«Suite à l'article paru dans le prestigieux journal « Le Temps » du 02/02/2012, relatif aux jeunes disparus à Lampedusa, le Ministère des Affaires Etrangères souhaite apporter les éclaircissements suivants : 1- Les services du Ministère des Affaires Etrangères, suivent de près le dossier des disparus en lui accordant toute l'importance nécessaire et n'épargnent aucun effort avec le concours de nos missions consulaires en Italie et les autorités italiennes compétentes pour avoir le maximum d'informations à ce sujet. 2- Les familles des personnes disparues se sont présentées aux services du Ministère des Affaires Etrangères, et ont été accueillis à maintes reprises par les responsables du Département, qui ont saisi dans l'immédiat aussi bien notre Ambassade à Rome ainsi que nos missions consulaires en Italie qui sont en relation directe avec les autorités italiennes. 3- Contrairement à ce qui a été avancé dans l'article, un rendez-vous a été fixé le 05 janvier 2012 avec M. le Ministre des Affaires Etrangères à la demande de M. Abderrahman Hedhili, président du Forum Tunisien des droits Economiques et sociaux, toutefois, il a préféré être représenté par M. Oumaya Seddik, accompagné de représentants des familles des personnes disparues. 4- Notre ambassade à Rome ainsi que nos missions consulaires ne cessent de fournir les listes des personnes qui ont séjourné dans les centres de rétention en Italie. Les dites listes sont adressées au Secrétariat d'Etat à l'immigration et des Tunisiens à l'étranger et sont mises à la disposition des familles des personnes disparues et affichées au ministère des Affaires étrangères. 5- M.le Secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes a reçu à plusieurs reprises aussi bien, M.Abderrahman Hedhili, que les représentants des familles des personnes disparues. 6- Malgré les difficultés inhérentes à l'identification des personnes disparues, en raison notamment des déclarations de fausse identité lors de l'arrivée des immigrés irréguliers en Italie, le ministère des Affaires étrangères ne cesse d'apporter son assistance aux représentants des familles pour se rendre en Italie afin de visiter les centres de rétention et récolter toute information les concernant. 7- Quatre billets ont été offerts aussi bien par M. le Ministre que M. le Secrétaire d'Etat des Affaires européennes. Notre Consulat à Palerme a établi le programme de la visite en collaboration avec les services centraux. Il a mis à leur disposition les moyens nécessaires pour la réussite de la visite (assistance, transport, hébergement et nourriture) et a organsié les rencontres avec les Tunisiens dans des centres de rétention, et ce, en étroite collaboration avec les autorités de la région de Palerme. Le Ministre des Affaires étrangères a soutenu l'idée des représentants des familles disparues d'envoyer en Italie une délégation élargie à deux membres du Forum Tunisien des droits économiques et sociaux, pour les assister lors de leur séjour. Toutefois, et pour des considérations inconnues seules les familles se sont rendues en Italie. 8- Contrairement à ce qui a été avancé par M. Hedhili, la création d'un comité national, regroupant les ministères chargés du dossier des personnes disparues, a été initiée par le Ministère des Affaires étrangères. Un conseil des Ministres s'est tenu le 26 janvier 2012 à ce sujet et a décidé de mettre sur place ce comité qui sera présidé par M. le Secrétaire d'Etat chargé de l'Immigration et des Tunisiens à l'étranger. 9- A la demande du Ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, le Ministère des Affaires étrangères a saisi le Ministère de l'Intérieur pour l'obtention des fiches décadactylaires des personnes disparues en vue de les adresser aux autorités italiennes qui ont exprimé leur disposition à aider la Tunisie à ce sujet.
NDLR Le ministère des Affaires Etrangères se met, à travers, ce droit de réponse sur la défensive. Ce n'était pourtant pas le but de notre article lequel, justement, dénonçait ce que ce droit de réponse confirme : à savoir les méandres administratifs, le manque de coordination et l'insoutenable légèreté des « velléités » d'action et de coordination entre les ministère et l'Etat italien. Il ne s'agit pas de se jeter la balle. Il ne s'agit pas de Conseil des ministres, de paperasse ou des techniques de fiches décadactylaires : il s'agit de la détresse de familles décimées et du sort de jeunes qui paient trop cher le tribut de la Révolution. Alors Messieurs, nos gouvernants : débrouillez-vous comme vous le savez (ou comme vous ne le savez pas), mais débloquez cette situation dramatique. Le peuple tunisien vous en saurait gré ! sihem Mouzal