Qui parmi les téléspectateurs des années 160 et 1970 ne connaît pas Abderrazak Hammami, ce producteur, né à la ville des Aghlabides en 1935 et qui fut le premier à attirer les millions de tunisiens par ses feuilletons originaux, reflétant surtout des personnages pathétiques et surtout typiques, traçant les us et coutumes de la Tunisie de nos ancêtres. C'est surtout à travers Ommi Traki, que ce doyen des producteurs a décrit, à la façon de Molière, les travers des tunisiens de la Médina, tel Ali, le fils gâté qui à 18 ans se conduisait comme un adolescent, avec la bénédiction de sa mère qui le protégeait et lui lâchait la bride en dépit des protestations de son père, un homme typiquement tunisois avec son habit traditionnel, blasé et qui n'est jamais satisfait de rien ; et surtout pas de son fils Ali. Enfin un feuilleton qui est resté dans les mémoires collectives car chacun se retrouvait dans l'un des personnages de ce feuilleton, ainsi que Haj Klouf, ancien feuilleton écrit pour la radio par Ahmed Kheireddine spécialement pour les soirées ramadanesques, et qu'a reproduit feu Hammami pour la télé. Sans compter les contes de Laroui dont il a parfaitement réussi l'adaptation pour la télé.
Diplômé de l'école d'art dramatique de Strasbourg, en 1960, il s'attaqua à la réalisation de courts métrages et de téléfilms dès soin retour au bercail.
A son crédit, et outre les feuilleton tékvisés il a des films documentaires et des courts métrages tels que El Jala, Eddaghbagi, ainsi qu'un moyen métrage : no man's love, histoire d'un chasseur d'épaves et un court métrage : Last song.
Il était jovial et toujours souriant et de bonne humeur. Il aimait la vie et aimait partir pour des découvertes. C'est peut-être pour ce but qu'il nous vient de nous quitter dernièrement, en promettant, faute de revenir, de rester dans les mémoires de tous ses amis et ses proches.