3- La Famille musulmane : vertu, humanisme et justice Et raconte-leur en toute vérité l'histoire des deux fils d'Adam. Les deux offrirent des sacrifices; celui de l'un fut accepté et celui de l'autre ne le fut pas. Celui-ci dit : Je te tuerai sûrement. Allah n'accepte, dit l'autre, que de la part des pieux.
Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer : car je crains Dieu, le Seigneur de l'Univers.
Je veux que tu partes avec le péché de m'avoir tué et avec ton propre péché : alors tu seras du nombre des gens du Feu. Telle est la récompense des injustes.
Son âme l'incita à tuer son frère. Il le tua donc et devint ainsi du nombre des perdants.
Puis Dieu envoya un corbeau qui se mit à gratter la terre pour lui montrer comment ensevelir le cadavre de son frère. Il dit : «Malheur à moi ! Suis-je incapable d'être, comme ce corbeau, à même d'ensevelir le cadavre de mon frère ? » Il devint alors du nombre de ceux que ronge le remords.
C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. (Al Maydah- Versets 27 à32)
La famille, cellule de base de la Oumma islamique doit être préservée de tous les actes qui seraient de nature à porter atteinte à sa stabilité, son développement et son épanouissement.
Aussi a-t-il été nécessaire de mettre fin à certaines pratiques de la Jahilya qui contribuaient à l'effritement de la famille, dont notamment celle qui consistait à enterrer les petites filles vivantes à la naissance. Le principe de base étant l'interdiction absolue de tuer. Personne n'a un droit de regard sur la vie de quelqu'un d'autre, quel qu'il soit, et quel qu'en soit le motif.
Le crime de meurtre a commencé avec les deux fils d'Adam, Quabil et Habil(Caïn et Abel) dont la base de leurs animosités a été la jalousie. Caïn en voulut à Abel qui avait plus de chance, car ce qu'il présenta à titre de présent ou de sacrifice, a été accepté. Caïn dont le cadeau était de moindre valeur, lui a été refusé.
Caïn décida pour cette raison de tuer son frère Abel. Ce crime a été enregistré comme étant l'acte le plus injuste et le plus odieux.
C'est la raison pour laquelle, Dieu a prescrit, depuis que celui qui sauve la vie à une seule personne, c'est comme s'il avait sauvé la vie à l'humanité tout entière. la réciproque est autant vraie, car celui qui tue une personne, est assimilable à celui qui tue l'humanité tout entière.
Qu'est ce que tuer selon le verset cité ci-dessus ?
C'est le fait de contribuer de quelque manière que ce soit à empêcher de vivre ou de mettre fin à la vie de quelqu'un d'autres.
Certains exégètes assimilent au crime de meurtre tous les moyens contribuant à empêcher la procréation.
Cela dit il faut faire la part des choses en étudiant cette question avec lucidité et objectivité.
La femme qui prend des traitements afin de s'arrêter momentanément de procréer, ne commet nullement le crime de meurtre. C'est d'autant plus vrai, lorsque sa décision est prise d'un commun accord avec son époux.
Celui-ci bien que n'étant le premier concerné, peut intervenir pour l'en dissuader, ou au contraire l'encourager selon les circonstances qui se présentent au moment opportun.
Cependant la femme qui se fait opérer, dans le but de s'arrêter de procréer définitivement,(par la ligature des trompes) est considérée par certains exégètes comme ayant commis un crime de meurtre. La grossesse c'est la vie, et l'empêcher définitivement, c'est empêcher la vie.
Quid de l'avortement selon les préceptes de l'Islam ?
Selon certains Ulémas et exégètes c'est lorsque l'âme est insufflée que l'avortement est assimilé à un crime. Or selon un Hadith, cette opération se fait au bout de quatre mois de grossesse.
Avec le développement de la science, les risques de l'avortement sont déterminés au cas par cas, et ils ne sont pas des moindres. La femme enceinte peut risquer l'hémorragie, ou des séquelles post opératoires, qui peuvent être d'ordre physique ou psychique.
Cela dit l'avortement est en principe permis, lorsque la grossesse constitue un danger imminent pour la mère.
Mais d'une manière générale, les avis des exégètes sont divergent sur la question de l'avortement.
Pour l'Imam Ghazali, l'avortement est strictement interdit dès la constitution du fœtus.
Pour l'école Malékite la base est l'interdiction de l'avortement, sauf s'il s'avère être l'ultime recours pour sauver la vie de la mère.
Cependant la plupart des exégètes s'accordent à dire que l'interdiction de l'avortement est déterminée selon le degré de développement du fœtus. (à suivre)