulée, a fait une mise au point quant aux réunions de réconciliation qu'il a organisées en insistant sur le fait que la dernière en date, c'est-à-dire celle tenue mardi était plutôt fructueuse. Les participants à cette réunion informelle entre représentants de tous les partis dont Ennahdha, et ceux des quatre associations (le Conseil de l'ordre des avocats, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, l'association des magistrats et l'UGTT) et les quatre ‘'personnalités indépendantes'' qu'il a choisies « par lui-même » sont parvenus à jeter les bases d'une entente pour que la Haute instance retrouve son unité. (voir encadré). Surenchères inutiles Sauf que là, un flot de digressions inutiles et de surenchères accessoires se sont rajoutées aux faits car Mokhtar Yahyaoui ne s'en est pas arrêté là pour déclarer à la presse dans les coulisses que « Yadh Ben Achour qui n'a pas assisté aux travaux de la Haute instance n'est pas sérieux et qu'il faut qu'il parte. » Des propos pour le moins tonitruants ayant fait dépêcher le président de la Haute instance, venu à la hâte pour assister à un point de presse improvisé. « Je ne suis pas censé présenter ce à quoi a abouti la réunion de réconciliation. Ce serait revenir à des pratiques de l'ancienne dictature et les membres de la Haute instance non encore informés de ces faits se seraient insurgés contre moi. » dit-il en ajoutant « Quant aux déclarations de Mokhtar Yahyaoui, elles n'engagent que sa propre personne. » Cela relève du vaudeville en fait. Et dans cette pièce qui se joue il y a une seule vérité qui dit que les conflits d'intérêts ont pris le dessus dans une Haute instance qui, pour le moment ne vole pas haut. Mona BEN GAMRA
Deuxième réunion de réconciliation La deuxième réunion de réconciliation tenue mardi dernier au Conseil de l'ordre des avocats a abouti à l'adoption d'un ensemble de principes afférents à : - La composition de la Haute instance dont l'effectif sera renforcée et plus équilibré. - L'élargissement du bureau exécutif qui accueillera d'autres personnes outre le président, le vice-président, le porte-parole et le rapporteur. - La création d'une commission qui prépare à l'avance l'ordre du jour de la Haute instance. - L'adoption du consensus à la place du vote.