• Les agents des huit bacs- dont la plupart ne bougent pas-font la loi et sont seuls «maîtres à bord» Inadmissible, indignant et révoltant ! Attendre deux heures et demie, voire trois heures pour prendre le bac et traverser à peine les trois kilomètres séparant les brunes falaises de Djorf du port de pêche d'Adjim de l'autre côté joignable pourtant en toute saison et en toute quiétude en une quinzaine de minutes ! Tel est le sort réservé à tous les automobilistes désireux de se rendre à Djerba ou de la quitter. Cette attente abusivement longue et irritable est un supplice et une injustice infligés à tous les usagers des fameux bacs. Chaque jour, des files de véhicules en attente sont visibles du matin au soir, atteignant parfois des limites inimaginables. Pour longtemps, on comprenait la lenteur des dessertes justifiée par le nombre réduit des bacs et des quais opérationnels, mais maintenant, rien n'est plus pour justifier un tel désagrément: le nombre de bacs assurant la desserte s'élève maintenant à huit, et celui des quais à six, trois de part et d'autre, assez suffisants pour réduire notoirement la durée de l'attente et assurer une meilleure fluidité des dessertes. Les habitants de l'île en particulier ont longtemps attendu le renforcement de la flotte mouvante des bacs et l'aménagement d'autres quais à même d'atténuer la durée de l'attente ; ils ont porté beaucoup d'espoir sur ces acquis logistiques qui, maintenant qu'ils se sont concrétisés, ils ne sont pas exploités à bon escient et ils n'y sont que pour ne pas faire œuvre utile. Pour preuve, vendredi dernier28 octobre, des huit bacs en présence, seuls trois étaient actionnés, alors que les cinq autres étaient au repos, exposés tout simplement à la vue, l'un à côté de l'autre au port d'Adjim, au même moment où entre cent-cinquante et deux cents véhicules attendaient indéfiniment leur tour, formant une file longue de quelques centaines de mètres atteignant le centre du village, presque au niveau de l'horloge pour les connaisseurs. Ce jour-là, arrivés à 13 :45 à Adjim, nous n'avons été embarqués qu'à 16 : 15 ; deux heures et demie d'attente interminable, irritante et révoltante endurée sagement par les pauvres citoyens dont une grande majorité était constituée de familles de retour chez elles après avoir accompagné à l'aéroport de Djerba-Zarzis un proche devant se rendre aux Lieux Saints pour effectuer les rites du pèlerinage ; tout ce beau monde n'avait pas d'autres choix, de ce fait, que de se plier aux caprices du personnel de bord, de se résigner au fait accompli et de prendre son mal en patience. Pis encore, le lendemain, à peine 24 heures après, de retour à Djerba et à notre arrivée à Djorf, nous étions encore une fois au rendez-vous avec une autre déconvenue non moins désagréable : toutes les dessertes, de Djerba et vers Djerba, ont été interrompues pour mauvais temps ; dans de pareils cas, l'information de la cessation momentanée des dessertes doit être diffusée au préalable par le biais des deux panneaux signalétiques lumineux installés à la sortie de Houmt-Souk du côté de l'île, et à la sortie de Mareth du côté du continent ; or, à notre passage devant le panneau, l'information diffusée n'en faisait nullement part et on ne lisait que ce qui suit : « Bienvenue aux bacs de Djerba », signe de normalité en toute évidence. Le cœur dans l'âme,, comme tant d'autres avec nous, il nous a fallu faire le long détour (d'une centaine de kilomètres) pour regagner Djerba, furieux contre nous-mêmes pour avoir cru naïvement à un panneau signalétique certes lumineux et joliment conçu, mais qui n'est que pour induire en erreur . tel est le sort quotidien réservé aux milliers d'usagers en partance ou à destination de Djerba par le bac ; telle est la manière indigne dont sont traités les honorables citoyens par un personnel de l'état zélé et nonchalant Messieurs les responsables locaux et régionaux, gouverneurs et directeur régional de l'Equipement en tête, qu'attendez-vous pour sévir contre le personnel des bacs qui nous donne l'impression d'être le seul maître à bord, agissant à sa guise selon son humeur du jour, opérant comme bon lui semble, sans scrupules, sans égard ni respect envers tous les usagers des bacs qui ont affaire à lui ? Quand daignerez-vous enfin vous déloger de vos chaises et quitter vos bureaux pour venir constater de visu le zèle à l'excès de ce personnel indélicat qui remplit si mal ses fonctions, et le calvaire enduré par vos pauvres concitoyens et les hôtes de notre pays croupissant des heures entières sous un soleil de plomb en été, ou cisaillés par le froid hivernal ? A quand enfin un numéro d'appel consacré aux bacs de Djerba vainement sollicité depuis belle lurette, à même de rendre certainement de louables services aux citoyens et leur épargner de pareils désagréments fortement préjudiciables?