Nouvelle tragédie causée une fois encore par un match de football et dont fut le théâtre, avant-hier soir le stade de Port Saïd en Egypte. Le drame est survenu à l'issue du match ayant opposé l'équipe locale, Al Masri, à son hôte Al Ahly du Caire. Un drame au bilan très lourd. On a dénombré 74 décès au moins et 156 blessés dont une quinzaine sont dans un état jugé grave. Un déchaînement injustifié de la violence Pourtant rien ne pouvait expliquer ni encore justifier cet infernal déchaînement de la violence qui a coûté la vie à des jeunes, pour la plupart, ravis à la fleur de l'âge. L'équipe locale a en effet remporté le match sur le score de (3-1) et le public d'Al Masri au lieu de fêter la victoire des siens, déferla, au coup de sifflet final de l'arbitre, tel un raz-de-marée sur la pelouse. Direction : les gradins où ont pris place les spectateurs ahlaouis. Résultat des courses : une véritable bataille rangée sur un fond apocalyptique avec incendies, jets de lacrymogènes et d'autres projectiles détonnants. Et où plusieurs centaines de personnes furent piétinées. Au moment où l'Egypte, ce pays frère est saignée à vif compte ses morts, des doigts accusateurs s'élèvent contre le maire et le commandant en chef de forces de sécurité de Port Saïd, accusés d'avoir failli à leur devoir. Pis encore, on évoque de plus en plus un complot échafaudé par des contre révolutionnaires et, déjà, le chef local de la police est demis de ses fonctions en attendant que l'enquête suive son cours. La Tunisie traverse la même période post-révolutionnaire avec tous les excès et autres dépassements que l'on connaît dans nos stades et autres salles de sport qui furent à maintes reprises le théâtre de sérieux débordements du public. Faudrait-il rappeler les incidents qui ont émaillé le match entre le Club Africain et Al Hilal du Soudan dans le cadre du 1er tour de la champion's league africaine, ou encore les matches du championnat national CAB-CSS, OB- ASM et ESS-CSS pour ne citer que les cas les plus sérieux ? Même nos salles couvertes n'ont pas échappé à la vague de la violence dont la dernière en date s'est produite à la salle omnisports d'El Menzah à l'occasion du derby de handball entre l'EST et le CA où le pire a été évité de justesse. Tirer la sonnette d'alarme Heureusement que les dégâts et autres pertes ont été jusque là sans grande gravité mais le drame du stade de Port Saïd doit nous inciter, plus que jamais, à prendre toutes les précautions indispensables pour nous mettre à l'abri de tragédie de ce genre. Des dispositions notamment sécuritaires parallèlement à une campagne de sensibilisation du public dans laquelle la responsabilité des médias, des clubs et des familles est totalement engagée. Mieux vaut en effet prévenir que guérir. Ameur KERKENNI
L'Espérance décrète trois jours de deuil Le match mettant aux prises à Port Saïd les équipes d'Al Masri et d'Al Ahly du Caire a connu une fin cauchemardesque Victoire des locaux sur le score de 3 à 1 et envahissement du terrain provoquant la mort de plusieurs spectateurs (80) et un nombre encore incalculable de blessés (un millier). En suivant les péripéties de l'après-match sur une chaîne privée égyptienne, nous avons entendu l'animateur de l'émission déclarer que l'Espérance de Tunis a décidé de décréter trois jours de deuil par compassion avec les Ahlaouis du Caire et leurs supporters, principales victimes de ces débordements. Nous avons tenu à nous assurer de la véracité de cette information en prenant contact ,le soir même auprès de la partie espérantiste. Riadh Bennour le président de la section de football a confirmé l'information. Comment concrétiser cette décision ? Nous le saurons très bientôt. Suspension des compétitions en Egypte La réaction des autorités égyptiennes n'a pas tardé après les graves débordements de Port Saïd. Toutes les compétitions sont suspendues. Par ailleurs, le Conseil d'administration d'Al Ahly du Caire a démissionné en bloc et Aboutarika aurait décidé de mettre un terme à sa carrière de joueur.