Le football a été vraiment le sport roi de cette année révolutionnaire 2011 qui vient de s'achever laissant derrière une série de bonnes performances dignes de la révolution tunisienne qui a balayé une dictature de 23 ans. Mais le mérite ne revient pas seulement au football, mais aussi à d'autres sports, notamment au basket, au handball, à l'athlétisme, au tennis, à la natation et au sport de boule. Autant de disciplines qui ont valu beaucoup de satisfactions au sport national dont on a douté de sa capacité de relance après les évènements qui ont marqué le début d'année, des suspicions qui ont été vite démenties par les beaux exploits accomplis par les sportifs tunisiens tant au plan collectif qu'individuel. A commencer par l'équipe nationale de football des joueurs locaux qui a vite annoncé la couleur en remportant, au mois de février, le Championnat d'Afrique des nations (CHAN-2011) au Soudan, avant que le onze national ne conclut l'année en beauté par une qualification, certes inespérée pour la CAN-2012, mais très réconfortante pour le sport roi en Tunisie. En compétitions interclubs, l'Espérance de Tunis, auteur du doublé coupe-championnat, s'est vue récompensée par le sacre le plus prestigieux du continent au bout d'un parcours exceptionnel qui lui a valu le titre de meilleur club africain et à son joueur Oussama Darragi le titre de meilleur joueur évoluant en Afrique. Cela malgré un Mondial des clubs en deçà des espérances. Le Club Africain n'a pas démérité non plus même s'il a échoué, à l'ultime stade de la coupe de la CAF, à s'adjuger le titre remporté par une autre équipe maghrébine, le Moghreb Fès. De son coté, la sélection nationale de basket-ball a fait sensation lors de l'Afrobasket-2011 au Madagascar en s'adjugeant le premier titre africain de son histoire. Une performance qui sera complétée plus tard par le sacre de l'Etoile du Sahel, en championnat d'Afrique des clubs. Et pour en finir avec les sports collectifs, la sélection nationale de handball juniors a réalisé un bel exploit en remportant la médaille de bronze du Championnat du monde, en Grèce. Le sport national peut s'enorgueillir aussi de la performance individuelle de l'athlète Habiba Gheribi, médaillée d'argent du 3000 m steeple, au Mondiaux-2011 à Daegu (Corée du sud), et de la victoire de la jeune prodige de tennis Ons Jabeur au tournoi juniors de Roland Garros, pour devenir la première joueuse arabe et africaine de tennis à remporter ce tournoi. La performance de la quartette féminine tunisienne, vainqueur du Championnat du monde de pétanque (dames), à Antalya (Turquie), associée à la médaille de bronze décrochée par le bouliste Mohamed Sadok Ziadi au championnat du monde en Italie s'ajoutent aussi à l'actif du sport national cette année. Les sportifs tunisiens ont été aussi au rendez-vous des jeux africains de Maputo et des jeux panarabes de Doha. Si le bilan des Tunisiens en Afrique Australe n'a pas dépassé les 68 médailles (29 or, 26 argent et 13 bronze), dont la part du lion revient au judo (6 or), celui de la compétition panarabe a été beaucoup plus meilleur, avec une moisson de 138 médailles (54 or, 45 argent et 39 bronze) et un grand satisfecit à la natation qui a valu le plus grand nombre de médailles (40 sur les 136), et dont un impressionnant total de 15 médailles d'or, record des jeux, a été l'oeuvre de l'emblématique champion du monde et olympique Oussama Mellouli, sacré meilleur sportif de toute l'histoire des jeux. Au delà de ces performances, le vent de la révolution tunisienne a soufflé aussi sur le monde du sport dans son ensemble qui a été mis à rude épreuve au cours de cette année exceptionnelle, marquée par plusieurs arrêts de compétitions, des huis clos à répétition, des remous au sein des clubs, des violences dans les stades, des sit-in, des revendications... Bref, une année révolutionnaire au plein sens du terme.