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Non à “la profanation” de l'Université !
Grève des Universitaires - Au-delà des revendications contre l'intégrisme et pour l'intégrité du temple du Savoir
Publié dans Le Temps le 02 - 12 - 2011

Reportage de Sana FARHAT - Plus que jamais déterminés à protéger l'Université contre la violence, la montée de l'intégrisme et l'obscurantisme et défendre les libertés académiques, les enseignants du supérieur, toutes spécialités confondues (sciences sociales, sciences exactes, arts, informatique, marketing…), étaient nombreux, hier, à exprimer leur position devant le palais de Bardo où siège l'Assemblée Nationale Constituante.
Des centaines d'Universitaires et d'étudiants se sont donné rendez-vous au Bardo pour faire passer leur message. D'ailleurs, des membres de la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS) se sont entretenus avec Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante, qui leur a promis de débattre de la question lors de la première réunion de l'Assemblée Nationale de la Constituante. « Nous lui avons également demandé d'intervenir auprès du gouvernement provisoire, et plus particulièrement le ministère de l'Intérieur, pour assurer la sécurité devant la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités à la Mannouba où des intrus tentent d'accéder à l'établissement », déclare le Professeur Hussein Boujarra, secrétaire général de la FGESRS. Et d'ajouter : « Nous avons proposé le recrutement de 500 agents de sécurité par le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique qui seront administrativement sous la tutelle du président de l'Université et du Doyen ». La proposition n'a pas été rejetée par M. Ben Jaâfar et elle sera fort probablement débattue lors de la réunion de la Constitution. Toujours dans le même contexte, M. Boujarra précise « qu'ils lui ont demandé de prendre une position claire quant à la violence dans l'Université ».
Violence
En fait, la violence a largement été dénoncée hier par les enseignants et les étudiants, notamment, ceux qui en étaient victimes. Presque deux cents étudiants de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse étaient présents en scandant des slogans contre l'intégrisme et l'obscurantisme. Sami, jeune étudiant dans ladite faculté, se rappelle encore les événements qui se sont produits dans son établissement où des intrus ont semé la panique tout en imposant le port du Niqab. « La faculté est un espace académique, il faut qu'elle soit neutre. Il ne faut qu'elle se transforme en un lieu de culte ou de pratiques politiques », appelle le jeune étudiant. De son côté, Sana, étudiante en première année Génie Electrique, considère que les étudiants doivent respecter le règlement intérieur et les normes pédagogiques des cours. « Celle qui a choisi de poursuivre ses études doit respecter les loi en vigueur », témoigne-t-elle.
La menace intégriste touche par ailleurs les enseignants «Si je suis là, c'est pour faire passer un message au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique qui demeure passif par rapport à ce phénomène », signale une enseignante des Beaux arts. Sarra, enseignante dans la même spécialité à Sousse, a fait le trajet pour « dire non à la violence à l'Université ». Elle ajoute qu'elle ne se sent pas en sécurité après les messages de menace écrits sur la clôture de l'établissement où elle enseigne.
En effet, les positions et les points de vue diffèrent d'un groupe à l'autre. La manifestation a été marquée par des débats bilatéraux et des discussions en groupe. Des slogans reflétant différentes attitudes ont été affichés. On pouvait lire sur les pancartes : « Un passé violet, un avenir sans couleurs, est-il possible qu'ils se fient à nous pour le savoir qu'on leur inculque et se méfient pour leur visage …culture nationale, éducation démocratique, non à l'obscurantisme…». D'autres ont carrément porté des sachets en plastique noir pour appeler à la transparence à l'Université. « Il ne faut pas céder à cette minorité guidée par des parties externes qui est en train de préparer tout un projet sociétal », s'accordent à dire plusieurs manifestants.
Sana FARHAT

Asslem Sami Jalloul, Faculté des sciences Tunis : «Pour la communication avec des personnes identifiées»
«Je suis pour les libertés. Mais en tant que professeur, je dois communiquer avec des personnes identifiées. On a investit pour faire avancer le pays. L'Université est une entreprise étatique financée par les contribuables ; ceux qui n'acceptent pas d'y étudier le visage découvert peuvent s'inscrire dans des facultés privées ».

Mohamed Béchir Bjaoui, universitaire à Bizerte : «C'est tactique»
«Créer ce problème en ce moment n'est pas gratuit. C'est un jeu politique. Ceux qui l'ont provoqué sont en train d'orienter l'attention de l'opinion publique vers cette question pour qu'ils préparent tranquillement les élections municipales. C'est tactique».

Sami Tahri, secrétaire général du syndicat de l'enseignement supérieur : «Nous lutterons contre ces pratiques»
«Nous sommes là pour soutenir les universitaires et pour nous défendre. En fait, des enseignants de philosophie, de dessin ont déjà été victimes de violence de la part de ces groupes. Nous lutterons contre ces pratiques et nous ferons face à eux. L'école doit être et doit rester démocratique, moderniste et progressiste comme l'a toujours été. Nous demandons par ailleurs aux élus d'avoir une position claire par rapport à ce qui se passe. Ils doivent finir avec cette attitude et déclarer clairement leurs positions ».

Moncef Marzouki : «Le syndicat menace les libertés individuelles»
Moncef Marzouki a déclaré hier, lors de sa rencontre avec un groupe de manifestants, qu'en tant que militant des droits de l'Homme, il est pour les libertés individuelles et qu'il n'est pas contre le port du Niqab qui s'inscrit dans ce cadre. M. Marzouki estime même que le syndicat menace les libertés individuelles. Face à cette position, le Professeur Hussein Boujarra, secrétaire général de la FGESRS déclare que « notre position est claire par rapport au port du Niqab et que cette déclaration minimise l'atteinte aux libertés ».
S.F

Sfax- Grève des profs universitaires
A Sfax, l'appel à la grève générale lancé par la fédération Générale des professeurs de l'Enseignement supérieur a mis à nu des divisions nettes voire même des clivages au sein du corps enseignant et à l'échelle des instituions universitaires. D'où le flou total quant au suivi de l'appel à la grève.
A l'Université de Sfax, abstraction faite du taux de suivi, de la grève générale, l'événement a mis à nu une scission nette au sein du corps enseignant. Deux clans ont pris corps :
D'abord, les professeurs anti-grève qui se sont alignés sur la position de la Section Fédérale des Enseignants du Supérieur à Sfax. La section avait en effet rendu public précédemment un communiqué signé par 9 secrétaires généraux des syndicats de base de différentes institutions universitaires. Dans ce communiqué, les 9 cosignataires s'opposent à l'appel à la grève générale lancé par la fédération Générale de Enseignants du supérieur, un appel jugé illégal, étant à leurs yeux en contradiction avec les procédures et les règlements en vigueur.
De l'autre côté, il y a les enseignants grévistes qui dénoncent ce qu'ils considèrent comme une instrumentalisation de l'action syndicale pour servir des intérêts partisans, faisant allusion à la double casquette du secrétaire général de la section fédérale à Sfax, qui est en même temps secrétaire général du bureau régional du Mouvement Ennahdha.
Reste le suivi de l'appel à la grève : à ce niveau, c'est le flou total, les avis étant contradictoires et les estimations aux antipodes, même plusieurs sources sont concordantes quant à l'importance du suivi enregistré dans certaines institutions comme la Faculté des lettres, l'Institut supérieur des Arts et métiers, l'Institut de l'Administration des Affaires, la Faculté de Droit et l'institut Supérieur de Musique. Ce n'est pas là l'avis du secrétaire général de la Section Fédérale des Enseignants du Supérieur à Sfax qui minimise le taux de suivi de la grève dans de nombreuses institutions. Toutefois, toutes les déclarations des uns et des autres sont à prendre avec la réserve requise.
Il y a lieu cependant de mentionner le sit-in observé à 11h devant le siège de l'Université par les professeurs grévistes qui ont pris, vers le coup de midi, la direction de Radio Sfax pour protester contre : « le parti-pris de cette institution. »
Au cours du sit-in, un appel a été lancé à l'intention des composantes de la société civile en vue d'un rassemblement, devant le siège de l'UGTT, diamnche prochain à 10h, un rassemblement qui sera suivi d'une marche en faveur des libertés individuelles et publiques et pour dénoncer les tentatives d'impliquer l'Université dans des conflits politiques idéologiques et confessionnels.
Taieb LAJILI
sihem
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