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Les BOP se défendent : «Il n'y a pas de snipers dans nos rangs»
Crise de confiance entre les citoyens et la police
Publié dans Le Temps le 19 - 04 - 2011

«En Tunisie, il y a 20 snipers répartis entre la Brigade anti-terroristes, les commandos de la Garde nationale et de l'Armée»
«Ceux qui ont arrêté la famille Trabelsi sont les membres de la BAT et non de l'Armée»
Le mystère de cette femme sniper sur un toit à Kasserine… où est-elle ?
Une profonde crise de confiance existe aujourd'hui entre les Tunisiens et le corps de la police. Et pour cause, 23 ans de « répression policière » se sont achevés dans un bain de sang…
23 longues années où les BOP réprimaient les manifestations, les mouvements populaires et 23 ans que les tortures et les agressions subies par les civils dans les postes de police et dans les caves du ministère de l'Intérieur inspiraient indignation désespérée.
Puis, il y a eu le 17 décembre, Bou Azizi s'immola et la population tunisienne se souleva contre son bourreau et « ses agents ». S'en suivirent alors des confrontations avec leur lot de morts et de blessés. Maintenant, que l'ancien président prit la fuite, il est temps que justice soit faite, surtout pour la perte en vies humaines dans la population. Mais le fait que la police ait toujours été sommée d'exécuter des ordres, comme il se passe dans n'importe quel pays, suffit-il qu'on la juge automatiquement coupable de meurtres de civils, avec préméditation en plus, et sans de surcroît établir les preuves ?. Et même si beaucoup appartenant à la police ont participé à la répression qui avait duré plus de 20 ans, ne recevaient-ils pas des ordres pour cela ? Le responsable ne serait-il surtout celui qui les a donnés ? Faut-il mettre tout le monde dans le même sac, ou alors procéder au cas par cas, même si cela semble long et compliqué, et n'est-ce pas plus juste ainsi ? Et la justice, ne représente-t-elle pas l'ultime recours en même temps que la sanctification de la Révolution ?
Le comité d'enquête sur les abus a déterminé la culpabilité de la police, du ministère de l'intérieur et des BOP dans le bain de sang qui a noyé la Tunisie entre le 20 décembre et le 20 janvier. Nous en avons rencontré quelques responsables pour leur donner l'occasion de s'exprimer...
Le lieutenant Sofiène Marzouki, ainsi que quelques uns de ses collègues, ont accepté de nous parler de ces accusations et des preuves pouvant les laver de tout soupçon
Mystère certes, mais les preuves existent
Les évènements ayant précédé puis succédé à la fuite de Ben Ali ne manquent pas d'énigme et de complications. Personne ne s'attendait à ce qui s'était passé le 14 janvier et personne ne peut donner une version définitive sur les circonstances des émeutes et bouleversements qu'à connus la Tunisie durant un mois. Cela dit, « les snippers qui ont tiré avant le 14 janvier sont des agents de Ben Ali et les Trabelsi et ont servi directement sous leurs ordres. Quant aux snipers ayant tiré sur la population après le 14 janvier, ils ont été financés et filtrés par Kadhafi, même si cette dernière information n'est pas encore tout à fait prouvée, cela dit, la population du Sud pourrait témoigner qu'il y a des personnes venant de la Libye qui auraient essayé de distribuer de l'argent dans la région en encourageant les troubles». Selon les dires des responsables rencontrés.
«Nous soutenons l'exigence légitime des familles des martyrs de rétablir la justice, seulement la confiance devrait aussi revenir. Etablissons les faits. Nous avons en Tunisie moins de 20 snipers répartis sur les corps suivant : la Brigade anti-terroristes, les Commandos de la Garde Nationale, les Commandos de l'Armée, la Garde présidentielle. Ces snippers doivent intervenir uniquement dans la lutte contre les terroristes, la prise d'otage, le suicide d'une personne (en visant l'arme) et la protection du président en cas de tentative d'assassinat. Ils doivent manifester de beaucoup de sang froid tout en maîtrisant l'art de se cacher. Ils suivent des entraînements de haut niveau et sur une vingtaine de participants à un stage de six mois, un ou deux réussissent en général. Les snippers ont besoin d'armes de précision, comme le SSG. Opérant à trois, l'un pour localiser via des jumelles télémètres fonctionnant avec le laser, que nous autres, les BOP, n'avons justement pas ; l'autre pour calculer la vitesse du vent et le dernier pour tirer. Ils doivent se positionner sur une hauteur pour pouvoir viser la tête et la poitrine d'une personne dans la foule, comme il a été établi dans les meurtres commis lors des émeutes. Or nous nous tenions face à la foule, d'où l'impossibilité d'une telle précision dans la foulée, à supposer que nous ayons eu des snippers parmi nous ! On utilisait les bombes lacrymogènes et on voyait des gens mourir devant nous, nous en étions choqués, nous aussi. »
Les responsables rencontrés poussent un peu plus loin la justification de leur innocence, recourant à encore plus de preuves « Un chirurgien, travaillant à Kasserine a d'ailleurs précisé que les balles utilisées et retrouvées dans les corps des victimes sont des balles explosives, qui explosent à 0.5 mm dans le corps ciblé, or ces balles sont interdites internationalement et nous ne les possédons pas dans tout le ministère de l'Intérieur ! Les gens ont aussi montré des balles dont l'inscription est en hébreu, or nous nous approvisionnons chez les militaires qui eux, fabriquent leurs balles en Tunisie et donc nous n'avons pas dans nos munitions des balles importées d'Israël. Une jeune femme snipper a été poussée d'un toit à Kasserine et transportée à l'hôpital de Sfax pour être soignée, nous n'avons jamais entendu parler d'elle, ni qui elle était, ni d'où elle venait. Et justement, nous ne comptons pas de femmes chez nos tireurs d'élite. Les investigateurs peuvent se référer aux numéros de série des balles utilisées et de leurs identifications et vérifier avec nos munitions. Ils peuvent examiner les vêtements des martyrs ce qui permettrait d'établir l'impact des balles et de procéder à une vérification de l'impact avec celui des nôtres, et finalement ils doivent procéder à des autopsies pour déterminer un résultat définitif avant de nous accuser, ce qui n'a pas été fait. »
L'un des responsables continue de témoigner « Nous avons interpellé une Partner louée ayant à bord 150.000 dinars à Sidi Bouzid le 12 janvier et 20 autres véhicules de location dont les passagers distribuaient de l'argent pour la population de Sidi Bouzid également, et les gens témoigneront de leur allure distinguée. Où est-ce qu'elles sont ces personnes arrêtées ? On pourrait établir si elles font partie de ces snippers ou pas ! D'ailleurs nombreuses voitures ont été interceptées avec de l'argent à bord et des personnes suspectes et aucune suite n'a été donnée »
«Durant les jours qui ont suivi la fuite de Ben Ali, beaucoup de policiers ont été attaqués et empêchés de travailler. Les soupçons portaient déjà sur eux et pis encore, nous n'avions pas pu faire notre travail. Ainsi, un collègue à nous, cancéreux depuis 1993 et qui était rentré chez lui car son enfant avait de la fièvre a été arrêté et agressé par la population à Ibn Sina, à Tunis. Il a fait du stop pour venir travailler et une ambulance l'a embarqué. A un barrage, des personnes montant la garde ont voulu vérifier l'identité et essayé de fouiller l'ambulance. Pris de panique car il avait son arme sur lui, il a essayé de s'enfuir. Il fut tabassé, passa 7 jours au coma, ayant un traumatisme crânien, une fracture au mollet et une double fracture à la jambe et il est emprisonné jusqu'à aujourd'hui. D'ailleurs pourquoi emprisonne-t-on des agents de la police et des BOP, alors que les Trabelsi ne le sont pas ? ».
Des héros, parmi eux
Beaucoup ont raconté que l'armée avait arrêté les Trabelsi. Il est essentiel ici de révéler une vérité ; ceux qui avaient arrêté les membres de la famille de Leila, sont les membres de la BAT et non pas l'armée. Non seulement, ils avaient pris l'initiative de le faire, mais également le risque, puisqu'ils ont procédé à l'arrestation aux alentours de 15h, tandis que Ben Ali avait quitté la Tunisie vers 17h. Ils avaient joué gros, allant jusqu'à risquer leur vie, puisqu'ils pouvaient être jugée pour haute trahison, si les choses n'avaient pas pris la tournure qu'elles avaient prise.
Ces personnes qui ont grandement participé par cette arrestation au bras de fer engagé avec le régime et ayant obligé l'ancien président à abandonner ses fonctions, peuvent-elles vraiment lui être loyales ?
Cela dit, on compte aujourd'hui plus de 90 maisons de policiers incendiées, 2 morts par balles et plus de 600 gravement blessés dans le corps de la police…


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