Depuis son élection à la fin du mois dernier, le nouveau bureau national du syndicat des inspecteurs du secondaire a tenu une série de réunions à l'échelle des services du ministère de l'Education et au niveau de l'Inspection générale pour la pédagogie de l'éducation, notamment au sujet des mutations et des promotions professionnelles. Les membres du Bureau devaient même rencontrer Taieb Baccouche au milieu de la semaine écoulée à propos de certaines revendications urgentes, mais la réunion avec le Ministre a été reportée. Elle aura probablement lieu après la célébration de la Journée du savoir prévue pour le 21 juillet courant (jeudi prochain). Il semble donc que pour les nouveaux élus, la parenthèse du litige sur la légitimité du Congrès National tenu le 27 juin dernier soit définitivement fermée. En effet, la tenue de ce congrès s'accompagna d' « escarmouches » entre les délégués et l'on enregistra quelques contestations de la représentativité du nouveau bureau. D'autre part, 9 délégués des régions parmi les 22 présents à ce congrès ont choisi de se retirer du rassemblement et seuls 13 représentants régionaux participèrent ainsi à l'élection du nouveau syndicat des inspecteurs du secondaire. Selon Ridha Ben Saad et Mongi Ghodhbène, respectivement secrétaire général et secrétaire général-adjoint au sein du nouveau bureau national, certains membres de l'ancienne équipe syndicale s'obstinent, en recourant à diverses méthodes sournoises, à entraver l'action du groupe nouvellement élu.
Pour une réhabilitation du rôle de l'inspecteur
En tout cas, pour nos deux interlocuteurs, l'heure n'est ni aux polémiques ni aux litiges. Il est temps expliquent-ils, de se mobiliser pour la concrétisation des revendications du secteur, en particulier, la réhabilitation de l'inspecteur du secondaire en tant qu'acteur incontournable du système éducatif, la révision du statut de la profession et de certaines primes spécifiques. A propos des requêtes à effet financier, relativement nombreuses dans la motion professionnelle émanant du Congrès du 27 juin dernier, Mongi Ghodhbène précise que la plupart d'entre elles datent d'au moins cinq ans. « Nous ne cherchons pas à alourdir les charges financières de notre ministère ; nous avons jusque-là tenu la promesse faite au Ministre de l'Education en février dernier d'éluder provisoirement le dossiers des augmentations. Seulement, il s'agit là de revendications vieilles de plusieurs années : sachez par exemple que le paiement des frais de nos déplacements en voiture se fait encore sur la base anachronique de 130 millimes par kilomètre parcouru ; peut-on admettre plus longtemps une telle incohérence par rapport à la hausse constante des tarifs des carburants ! ». Sur un autre sujet, M. Ridha Ben Saad déplore que le Ministère de l'Education prenne une mesure fondamentale et grave comme la suppression du CAPES sans consulter les inspecteurs, et constitue par ailleurs des commissions de réflexion sur les programmes et la formation continue d'où les inspecteurs sont comme exclus : «Pourtant, nous devions logiquement être les premiers, avec les professeurs du secondaire, à participer à ces commissions et à être entendus sur la suppression ou le maintien du concours de recrutement. D'ailleurs, nous ne voyons pas d'alternative fiable au CAPES dont la suppression ouvre la porte aux recrutements anarchiques et à de nouvelles formes de corruption. Nous autres inspecteurs du secondaire, nous avons notre propre approche concernant les critères de recrutement dans l'enseignement, mais jusqu'à nouvel ordre et sur ce dossier comme sur bien d'autres, on ne nous demande pas notre avis. On nous préfère des responsables du Ministère dont les propositions antérieures de soi-disant réformes ont conduit le secteur de l'enseignement en Tunisie à la situation calamiteuse où il se débat actuellement ! » C'est dans ce sens, ajoute M. Mongi Ghodhbène, que « nous militons aussi pour l'assainissement de certains services du Ministère de tutelle au sein desquels différents caciques du régime de Ben Ali font encore la loi. »