Une grande partie de l'arsenal militaire libyen est depuis la chute de Gueddaffi entre les mains de jihadistes et des malfaiteurs de tout acabit. Les armes circulent souvent sans entrave dans les pays frontaliers de l'ex-Jamahiria en proie encore à des luttes de positionnement de différentes milices qui se sont partagé le territoire de ce pays. Le premier pays à avoir fait les frais de cette manne tombée entre les mains des irréductibles islamistes jihadistes c'est le Mali divisé depuis entre Nord et Sud. Et l'on pense déjà à une possible intervention militaire étrangère pour tenter d'en finir avec une telle situation qui risque d'entraîner d'autres pays sur la voie de la division avec la présence des membres de la mouvance d'Al Qaïda dans le grand Sahara. Tout ceci n'est en rien exagéré d'autant que les camps d'entraînement se comptent par dizaines dans cette région, sans parler des quantités d'armes dont on dispose et qui circulent à travers les frontières des fois avec une facilité déconcertante. La Tunisie n'est nullement à l'abri de ces mouvements et qui semble être un point de passage de ces armes vers l'Algérie où il semblerait que les islamistes veulent en faire un champ de leur prochaine bataille. Ce pays épargné jusque là par l'effervescence contestataire qui a gagné presque tous les pays arabes demeure une cible de ceux qui cherchent à redessiner la carte géopolitique de la région du Maghreb et du Moyen-Orient. Et ce qui touche à l'Algérie touchera immanquablement à la Tunisie avec des frontières qui s'étendent de Tabarka jusqu'à Hezoua au Sud. Coincée entre la Libye au sud-est et l'Algérie à l'Ouest, la Tunisie est en plein dans la tourmente qui secoue l'Afrique du Sahara au Nord. Lieu de transit des armes en provenance de Libye, la Tunisie pourrait aussi devenir un champ de lutte d'autant que des organisations se définissant comme jihadistes ne s'en cachent pas estimant que ceci s'inscrit dans la droite ligne d'islamiser le peuple de ce pays. Et c'est un fait que des groupes de fanatiques s'entraînent sur les armes dans le but de passer à l'action le moment venu. Et c'est aussi un fait que les armes existent dans tout le pays et qu'il devient de plus en plus compliquer de les repérer ou de les intercepter même si des fois il arrive que des patrouilles de la Garde Nationale, de la police ou de l'armée parviennent à déjouer des opérations d'introduction ou de transit d'armements, vers le voisin algérien. La plus récente opération du genre eut lieu le weekend dernier avec l'interception d'un véhicule au bord duquel se trouvaient deux islamistes et chargé d'armes du côté du gouvernorat de Jendouba. Arrivés jusque là, ces trafiquants ou ces jihadistes ne peuvent être seuls dans l'opération. Ils ont sans le moindre doute des points d'attache et des appuis dans plusieurs régions. Ceci suppose aussi sans que l'on cherche à spéculer là-dessus que des caches d'armes existent sur le territoire tunisien et qu'il y a une complicité locale certaine qu'il faudrait identifier. Le danger est réel pour notre pays qui risque un jour de se réveiller sur des attaques ou des attentats terroristes. A Rouhia et à Bir Ali Khélifa nous avons eu des échantillons de ce genre d'actions. Mais pour le futur rien ne nous garantit que des actes encore plus spectaculaires n'auraient pas lieu aux conséquences catastrophiques sur la paix précaire qui règne actuellement dans un pays où la moindre étincelle pourra dégénérer en un feu incontrôlable d'autant qu'il y a des gens qui poussent vers les extrêmes et l'extrémisme.