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Décideurs politiques et décideurs économiques ne s'entendent sur rien !
Table ronde autour de l'état de l'économie tunisienne
Publié dans Le Temps le 05 - 04 - 2012

Un an et quatre mois après la Révolution, les Tunisiens plongés dans la tourmente déçus et abusés après l'euphorie des premiers jours de la révolte et crédules aussi face aux promesses de leurs candidats durant la campagne électorale ne cessent de s'interroger toujours : où sommes nous des objectifs de la Révolution ?.
Où va l'économie nationale? Entre les déclarations officielles et l'avis des professionnels, des économistes, des entrepreneurs et autres, la réalité c'est toute autre. Entre optimisme du gouvernement et pessimisme des hommes du terrain, le paysage économique demeure tendu. Mais comment mettre fin à cet accroc entre le politique et l'économique ? Le gouvernement de Hamadi Jebali vient de présenter à l'examen son programme économique et social ainsi que le projet de la loi de finances complémentaire. Un programme modestement ambitieux, placé sous le signe de l'urgence et de la « transition ». Quel bilan économique de la Tunisie postrévolutionnaire et comment peut-on dépasser les embuches? C'est autour de ces problématiques qu'un débat a été animé hier par d'éminents experts à l'initiative de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Le bilan économique postrévolutionnaire est nettement déséquilibré. Chiffre à l'appui : l'année 2011 est l'année de la récession économique, de l'explosion du taux de chômage, de la détérioration du pouvoir d'achat, de la baisse des IDE, de la crise du tourisme et de la montée des tensions sociales.
Habib Karaouli, Directeur de la Banque d'Affaires de Tunisie a affirmé dans ce même ordre d'idées: « La situation s'est dégradée. Nous avons perdu beaucoup de temps en matière d'investissements et de projets structurants. Il est clair qu'après plus d'un an de la Révolution, le gouvernement est face au même « triléme » : relancer l'investissement et donc créer de l'emploi, réduire les disparités régionales sans alourdir les déficits publics. Or il est impossible de relever concomitamment les défis sus-indiqués».
Hormis les entraves chroniques : le chômage, la pauvreté et les disparités régionales, d'autres obstacles conjoncturels et structurels se dressent pour paralyser la reprise. Un système bancaire et financier altéré, des PME sous capitalisées et fragiles, un marché financier statique, un système social biaisé, une situation politique tendue, des entreprises en difficulté et une image quelque part « délabré » et attisée par le climat d'insécurité et la menace de l'extrémisme religieux.
Entre temps et au moment où l'économie nationale perd le nord et se trouve ballotée au gré des vents et à la merci des humeurs des décideurs qui continuent à se délecter dans la politique et dans les dogmes religieux qui n'emmèneront nulle part, Comment faire pour sauver la mise et rattraper le retard ?
Pour Hmed Bedoui, DG de Fitch Afrique du Nord et même si l'économie nationale ne s'en est pas mal sortie en 2011, il faut mettre fin au tiraillement entre les extrémistes de droite et de gauche. La société tunisienne n'est pas une terre d'accueil ni pour la laïcité, ni pour le radicalisme religieux. « Il faut parvenir à un consensus social », dixit M.Bedoui en ajoutant qu'il y a d'autres problèmes qui sont urgents et qui ne peuvent attendre encore plus : la problématique de l'emploi, de l'extrême pauvreté, de l'arme de réglementations qui font défaut hypothéquant la relance économique.
Pour une politique budgétaire contracyclique
Mohamed Haddar, président de l'Association Tunisienne des Economistes Tunisiens pense que la solution à la crise réside dans la synergie entre le politique, l'économique et le social. « La transition démocratique passe inévitablement par la « démocratisation » des institutions », ajoute-t-il.
Habib Karaouli, appelle pour sa part le gouvernement à adopter une politique budgétaire contracyclique et à ne pas se limiter à une politique budgétaire qui cible le rattrapage salarial. Sinon on aura rien fait et nous allons nous retrouver avec la même politique de Ben Ali. A noter qu'une politique budgétaire contracyclqiue est par définition une politique dans laquelle l'Etat s'active à relancer l'économie lorsque la croissance économique est inférieure à la croissance potentielle, et à améliorer l'état de ses finances lorsque la croissance est forte. Ainsi, durant une période de conjoncture économique mauvaise, notamment de récession économique, l'Etat peut mener une politique de relance, qui passe par une politique budgétaire expansionniste, c'est-à-dire l'augmentation de ses dépenses.
Slim Zghal, membre fondateur de la CONECT (Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie), affirme que la loi a été bafouée ces derniers temps et appelle à mettre fin aux transgressions de l'extrême droite comme de l'extrême gauche et à repositionner le débat. « Georges Soros, le milliardaire américain a récemment déclaré qu'il n'est pas prêt à investir un sou en Tunisie dans les un à deux ans à venir. Donc il ne faut pas s'attendre à grand-chose du monde extérieur et nous devons compter sur nos propres moyens. Le partenariat public privé (PPP) pourrait être une voie de sortie en l'absence de moyens publics et de ressources nécessaires au financement des objectifs de l'emploi et du développement régional », affirme l'entrepreneur.
A ce même titre et pour réduire les disparités régionales et mobiliser les fonds nécessaires au développement régional, Fadhel Abdelkafi, président de la BVMT suggère la création d'un fonds de développement régional. « Ce serait naïf de croire que le secteur privé ira vers les régions », affirme M.Karaouli. Du fait le partenariat public/privé est à l'ordre du jour.
Par ailleurs, les économistes et autres experts ont affirmé à l'unanimité que le niveau d'endettement extérieur de la Tunisie est tout à fait maîtrisable. D'ailleurs, Fadhel Abdelkafi, président de la BVMT affirme à ce stade que : « les caisses de l'Etat ne sont pas vides pour le remboursement de la dette extérieure dont 40% est libellé en dinar tunisien. Un moratoire aura un effet scandaleux pour la Tunisie et gèlera toute éventuelle levée de fonds sur les marchés internationaux.
Telle est la vision globale des intervenants à la table ronde organisée par la BAD sur l'état des lieux et l'avenir économique du pays. Mais reste à savoir comment réagit le gouvernement aux différentes opinions publiques ?
Remplir la partie vide du verre
Du côté du gouvernement, Slim Besbès, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances a présenté à cette même occasion les principaux axes du programme économique et social et du projet de la loi de finances présenté à l'assemblée constituante. « Dans le cadre d'un gouvernement de transition, le programme présenté est un programme d'urgence qui répond aux attentes sociales : chômage, pauvreté, déséquilibre régional. Un programme reposant sur des mesures budgétaires et fiscales, mais aussi sur la stimulation de l'investissement privé. Le programme du gouvernement s'attèle à déclencher les réformes structurelles à moyens et long termes dont la restructuration du système bancaire et financier, les réformes sociales touchant à la caisse de compensation, les caisses sociales et au cadre juridique régissant les investissements », déclare M.Besbès en affirmant que le gouvernement s'engage à consolider la partie pleine du verre tout en remplissant la partie vide et ce à travers une démarche participative.
Somme toute, entre gouvernement et économistes c'est le paradoxe. Décideurs et économistes semblent emprunter deux droites non concourantes.(C.a.d elle ne se coupent pas sur un même point). Il va sans dire que selon certains observateurs le programme annoncé manque d'ambitions et confirme les insuffisances des décideurs politiques à gérer les problèmes économiques. D'ailleurs on appelle à tergiverser pour un gouvernement de technocrates ou de s'entourer d'un conseil de sage, d'experts indépendants. Et quel que soit la couleur politique, il faut aujourd'hui aller dans l'esprit participatif et non dans la revendication inutile.


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