Au risque de paraitre trop simpliste, j'aimerai présenter certaines définitions de base relevant des sciences économiques, à titre de rafraichissement de mémoire pour ceux qui les connaissent et d'initiation pour ceux qui font deux avec l'économie. En espérant que ces derniers trouvent un peu de temps pour lire et tirer les conclusions nécessaires. Le produit intérieur brut : Le produit intérieur brute ou PIB est la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises situées sur le territoire national. Ces entreprises peuvent être tunisiennes ou étrangères. Le Produit intérieur brut est constitué du Produit intérieur marchand (biens et services échangés) et du Produit intérieur brut non marchand (services fournis par les administrations publiques et privées à titre gratuit ou quasi gratuit). Ce dernier est, par convention, évalué à son coût de production. Le PIB est calculé à partir des valeurs ajoutées fournies par les entreprises et des comptes des administrations. Le PIB est l'un des indicateurs de référence pour un pays qui sert pour déterminer le taux de croissance qui est exprimé en pourcentage de variations par rapport au PIB de l'année précédente. Des comparaisons faciles peuvent ainsi être effectuées entre les différents pays. Mais, il faut comparer des pays avec des niveaux de développement semblables. On ne peut par exemple pas comparer la Chine avec une croissance de son PIB d'environ 10% et la France avec un produit intérieur brut de 2%. En effet, la Chine est un pays en voie de développement alors que la France est un pays déjà développé. Elle ne peut plus atteindre un niveau de développement pareil. Le PIB est aussi utilisé par les états pour la construction de leur budget, le budget étant établit à partir de prévision de croissance du PIB. Il permet aussi d'obtenir des points de références. Les pays membres de l'Union Européenne étant par exemple limités à un déficit de leur budget de 3% du PIB. Le taux de croissance : Le taux de croissance d'une grandeur (PIB, chiffre d'affaires, salaire, etc.) mesure son évolution d'une période à l'autre (mois, trimestre, année). Il est très généralement exprimé en pourcentage. Le taux de croissance économique : La croissance du PIB est considérée comme l'indicateur par excellence de la performance et de la santé économique d'un pays. La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue. En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou PIB. Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. Ainsi, le taux de croissance du PIB entre l'année (n-1) et l'année n est donné par la formule : ((PIBn - PIBn-1) / PIBn-1) * 100. Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant est aussi égal au revenu par habitant. Relation entre croissance économique et création d'emplois Selon les théories économiques, il existe une corrélation très forte entre la croissance du PIB et la variation de l'emploi. Quand la croissance est positive, on crée des emplois, et en période de récession, on détruit des emplois. La relation est toutefois assez complexe. La croissance économique peut s'obtenir soit de manière intensive (en utilisant davantage de capital et de travail), soit de manière extensive (en utilisant plus efficacement le capital et le travail). Dans ce second cas, le PIB s'accroît et la productivité globale du travailleur s'améliore elle aussi, mais l'entreprise emploiera le même volume de travailleurs et ne créera pas d'emplois supplémentaires. Au niveau de l'économie mondiale, le lien entre croissance économique et emploi s'est affaibli. La croissance économique ne se traduit pas nécessairement par la création de nouveaux emplois. En effet, une étude démontre que pour chaque point de pourcentage de croissance du PIB supplémentaire, l'emploi global ne progresse que de 0.30 point de pourcentage entre 1999 et 2003, soit une baisse de 0.38 point de pourcentage par rapport à la période 1995-1999. Croissance et emplois : cas de la Tunisie Longtemps stabilisé au niveau de 4 à 5% l'an, le taux de croissance de l'économie tunisienne jugé « satisfaisant », a occulté les faiblesses structurelles. Le taux annuel de croissance de l'économie tunisienne s'avère insuffisant pour pouvoir créer autant d'emplois que de nouveaux candidats à l'embauche entrant dans le marché. La structure actuelle de notre économie n'arrive pas à générer plus de 15.000 postes d'emplois nouveaux par an pour chaque 1% de croissance annuelle. En d'autres termes, l'élasticité de l'emploi à la croissance est faible dans les conditions actuelles de l'économie tunisienne. En se basant sur des études de simulation, certains économistes exigent des niveaux de croissance plus élevés, 7 à 8% au moins, soit le taux de croissance de l'Inde, pour pouvoir résoudre cette inadéquation entre la demande et l'offre de travail en Tunisie. En outre, la qualité même de cette croissance devrait subir une transformation structurelle profonde si on veut atteindre des niveaux plus élevés de croissance à même de résoudre le problème du chômage. L'expérience des pays émergents nous enseigne qu'il faut une montée en valeur et en gamme technologique dans les secteurs existants et l'émergence de nouveaux secteurs à haute valeur ajoutée entraînés par la technologie et le savoir, pour que la Tunisie puisse réussir une telle transformation Anis WAHABI – Expert Comptable