Kaïs Saïed ordonne de trouver des solutions aux infrastructures qu'il a visitées    La Télévision algérienne s'en prend aux Emirats Arabes Unis suite à un passage télévisé !    Comment avons-nous été manipulés : ce n'était pas accidentel mais un plan méthodiquement exécuté    Sihem Ben Sedrine en aurait trop fait, Fatma Mseddi saisit Leila Jaffel    Affaire du gouverneur de Tunis : Enquête sur un cadre sécuritaire de haut niveau    Des plages sales, des routes dégradées : l'état alarmant des villes de Tabarka et Ain Drahem avant l'été    La Tunisie, une destination plus chère pour les Algériens et les Européens en 2025 ?    Grandes cultures : Une équipe de chercheurs mettent au point un stimulant agricole    Alerte scientifique : le "monstre sous-marin" du Pacifique prêt à entrer en éruption à tout moment    Préparation pour l'Aïd : appel à la vaccination et aux précautions sanitaires pour les animaux    Sousse : arrestation d'un criminel dangereux faisant l'objet de 18 mandats de recherche    L'école publique se met au niveau du privé : Des écoles virtuelles pour du soutien scolaire    Guerre Commerciale : La Chine réduit massivement ses avoirs en bons du Trésor américain et mise sur l'or    Tunisie : coupure d'électricité et perturbation de l'eau ce week-end à Sidi Bouzid    Le Canal de Panama: Champ de bataille de la rivalité sino-américaine    USA – La CIA annonce la suppression de 1.200 postes, la NSA le prochain ?    Tunisie–Royaume-Uni : Un nouveau plan d'action pour l'enseignement supérieur et la recherche 2025-2026    Météo : Un 3 mai nuageux avec des orages et de la pluie localement    Tunisie : Découverte archéologique majeure à Sbiba (Photos)    La STB Bank plombée par son lourd historique, les petits porteurs à bout !    Sadok Mourali rencontre les présidents du Club Africain et du CAB avant le derby de la 28e journée    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    Drame en Inde : une influenceuse de 24 ans se suicide après une perte de followers    BCT - Le TMM recule à 7,50% en avril 2025    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    Nouveau communiqué du comité de l'ESS    Foot – Ligue 1 (28e journée) : Faux pas interdit pour le trio de tête    L'été 2025 sera-t-il moins chaud que d'habitude ? Que disent les modèles scientifiques ? [Vidéo]    « Médecins en colère » : les jeunes praticiens tunisiens descendent dans la rue    Aménagement du parc national d'Ichkeul et protection des espèces menacées : une priorité pour le ministre de l'Environnement    Météo en Tunisie : légère hausse des températures ce weekend    Affaire Ahmad Soueb : décision cruciale attendue aujourd'hui    Foire internationale du livre de Tunis 2025 : hommages, oeuvres et auteurs primés au Kram    CAN U20 – Groupe B – 1ère journée – Tunisie-Nigeria (0-1) : Ils ont manqué de tact    Visite présidentielle à Dahmani : Les cinq points essentiels du discours de Kais Saïed (Vidéo)    Poulina réalise un résultat net individuel de 162 millions de dinars    Washington propose des discussions à Pékin sur les droits de douane    Israël bombarde Damas au nom des Druzes : l'impunité continue    Un séisme de magnitude 5,9 frappe le nord-ouest de l'Argentine    Le président Kais Saïed vise à transformer les ruines du moulin de Dahmani en levier économique    L'Open de Monastir disparait du calendrier WTA 2025 : fin de l'aventure tunisienne ?    Psychanalyse de la Tunisie : quatre visages pour une même âme    Ce 1er mai, accès gratuit aux monuments historiques    Par Jawhar Chatty : Salon du livre, le livre à l'honneur    Décès de la doyenne de l'humanité, la Brésilienne Inah Canabarro Lucas à 116 ans    « Un monument…et des enfants »: Les jeunes à la découverte du patrimoine tunisien les 3 et 4 mai    Demain 1er mai, l'accès aux musées, aux sites et aux monuments sera gratuit    Décès de Anouar Chaafi, le talentueux metteur et scène et artiste tunisien tire sa révérence    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Parole libérée, journalistes brutalisés…
La vérité sur l'état de la liberté de la presse en Tunisie
Publié dans Le Temps le 04 - 05 - 2012

• Le rapport a recensé une agression par semaine en moyenne contre les professionnels des médias en une année, soit un niveau supérieur à celui atteint sous Ben Ali !
• «La police ne détient plus le monopole de la répression; des hommes politiques et des milices à la solde de certains partis politiques s'y mettent», s'alarme Aymen Rezgui, membre du Bureau exécutif du SNJT chargé des libertés
Rapport du syndicat national des journalistes tunisiens
La liberté de la presse constitue l'un des principaux acquis de la révolution, mais les agressions contre les journalistes dépassent de loin les niveaux atteints sous le règne de Ben Ali. Dans son rapport annuel sur «l'état de la liberté de la presse en Tunisie», le Syndicat national des Journalistes Tunisiens (SNJT) s'est réjoui de l'élargissement de la marge de la liberté d'expression dans le sillage de la chute de l'ancien régime liberticide , tout en tirant la sonnette d'alarme sur la montée en flèche des agressions contre les professionnels des médias. Le rapport qui couvre l'année allant du 3 mai 2011 au 3 mai 2012 a recensé plus d'une cinquantaine d'agressions contre les professionnels des médias. « Il s'agit d'un nombre ahurissant qui n'a jamais été atteint même du temps du régime dictatorial de Ben Ali. Nous avons répertorié une agression par semaine en moyenne», s'inquiète Aymen Rezgui, membre du Bureau exécutif du SNJT chargé des libertés. Et d'ajouter : «auparavant ceux qui bâillonnaient la presse et tabassaient les journalistes étaient connus et facilement indentifiables, en l'occurrence les membres de la police politique. Désormais, la police ne détient plus le monopole de la répression et de l'intimidation des professionnels des médias. Des hommes politiques et des milices à la solde de certains partis politiques s'y mettent également »
Les journalistes ciblés de façon systématique
Selon le rapport du SNJT, la police a renoué avec ses pratiques répressives à l'encontre des journalistes quelques mois seulement après la fuite de Ben Ali. Une quinzaine de journalistes ont été, en effet, violemment agressés par des policiers en uniforme et en civil le 6 mai 2011 alors qu'ils couvraient une manifestation à l'Avenue Habib Bourguiba, à Tunis. Ces journalistes ont brandi leur carte professionnelle et crié qu'ils étaient journalistes, mais cela n'a pas empêché les policiers de les attaquer sans ménagement !
Huit autres cas de violence similaires ont été enregistrés plus tard. « Les journalistes sont souvent ciblés de façon systématique », déplore Néjiba Hamrouni, la présidente du SNJT.
Selon elle, des excuses ont été présentées par des responsables du ministère de l'Intérieur qui promettait aussi à chaque fois d'ouvrir des enquêtes, qui n'ont, pour l'heure, pas abouti. De même certains journalistes agressés ont déposé plainte, mais aucune audience n'a été fixée jusqu'ici !
Des responsables politiques au banc des accusés
Le syndicat a, d'autre part, recensé une dizaine d'agressions perpétrées par des hommes politiques. Il cite, entre autres, une agression commise le 13 juillet 2011 par l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi contre une journaliste du journal télévisé de 20 heures de la chaîne Al-Wataniya ainsi que l'entrée de force d'un élu d'Ennahdha au siège de la télévision nationale, le 10 avril 2012
Une vingtaine d'agressions contre les journalistes ont été, par ailleurs, perpétrées par des milices à la solde de certains partis ou courants de pensée, dont le mouvement Ennahdha et de partis appartenant à la mouvance destourienne.
Ainsi, le correspondant de la chaîne qatarie Al-jazzera en Tunisie Lotfi Hajji a été pris à partie et molesté lors d'un colloque regroupant des partis se réclamant de la mouvance bourguibienne à Monastir le 24 mars. Le journaliste Walid Hamraoui a été, quant à lui, violemment tabassé, le 23 avril dernier, par des protestataires proches du mouvement Ennahdha qui campaient devant le siège de la télévision nationale.
Tentatives de domestication des médias
Sur un autre plan, le rapport sur l'état de la liberté de la presse fait état d'une campagne de dénigrement des journalistes orchestrée par le gouvernement et visant à mettre le secteur en coupe réglée. Il cite notamment les déclarations de certains responsables gouvernementaux ou des représentants d'Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR) qui avaient accusé les journalistes de rouler pour l'opposition, allant jusqu'à menacer de privatiser les médias publics. En février dernier, Samir Dilou, ministre des Droits de l'homme et membre du parti islamiste, a accusé les journalistes de chercher à «passer une nuit en prison pour effacer leur passé et se purifier de leurs péchés». Une représentante du même parti à l'Assemblée constituante a, quant à elle, traité récemment les professionnels des médias de « mouches».
Le SNJT s'inquiète aussi de la nomination par le Premier ministre Hamadi Jebali, début janvier dernier, des certains ex- propagandistes du régime de Ben Ali à la tête de médias publics et du retour de la censure au nom du « religieusement correct» comme le prouvent le procès intenté contre Nessma TV suite à la diffusion du film d'animation «Persépolis» et l'arrestation du directeur du quotidien Attounissia suite à la publication de la photo d'une femme nue.
Walid KHEFIFI


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.