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Un Sisyphe condamné à souffrir pour les autres
Hédi Guella tire sa révérence
Publié dans Le Temps le 15 - 03 - 2012

Depuis « Babour Zammar » qu'il a chantée pour les immigrés, et qui marquait ses débuts dans la chanson engagée dans les années 1970, Hédi Guella est resté constant et déterminé à dénoncer par ses nombreuses chansons, les injustices dont étaient victimes aussi bien ses compatriotes que les damnés des pays sous développés et dits, hypocritement et cyniquement en voie de développement.
En plus d'un artiste averti qui joue à la perfection de cet instrument noble et d'origine arabe qu'est le luth , Hédi Guella avait une voix chaude et mielleuse, celle d'un Cheikh Limam ou un Cheikh Sayed Mekaoui. Il aimait d'ailleurs écouter les chansons engagées de Cheikh Limam, qui était en vogue, à cette époque où nous étions encore étudiants, aussi bien dans le monde arabe qu'en Europe et notamment à Paris. Hedi Guella, lui-même parti à la ville lumière pour poursuivre des études d'ingénieur , a eu l'idée de former une troupe musicale avec des étudiants amateurs pour la plupart.
Au 115 boulevard Saint Michel, local de l'AEMNA (Association des Etudiants Musulmans Nord Africains) depuis les leaders Bourguiba, Habib Thameur et tant d'autres, il se produisait avec sa troupe, à certaines occasions, pour chanter notamment, « Babour Zammar » qu'il a lui-même mis en musique et qui est restée dans la mémoire de tous ceux qui ont pris part à ces manifestations culturelles qui avaient lieu à l'époque dans des milieux d'étudiants et de travailleurs à Paris.
Je me rappelle qu'il se produisait parfois également dans certaines usines où travaillaient des Maghrébins, à l'occasion du 1er mai.
C'est durant la fin des années 1970 qu'il a commencé à se produire avec sa troupe en Tunisie, et malgré des chansons engagées, qui critiquaient indirectement la dictature et les injustices qui sévissaient sous le régime de Bourguiba alors devenu sénile.
Ses chansons ont attiré et inspiré d'autres musiciens, dont la troupe de Ouled El Manajem. Son talent, il l'a hérité de sa famille, où un proche parent du même nom, fut un Chanteur de Soulamya. C'est de lui qu'il tient l'art d'user les makamets tunisiennes, pour les mettre à profit dans ses compositions.
Aucune de ses chansons depuis « Babour Zammar, en passant par « Ila Toughat El Alam » dont les paroles sont de Chabbi, ou encore « Hakim Ettahkik », ne laisse indifférent.
Il a chanté, sa vie durant, pour les opprimés et les damnés.
C'est un Sisyphe qui a souffert pour les autres. C'est de cette façon qu'il a pu surmonter ses souffrances physiques, dues à sa longue maladie qui a fini par l'emporter. Il a pu, quand même, donner un récital, après la Révolution. C'était son dernier, en juillet 2011, au Palais Al Abdellia à la Marsa, et ce, avec la même détermination de remplir sa mission jusqu'à la fin de la vie. La fin de la vie, c'est aussi la fin de la nuit comme a dit François Mauriac, dans l'une de ses œuvres. Chabbi, n'estimait-il pas également que la fin de la nuit c'est la fin des souffrances et des injustices ?
A l'instar de Jacques Brel dans sa chanson « Adieu l'Emile » nous lui disons :
Adieu Hédi, adieu l'ami, nous avons le même sang qui coule dans nos veines et nous avons chanté les mêmes joies et les mêmes peines
Paix à son âme.


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