Il faudrait peut-être s'appuyer sur des études psychologiques pour expliquer comme il se doit le phénomène de la délinquance, surtout juvénile à Sidi Amor Bouhajla, notre propre petit Chicago. Et pouvoir ainsi trouver des solutions scientifiques idoines. Car, la constante parade sécuritaire n'a fait jusqu'ici que traiter tant bien que mal, les symptômes du mal. D'ailleurs, devant la recrudescence de la délinquance dans cette ville rurale du centre du pays (à 60 km de Kairouan), le ministère de l'Intérieur, apprend-on, a dû, récemment, injecter, en guise de renfort permanent, une brigade de secours forte de vingt cinq « casquettes » et dotée d'équipements appropriés.
Et l'on se rappelle bien le cas du malheureux policier qui a été volontairement renversé et mortellement roué de coups, à l'aide d'une barre de fer, pour sa vigilance et son enthousiasme pour son travail quotidien qui dérangeraient les délinquants de Sidi Amor Bouhajla dans leur quotidien.
Modus operandi
Ce préambule fait, place maintenant aux faits, la population rurale de Sidi Amor Bouhajla, a une peur bleue. Parce que là, les cyniques fantômes ont toujours ciblé tout ce qui est précieux et vital, ses troupeaux, la raison d'être de ces mal-lotis par le système et la géographie.
Comment opèrent les « vautours » de Sidi Amor dans la périphérie rurale de Bouhajla ? Et bien ils commencent par se procurer un véhicule à titre de location auprès des professionnels de Sousse et de Hammamet. D'autres comptent sur leur savoir-faire pour rafler les camionnettes disponibles et se prêtant au vol. Et pour passer inaperçus et ne pas s'inquiéter à la barbe des policiers, misent généralement sur le faux et usage de faux. Cela, en remplaçant les plaques minéralogiques d'origine par des plaques « maisons » insoupçonnables.
Vive le butin... Bonjour le festin !
Pas moins d'une trentaine d'affaires presque similaires sont déposées contre inconnus auprès de la police de Sidi Amor. Ces opérations ont été commises, pour la plupart, du côté de Jhinet, El Mouisset et Ouled Achour. Elles ont touché un nombre faramineux de têtes bovines et surtout ovines. Le troupeau écumé est généralement écoulé à des prix « imbattables » dans les souks hebdomadaires bien loin, du côté du sud du pays. Et comme dit si bien le dicton de chez nous, on ne doit servir autrui qu'après s'être bien servi, les voyous n'hésitent pas à abattre de temps à autres des têtes ovines ou caprines pour fêter à leur façon, Bacchus omniprésent, le succès de leurs incursions...
Vingt sur trente : pas mauvais !
Parmi les trente opérations perpétrées, une bonne vingtaine, ont connu un dénouement heureux. Les braves agents de Bouhajla sont parvenus à arrêter la course de plusieurs bandes impliquées et récupérer en partie le troupeau volé. On nous dit, que onze entreprenants malfaiteurs impliqués courent encore et font l'objet d'avis de recherches diffusés à l'échelle nationale. L'on apprend aussi que pas moins de douze véhicules entre camionnettes bâchées et voitures de tourisme sont encore recherchés. Mais l'on estime qu'avec le temps, les voleurs auraient eu le loisir de tout démonter et tout refiler.
Attention à la ferraille !
A ce sujet, les observateurs avisés nous disent que seule la surveillance de très près du commerce des pièces détachées d'occasion pourrait guider la police, de fil en aiguilles, sur les voleurs présumés de voitures.
Sur ce, tous les membres du réseau arrêtés par les policiers de Sidi Amor Bouhajla ont été confiés à la brigade judiciaire de Kairouan. Après complément l'enquête entrepris par ladite brigade, tous les détenus ont été déférés devant le parquet de Kairouan où l'instruction judiciaire suit activement son cours.