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«Nos humbles personnes ne valent rien devant l'unification de la Gauche», déclare au Temps Mohamed Jemour Partis Congrès unificateur des Patriotes Démocrates
La porte reste ouverte pour d'autres partisans de l'unification
L'évènement politique majeur de la fin de la semaine dernière se rapporte à la tenue du congrès unificateur des Patriotes démocrates en Tunisie. Rassemblant 354 congressistes venant du Mouvement des Patriotes démocrates dont le porte parole est Chokri Belaïd, la tendance favorable à l'union du Parti du Travail Patriote Démocrate conduite par Mohamed Jemour et plusieurs militants indépendants appartenant à la même mouvance, la séance d'ouverture a été imposante en ferveur. Les travaux du congrès tenu les 31 août, le 1er et le 2 septembre courant se sont cristallisés sur l'adoption de six textes fondamentaux, de 21 motions se rapportant à différents volets de la vie politique, économique et sociale du pays dont, la ligne politique du parti, sa tactique, les alliances, la question religieuse, la jeunesse, la femme, l'emploi, l'environnement.... ainsi que des considérations organisationnelles. Ce congrès à caractère constitutif étant le premier à se tenir après plus de trois décennies d'existence et de militantisme des militants de ce courant, on ne pouvait s'écarter du consensus. Un parti qui appelle au consensus dans la gestion de la période transitoire dans le pays, s'astreint au même choix dans sa vie interne en cette même période. « La tenue du congrès représente en elle-même une réalisation », déclare au Temps, Mohamed Jemour, secrétaire général adjoint et président du Comité central du parti. « Le deuxième résultat probant est la conviction que nous devons aller de l'avant vers l'unification de la Gauche dans un parti unique. Cette tâche est à l'ordre du jour au-delà des déclarations de bonnes intentions », dit-il. Le troisième acquis de ce congrès est la conscience qu'ont eue les militants du parti. On parle d'eux. « Cela nous met face à des responsabilités énormes. Nous ferons pour le mieux pour être à la hauteur des espoirs placés en nous. Ce n'est qu'un commencement. Nos responsabilités deviennent de plus en plus grandes et importantes. Nous sommes à même de les assumer. Nous ne sommes pas disposés à essuyer des échecs. Nous allons montrer que nous réussirons ». Les militants du parti ont pris davantage conscience en leurs forces et leur capacité de jouer un rôle de premier plan dans l'étape actuelle. Certains observateurs se sont interrogés : pourquoi a-t-on opté pour le consensus dans le choix des instances dirigeantes plutôt qu'au vote ? A cette question la réponse de Mohamed Jemour est sans équivoque : « dans un congrès d'unification, il faut un consensus surtout au niveau des choix des instances dirigeantes. Nous avons vu d'autres expériences où il y a eu de mauvaises surprises. Le consensus est un choix accepté par les congressistes, y compris ceux qui ne sont pas dans les instances dirigeantes ». Lors du prochain congrès dans deux ans ou deux ans et demi, seront organisées des élections des instances dirigeantes. Mohamed Jemour ajoute : « le recours au consensus et non à des élections n'est pas propre à notre parti. Nous avons eu le courage de l'annoncer ». Le résultat ? Une équipe homogène veillera à réaliser efficacement les motions du congrès et les objectifs du parti. Chokri Belaïd a été choisi, secrétaire général et Mohamed Jemour secrétaire général adjoint et président du Comité central du parti. Rappelons que le Comité central, l'équivalent du parlement du parti, est la plus haute instance entre deux congrès. Le règlement intérieur prévoit 25 membres au bureau politique. Quatre sièges sont restés vacants. De même 15 sièges au sein du Comité central sont restés vacants. Ces sièges sont réservés à ceux qui rejoindront le parti dans l'avenir. « Nous n'avons pas voulu fermer les portes. Nous avons préféré laisser la porte ouverte. S'il y a des candidatures au Comité central ou au bureau politique, le Comité central les examinera et choisira ceux qui vont pourvoir à ces postes. Nous procèderons par élection ou par consensus », dit-il. La porte restera-t-elle ouverte pour Abderrazak Hammami et les membres du Parti du Travail Patriote Démocrate ? Mohamed Jemour, déplore le communiqué publié par Abderrazak Hammami, « un communiqué qui dénote une animosité ». Il promet que les contacts se poursuivront avec les militants. « Il y a d'autres groupes. Nous allons laisser mûrir cette unification chez-eux. Je suis sûr que dès le moment où nous allons entamer les discussions avec le parti du Travail, beaucoup de militants vont se décider à rejoindre le processus d'unification », précise le secrétaire général adjoint. Il est confiant que la concrétisation de la volonté d'union permettra de convaincre beaucoup de militants qui hésitaient. Les malentendus seront dissipés. Un optimisme émerge après la tenue du congrès des Patriotes Démocrates. Des engagements ont été pris lors de ce congrès, celui des Patriotes Démocrates et du parti du Travail dirigé par Hamma Hammami pour l'unification de la Gauche. « Je suis sûr que nous allons tenir nos engagements », affirme Mohamed Jemour. D'ailleurs, Chokri Belaïd avait déclaré qu'il n'y aura pas de guerre d'égos. « Nous discuterons des références idéologiques, de la ligne politique, des objectifs tactiques, la question d'organisation se résoudra d'elle-même. Nos humbles personnes ne valent rien devant le devoir d'unir la Gauche. L'essentiel est de travailler dans ce sens ». Cette détermination est-elle ressentie et partagée par les autres partenaires du parti des Patriotes démocrates unifié ?