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A qui profite la campagne contre l'UGTT ?
Syndicats
Publié dans Le Temps le 20 - 11 - 2011

C'est depuis une vingtaine de jours que la violente campagne contre la Centrale Syndicale est déclenchée. Même la récente levée de l'interdiction de voyager prononcée contre Abdessalem Jerad ne l'a pas apaisée. Sur les journaux comme sur les réseaux sociaux, elle continue de plus belle. Déjà juste une semaine après les élections du 23 octobre, on commença à imputer certains mouvements sociaux déclenchés alors à Tunis et dans l'intérieur du pays, aux premiers responsables de l'UGTT déçus, croit-on, par les résultats du scrutin.
Tout récemment, on sauta sur une autre occasion pour lancer un nouveau « haro sur le baudet » à l'encontre d'Abdessalem Jerad et d'Abid Briki, duo bien soudé qu'on accuse aujourd'hui de tous les torts et de toutes les forfaitures. En réalité, cette campagne contre l'actuelle direction de l'UGTT remonte au lendemain du 14 janvier et elle déboucha sur la naissance de nouveaux syndicats. Quelques jours seulement après la chute du régime de Ben Ali et bien que l'UGTT ait encadré, à cette période, plusieurs manifestations hostiles au gouvernement qui lui a succédé, des syndicalistes aux obédiences multiples engagèrent déjà le procès de Jerad et celui de ses collaborateurs. Mais c'était relativement discret et une partie des mécontents choisit de leur demander des comptes au sein même des structures de l'UGTT.
Ces prétendus mécontents…
Aujourd'hui, ces mécontents « internes » ne représentent qu'une minorité parmi les détracteurs-lyncheurs de Jerad et Abid Briki. Avant-hier, vendredi 18 novembre, vers 15 heures, une quarantaine d'individus contèrent depuis la rue Mongi Slim de manifester contre Jerad et Briki et d'atteindre la Place Mohamed Ali. Un cordon de syndicalistes bien baraqués les en a alors empêchés et ensuite les chassa des lieux. Les protestataires étaient plutôt jeunes, ils comptaient dans leurs rangs quelques barbus et, nous dit-on, des sympathisants du Congrès Pour la République, le parti de Moncef Marzouki. Nous n'avons pas pu nous entretenir avec l'un de ces derniers ; en revanche, nous pûmes avoir un brin de causette avec un vieux syndicaliste bien remonté contre l'actuel bureau exécutif de l'UGTT. Il exhala d'emblée sa rancœur contre Jerad qu'il accusa de corruption et de collusion avec le régime de Ben Ali. Notre interlocuteur s'estimait encore comme l'une des victimes de Jerad, responsable à ses yeux de plusieurs autres « crimes » syndicaux. Il nous montra quelques vieux articles de journaux où il dénonce lui-même les abus de Jerad et aussi une plainte (non signée encore) contre tous les membres du Bureau exécutif de l'UGTT, qu'un groupe de syndicalistes dont il fait partie s'apprêtait à déposer auprès des tribunaux. C'est à ce moment précis qu'apparut un membre très connu de l'actuel bureau exécutif de l'UGTT. Nous comprîmes ensuite que notre interlocuteur l'attendait. Celui-ci nous pria de ne rien dévoiler du contenu de notre discussion et après avoir chaleureusement salué le responsable syndical, l'accompagna on ne sait où, en adoptant les mêmes attitudes obséquieuses. Toute cette histoire pour dire qu'une bonne partie des syndicalistes hostiles aujourd'hui à Jerad étaient sous ses ordres et agissaient il y a peu dans son giron. Ce n'est pas tant l'intégrité syndicale qu'ils défendent en s'attaquant maintenant à Jerad ; mais leur campagne de dénigrement s'inscrit dans une sorte de règlement de comptes ou de revanche que favorise en ce moment l'apparent affaiblissement de la Centrale syndicale. Cette catégorie de mécontents opportunistes fait en même temps l'affaire des nouveaux syndicats créés après la Révolution et il n'est pas exclu que certains adhérents de ces syndicats aient infiltré les rangs des lyncheurs de Jerad. Il se peut aussi que les manœuvres visant ce dernier émanent de l'intérieur même de l'UGTT. Le Congrès de cette organisation se tient très bientôt et comme, chacun sait, les ambitions aiguisent les rivalités. Quoi qu'en pense Abid Briki, l'UGTT n'est pas un cénacle d'amis solidaires en toute circonstance. Personne n'est crédule. En clair, le danger peut venir de l'intérieur de l'UGTT, voire même de son actuel bureau exécutif.
Le syndicat rêvé du moment
Mais il semble aussi que l'UGTT dérange d'autres forces extérieures. Nous savons tous que la plus urgente des priorités pour le prochain gouvernement consiste à relancer les investissements locaux et étrangers en espérant résorber le plus grand nombre possible de chômeurs. Une telle entreprise nécessite un climat social stable et surtout des « concessions » syndicales importantes afin de motiver les investisseurs. Ce n'est pas à une UGTT trop revendicative que ces derniers souhaitent avoir à faire. Or, le seul moyen de rester crédible pour l'équipe qui dirige actuellement l'UGTT et pour celle qui sortira des urnes du prochain Congrès, c'est de défendre plus crânement que jamais les droits des travailleurs. Dans l'une de ses récentes interventions télévisées, Abid Briki a ouvertement clarifié les positions et les objectifs de son organisation en prévision de la prochaine étape de transition démocratique. L'UGTT entend donc rester dans les premiers rangs et incarner s'il le faut une force d'opposition en cas de dérapage des nouveaux dirigeants de la Tunisie. La course après les investisseurs et les capitaux étrangers et l'impérieuse obligation d'embaucher un maximum de sans- emploi risque en effet de justifier les abus connus du capitalisme sauvage. Il faudrait donc un syndicat complaisant qui ferme l'œil quand on le lui demande, qui comprenne et excuse les choix « douloureux » de la nouvelle étape, qui apporte aide et soutien au gouvernement en place. Et pour dire toute la vérité, nous ne pensons pas que le prochain gouvernement souhaite un syndicat bien sur ses pieds et très à cheval sur les valeurs de la Révolution. Ennahdha, par exemple, aimerait plutôt une Centrale syndicale où elle serait majoritaire de la même manière qu'elle le sera probablement au sein du futur gouvernement. Cela faciliterait considérablement la tâche de Si Hamadi Jebali, pour l'heure incontestable Premier ministre de ce gouvernement.
L'inévitable épuration
Par ailleurs, le procès dressé en ce moment contre Jerad et certains de ses collaborateurs ne vise vraisemblablement pas les personnes, mais les symboles de toute une ère pendant laquelle l'organisation syndicale trempa dans les jeux pourris du pouvoir. Abdessalem Jerad, Abid Briki et tout syndicaliste honnête et authentique doivent reconnaître et assumer les erreurs du passé. Et si certaines compromissions graves sont avérées, que leurs auteurs en soient châtiés. L'UGTT n'est pas un Etat dans l'Etat. Ses dirigeants ne sont pas au-dessus de la loi, ni même ses petits et moyens cadres. Longtemps, la bureaucratie et la corruption furent dénoncées au sein de l'Organisation ; mais certains dirigeants syndicalistes persévérèrent dans leurs dérapages et firent payer très cher à leurs détracteurs l'opposition à la « dictature syndicale ». Puisse donc le Congrès de décembre prochain (s'il se tient !) permettre à tous les congressistes d'établir sans complaisance ni mauvaise foi le bilan de ces épisodes honteux de l'histoire du syndicalisme tunisien. Puissent donc les défenseurs sincères de l'UGTT la remettre sur la voie qui est la sienne, celle de soutenir les travailleurs d'abord, plutôt que les régimes en place. Mais dans tous les cas, l'épuration interne est inévitable. La vigilance doit même être double : contre les « ennemis » intérieurs de cet effort d'assainissement et contre ceux qui, de l'extérieur, tentent de saper l'Organisation à des fins non moins intéressées !
Badreddine BEN HENDA

Communiqué de l'UGTT
Nous avons reçu de l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens, le communiqué suivant :
Les membres du conseil d'administration national de l'UGTT, ont été surpris par les communiqués, émanant de l'Association et du Syndicat des Magistrats Tunisiens, et qui dénotent d'une fausse interprétation de la réaction du conseil d'administration et des déclarations des syndicalistes, en considérant l'attitude de ces derniers comme un déviation des buts pour lesquels le peuple s'est soulevé dans toutes les régions du pays.
Ce qui appelle de notre part à la mise au point suivante :
1-l'UGTT a milité avec toutes ses structures et ses cadres, aux côtés des organisations et des associations juridiques, dont fait partie l'association des Magistrats, pour une justice indépendante, qui sera un bouclier contre tous les aspects, de l'injustice, de la déviance et de la corruption.
2-Les membres du conseil d'administration affirment leur prédisposition une action commune avec l'Association et le Syndicat des Magistrats en vue d'instituer une structure juridique homogène fondée la séparation des pouvoirs.
3-Les membres du conseil de l'UGTT insistent sur le fait qu'ils ont adopté la voie juridique pour obtenir la révision de la décision d'interdiction de quitter le territoire, prononcée par le juge d'instruction à l'encontre du secrétaire général de l'UGTT, le droit de recours en appel étant un droit légitime, pour tous.
Ils saluent par ailleurs l'instance qui a rendu justice au secrétaire général ainsi qu'à l'organisation syndicale.
Quant aux différentes actions des médias qui ont couvert le recours juridique, elles étaient de nature à mettre en exergue la stratégie qui a marqué l'histoire de l'UGTT, à l'instar de tous les syndicats dans le monde, quant à la défense de ses structures et de ses dirigeants.
D'autant plus qu'il s'agit d'un recours contre une décision, prise sans s'assurer si les accusations dirigées contre le secrétaire général étaient établies. Le non fondement de ces accusations s'était avéré, à travers le rapport de l a commission d'investigations.
Le fait de considérer la « décision injuste et inique » doit être interprété dans le sens qu'elle est sans fondements tangibles et non dans un but d'attenter à la Justice ou de s'ingérer dans ses affaires ou influer sur son cours normal.
La critique d'un jugement dans un esprit de liberté et sans porter atteinte à la structure dont il émane, ne fait que soutenir la Justice, pour laquelle nous oeuvrerons à l'unisson, et avec toutes les instances concernées, dont les associations, les syndicats, à consolider et raffermir son indépendance, loin de toute discrimination ou de ségrégation.

3 questions à Néjib Chebbi (fondateur du PDP)
“Nous assurerons notre rôle d'opposants”
Il était sollicité un peu partout juste après son intervention sur le religieux et la politique lors du forum de Réalités à Hammamet. Ahmed Néjib Chebbi, fondateur du PDP, bon orateur, souriant a voulu se confier au Temps
Comment vivez –vous cette période de tractation politique ?
Nous assurerons notre rôle d'opposants c'est-à-dire d'être là comme force vigilante qui défend les libertés et qui fait tout ce qu‘il faut pour institutionnaliser la constitution et qui soutient les attentes légitimes du peuple tunisien. Qu'Ennahdha constitue une coalition majoritaire, c'est son droit. Que certains partis démocratiques veuillent l'associer c'est leur droit. Nous, nous sommes en dehors de cette tractation
Et si on vous propose un poste au gouvernement ?
Non, on refuse. Nous n'avons pas fait la politique pour les postes. Ce ne ce sont pas les postes qui manquaient, ni les sièges à l'assemblée durant le règne du Président déchu. Ce qui manquait c'est la liberté et la démocratie. Nous vivons une vraie démocratie aujourd'hui. La démocratie ne peut se faire qu'avec les forces plurielles. Ennahdha va mettre en œuvre son programme Nous allons voir ce que va être le résultat. Nous sommes là pour présenter une alternative aux prochaines échéances c'est notre rôle en tant que démocrate
Votre position du parti Ettahrir ?
Personnellement, j'ai défendu ce parti, victime de la pression de l'ancien régime. Ce sont avant tous des Tunisiens qui aspiraient à un procès équitable. Je pense qu'on ne peut pas actuellement les interdire, ni les marginaliser. Je répète c'est mon avis et non celui PDP. Il faudrait les accepter tant qu'ils ne menacent pas l'ordre public.
Et maintenant quel l'avenir du PDP dans cette mouvance politique ?
Je crois que ce revers électoral est relatif. Le PDP était attendu qu'il soit le premier, il n'était pas le premier. C'est donc un revers. Il n'a pas été exclu du système. Il est toujours représenté. Les partis qui sont en train de négocier des portefeuilles gouvernementaux nous dépassent de quelques sièges, pas plus. Ce n'est pas un problème. Le PDP est un parti enraciné qui a une vision d'avenir, un programme, un leadership, des structures. Il va se développer et il est appelé à jouer un rôle important dans la vie du pays.


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