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Et ça (re) dégénère
Faculté de la Manouba
Publié dans Le Temps le 01 - 03 - 2012

La situation a dégénéré à nouveau hier matin vers dix heures et demie à la faculté des lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba à la suite deux nouvelles agressions perpétrées par le groupuscule qui occupe la faculté. La professeur Samia Yazidi a été empêchée d'assurer son cours et a essuyé les quolibets et les insultes d'une bande déchaînée.
Le professeur Souhaïl Chemli est devenu la cible privilégiée de ces assaillants qui s'en sont pris à lui pour la deuxième fois en huit jours. Aujourd'hui ce sont deux niqabées appuyées par leurs partisans qui se sont particulièrement distinguées en défonçant la porte de la salle affectée à ce dernier, après l'avoir abreuvé d'un concert d'injures d'une rare intensité.
Dégradation de biens publics et participation à la dégradation de biens publics, entrave à des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, ces délits dont les membres du groupe se sont rendus coupables aujourd'hui, sont des infractions à la loi dont ils sont coutumiers depuis trois mois et qui sont sanctionnées par le code pénal tunisien en vertu de plusieurs articles dont l'article 116, qui stipule que « quiconque exerce ou menace d'exercer des violences sur un fonctionnaire public pour le contraindre à faire ou à ne pas faire un acte relevant de ses fonctions » commet une infraction pénale. Mais ils n'ont jamais été traduits en justice pour ces délits ni même sérieusement inquiétés malgré les récidives, et les plaintes déposées par l'administration et les victimes de ces agressions. Cette énigme intrigue les enseignants à la FLAHM qui se sentent de plus en plus abandonnés par les autorités et livrés à leurs agresseurs. Exaspérés par les humiliations, les violences physiques et morales, les menaces, le harcèlement programmé qu'ils subissent depuis trois mois et l'indifférence des autorités, ils ont traduit leur ras-le-bol la semaine dernière par une grève d'une journée et demie.
Mais aujourd'hui un fait nouveau dans la riposte des enseignants doit être mis en exergue. Pour la première fois depuis le début de la crise, ils ont manifesté à l'intérieur du campus de la Manouba scandant des slogans où ils ont insisté sur leur détermination à assurer leurs enseignements tout en fustigeant les empêcheurs de tourner en rond, les saboteurs de leurs cours. Aspirant à être des enseignants assidus dans une université libérée des intrus, à assurer des cours dans une faculté libérée des milices et des sections d'assaut, ils ont répété en chœur : « » (Notre université doit être libérée et nos cours continuellement assurés). Cette idée a été ressassée dans des formules difficilement traduisibles par un traducteur soucieux de respecter la rime et l'esprit du slogan. Elle a été reprise par de nombreux intervenants lors de l'assemblée générale qui s'est tenue aujourd'hui. Les enseignants de la FLAHM sont partis de l'idée que le contrat de travail entre l'universitaire et l'Etat tunisien comportait une obligation de moyens en vue de protéger le fonctionnaire, d'assurer sa sécurité dans l'exercice de ses fonctions, d'empêcher les agressions dont il pourrait être la victime, obligation figurant explicitement ou d'une manière allusive dans de nombreuses lois ainsi que dans les recommandations internationales, comme celle relative à la condition du personnel enseignant de l'enseignement supérieur, adoptée par la Conférence générale de l'UNESCO en 1997. Estimant que le contexte actuel de leur institution a engendré de graves périls pour leur sécurité et considérant que l'Etat est récalcitrant à offrir les moyens visant à assurer cette sécurité, condition sine qua non du fonctionnement normal du service public de l'enseignement dont il a la charge, ils ont revendiqué à nouveau le droit de travailler dans des conditions de sécurité normales. Ils se sont déclarés prêts à reprendre le travail dès demain si l'autorité de tutelle débarrasse la faculté des intrus et assure les conditions de leur départ définitif, c'est-à-dire le recrutement d'un corps de vigiles dépendant du doyen et, en attendant, le recours à des forces de sécurité disposées près de la faculté pour aider son personnel à filtrer les entrées. Par contre si les autorités continuent à être laxistes en fermant les yeux sur les violences, alors qu'elles devraient faire preuve d'une « tolérance zéro » pour toute perturbation des études, ils s'excuseront de ne pouvoir assurer leur mission en raison de la défaillance de l'Etat, peu soucieux de respecter le droit à la sécurité des enseignants et des étudiants et refusant de fournir les moyens pour le faire. Ils tiennent à assurer à toutes les parties que ce n'est pas le droit à manifester pacifiquement qui est en cause mais les violences exercées dans le but d'empêcher l'application d'un règlement intérieur que le tribunal administratif vient de valider.
Un autre fait nouveau mérite aussi d'être signalé. Les étudiants, qui vivent aussi dans l'insécurité parce que continuellement menacés par le groupuscule selon les confidences de beaucoup d'entre eux, se sont joints à la manifestation des enseignants qui a été suivie par un rassemblement devant la Présidence de l'Université de la Manouba. Le Recteur de la Manouba, qui a reçu une délégation composée d'enseignants et d'étudiants l'a assurée de son soutien total et de sa détermination à aider la faculté dans la lutte qu'elle mène pour imposer le respect des valeurs universitaires et pour la défense de la sécurité des cours.
De retour à la faculté, les manifestants semblent avoir été provoqués par le groupuscule des partisans du niqàb. Il en a résulté des rixes et des échauffourées entre les étudiants des deux bords. De nombreuses étudiantes se sont évanouies, terrorisées par le spectacle des scènes de violence qui ont opposé les deux camps.
Depuis hier, on sentait venir les nouveaux troubles, le groupuscule ayant amorcé une nouvelle escalade en empêchant le déroulement de six cours et obligeant les enseignants travaillant dans les amphithéâtres à déclarer forfait et 1200 étudiants concernés par les cours dans ces espaces à en être privés à cause du terrible boucan occasionné par les haut-parleurs du groupuscule, occupé à animer une séance de prédication selon une coutume maintenant bien établie. Il a aussi à nouveau squatté la salle 153 pour l'affecter à la prière. Cette escalade semble n'être qu'un échauffement en prévision de la journée du vendredi 2 mars qui s'annonce terrible. En effet, c'est ce jour-là que sera traduit devant le conseil de discipline de la FLAHM le premier groupe d'étudiants coupables d'infractions et d'actes de violence.
Habib Mellakh, universitaire, syndicaliste.
Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
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