Les ministres et les membres de l'ANC CPristes débourseront 15% de leurs salaires au profit de leur parti. Les hauts responsables, cèderont 12% de leurs salaires dans la caisse du CPR, également. Le parti renflouera ses caisses, chose qui servira, entre autres, selon Mohamed Abbou, «à payer le loyer de certains locaux du parti dans les régions et peut-être bien changer de siège social prochainement.» La rumeur court et elle se propage comme une trainée de poudre. Et rien ne semble arrêter les quelques propos qui se tiennent sur le compte du CPR et notamment de son avenir au sein de la Troïka. Les militants du parti ont tenu sa conférence de presse hier matin à son siège à Tunis et ont tenté, un tant soit peu, de battre en brèche des rumeurs qui circulent en ce moment, même si les réponses des uns et des autres étaient en deçà d'être ‘'journalistiquement satisfaisante''.
On commencera par la rumeur se rapportant aux propos pour le moins tonitruants du membre de l'ANC Sémir Ben Amor qui a déclaré dernièrement « s'être relégué au banc des oubliettes au sein du CPR parce qu'il ne disposait pas de milices » Un « sarcasme » jugé infondé pour Mohamed Abbou qui préfère s'en informer auprès de Sémir Ben Amor lui-même. Il était question, par la suite de l'évaluation par le Hizb Mouttamar (CPR) de l'exercice du gouvernement. ‘'On aime un peu, beaucoup ou passionnément ?'' En fait la question ne se présente pas de cette manière pour les CPRistes, du moins ceux qui ont pris la parole hier matin lors de la rencontre périodique avec les médias, « Maintenant il faut prendre du recul par rapport à l'exercice du gouvernement pour pouvoir rectifier le tir, car les choses n'ont pas avancé comme le souhaite les Tunisiens ayant fait leur révolution. » commente à l'unanimité les représentants du CPR. Pour Hédi Abbas « Il faut que l'acte suive et que l'on ne reste pas au niveau des paroles. » Car selon lui « Il est vrai que des efforts ont été déployé mais cela n'a pas été suffisant ». Mohamed Abbou de son côté, a parlé du grand dossier de la corruption qui règne dans notre pays et qu'on devrait éradiquer en s'employant à mettre des mécanismes appropriés à ce faire. Il précise tout de même qu'il s'agit d'être sélectif dans le choix des corrompus car il faudrait concentrer tous les efforts sur les corrompus qui ont toujours des postes de décision et non pas ceux qui sont dans l'administration. « On ne peut pas juger tous les corrompus, le nombre de dossiers déposés jusque-là peut aller jusqu'à 11 000 » avance le Secrétaire général du parti. Et si les CPristes « commenceraient à balayer devant chez eux ? », commenterait l'un des journalistes à la sortie de la conférence. Car la sanction pécuniaire de 5000 dinars contre le parti qui n'a pas présenté son registre financier à la cour des comptes aux temps impartis révèle bien une part de la réalité sur un parti qui a axé sa campagne électorale sur la corruption et sur les moyens de l'éradiquer.
Et qu'en est-il des critiques à l'encontre du gouvernement ? Est-ce que le torchon brûle vraiment entre les deux partis ? Et est-ce que les ministres du CPR , membre du gouvernement, à savoir Syhem Badi, Slim Ben Hadidane et Abdelwahab Maatar sont au-dessus de toute critique.
Syhem Badi, ministre de la Femme et de la famille à qui le temps a adressé une question quant à la nonchalance de son ministère quand il était question d'agressions à l'encontre de la femme a répondu que « la question ne revient pas à réagir par des communiqués ou dans les médias mais plutôt de mettre les structures qui permettent à la femme de se protéger et de se défendre contre toute agression. « Au Maroc il y a quasiment 85 structures dans ce sens. En Tunisie on n'en dispose d'aucun. » dit-elle.
« Les ministres Cpristes ont commencé par écarter les corrompus dans leurs ministères respectifs. » commente en ce sens Mohamed Abbou qui continue en expliquant que Abdelwahab Maatar à qui on a confié le porte-feuille du ministère de l'Emploi a créé 61000 emplois dans la fonction publique, en un an. « Un exploit » selon le Secrétaire général du CPR qui aurait oublié qu'un emploi qui se crée sans étude préalable représente plutôt un fardeau pour la caisse de l'Etat plutôt qu'un allègement.
Une information non moins importante avancée par Abbou : les ministres et les membres de l'ANC CPristes débourseront 15% de leurs salaires au profit de leur parti. Les hauts responsables, cèderont 12% de leurs salaires dans la caisse du CPR, également. Le parti renflouera ainsi ses caisses, chose qui servira, entre autres, selon Mohamed Abbou, « pour payer le loyer de certains locaux du parti dans les régions et peut-être bien changer de siège social prochainement. »
Et pour finir une question posée par Le Temps : « Est-ce que le CPR aura le poids politique qu'il faut pour hausser le ton politiquement ? » Selon Mohamed Abbou « Cela est politiquement correct. Car poser des conditions pour rester au sein de la Troïka ne signifie pas défier le gouvernement. » Toujours selon lui « ...Et puis nous sommes fort par nos principes que nous défendons et non par notre nombre. » Eh oui ! Les principes, On ne transige pas avec ! Surtout quand ces mêmes principes sont subordonnés à des échéances électorales. Les CPristes en savent quelque chose. N'est-ce pas ?