N'ayant pas respecté les conditions de la loi canadienne, Belhassen Trabelsi s'est vu retirer son titre de séjour par les autorités canadiennes. Il n'a pas désarmé pour autant, et il intenta un recours devant la Justice canadienne, en vue d'annuler la décision de retrait précitée. Se trouvant au Canada depuis le 20 janvier 2011,il comparaîtra de ce fait, le 23 avril prochain, devant le tribunal compétent en la matière. De quelle infraction s'agit-il ? La loi concernant le séjour des immigrés, sur le sol canadien, impose à celui qui bénéficie d'un titre de séjour de séjourner un minimum de 280 jours par an sur le sol canadien. Ce délai n'a pas été observé par B.T. qui était un bourlingueur et se déplaçait pour des affaires en dehors du Canada, qu'il gardait comme dernier refuge, à toutes fins utiles. Il s'y était installé depuis la fuite de Ben Ali. Mais les autorités canadiennes ont évidemment appris qu'il était recherché par les autorités tunisiennes, pour son implication dans des affaires de malversation et de détournement de biens publics. Des mandats de recherches internationaux ont été émis à son encontre et transmis à Interpol. Recours à un agent de renseignement roué En attendant, il a recours aux diligences de son avocat canadien Donald Catan, lequel a perçu jusque là 1,4 millions de dollars ( 2 millions de dinars) à titre d'honoraires, somme qui lui a été envoyée par virement de la banque Franco-libanaise à Beyrouth. Ce qui constitue une infraction à la loi sur le blocage des biens des étrangers accusés de corruption, ladite loi ayant obtenu l'approbation royale, conformément à la procédure canadienne. Ce fut d'ailleurs la raison pour laquelle l'avocat précité a été interrogé à ce propos par les autorités judiciaires canadiennes. Belahassen Trabelsi a également bénéficié d'un certain nombre de prestations logistiques présentées par son associé Elyès Nejim, agent de renseignement canadien d'origine libanaise, et qui est à la tête de « Sirco, enquêtes et protection» une entreprise de sécurité. C'est cet associé qui procura à Belhassen Trabelsi un logement, à la banlieue cossue de Wesmout au Quebec, pour un loyer de 5 mille dollars par mois. D'un autre côté, des responsables canadiennes font part de leur étonnement quant à l'attitude quelque peu laxiste des autorités tunisiennes concernant cette affaire. A croire « qu'ils ne sont pas intéressés de rapatrier l'argent du peuple, pour lui rendre justice » estiment ces responsables. Cependant et selon le ministre de la Justice, les procédures de rapatriement des avoirs de Belhassen Trabelsi ont tété engagées dans les délais, et selon les règles de la procédure en la matière, auprès des autorités canadiennes. B.T négocie son jugement Belhassen Trabelsi a quant à lui, envoyé une lettre codée adressée au peuple tunisien, et dans laquelle il se dit prêt à retourner en Tunisie et comparaître devant les tribunaux, à condition de bénéficier d'un procès équitable. Est-il en train déjà de négocier son jugement ? En tout état de cause, Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice Transitionnelle a répondu indirectement à cet appel en assurant que toute personne, appelée à comparaître en Justice, bénéficiera d'un procès équitable, avec toutes les garanties de défense, en vertu des règles de la loi. Mais Belhassen Trabelsi, est loin d'être décidé à retourner de sitôt, puisqu'il espère obtenir gain de cause concernant son affaire relative à son permis de séjour au Canada. A moins qu'il n'y soit contraint par un commandement quelconque de la loi.