Il est évident que le traumatisme mondial provoqué par les événements tragiques du stade de Port Saïd ont influé de manière directe sur la décision du huis clos généralisé décrété par les décideurs de notre sport. Ce n'est, donc, pas de gaieté de cœur qu'on a privé les stades des clameurs, étant entendu qu'un match sans public n'est plus un spectacle. Mais la vraie question à poser est : quel spectacle veut-on ? Quel public a-t-on ? Or, les indices et les vices sont là : on joue les matches avec la main sur le cœur, les débordements font fureur, les étincelles se multiplient, les passages aux actes de vandalisme se fortifient et le dernier derby, en handball, entre l'EST et le CA, était un signal pas du tout fortuit. En effet le vrai public, celui qui vient pour se faire plaisir, ne va plus aux stades, ayant peur pour sa sécurité. Et il n'y a plus pratiquement de recette honnête, les resquilleurs (et qui sont, souvent, les fauteurs) sont en fête, escaladant les murs et semant la tempête. Dans ces conditions-là, il n'y a qu'un seul choix : le huis clos ou arrêter les compétitions. Le moindre mal est de faire le premier choix. Et de penser sérieusement à d'autres solutions : limiter les entrées aux abonnés, au public local ; sécuriser davantage les stades, renforcer les services d'ordre, etc. Le huis clos est, donc, un moindre mal car avant de penser recette, il faut penser « national ».