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“Vivement la trêve"
L'œil de l'observateur: Abdelmajid Gobantini
Publié dans Le Temps le 26 - 12 - 2012


Poule A
EST-ASM (0-0)
« Saturation et lassitude mentales des Champions »
« Pour l'Espérance et sans le moindre risque de me tromper, je dis vivement cette trêve qui tombe à pic quoique le plus clair de l'effectif soit appelé sous la casaque de nos équipes nationales (A, olympique et juniors) et celle du Ghana (Afful –Clootey). Une certaine lassitude mentale s'est emparée du groupe se répercutant inéluctablement sur leurs jambes avec ces deux derniers résultats somme toute logiques au vu de cette saturation.
Pourtant l'entame du match a été tonitruante et Mouelhi aurait converti victorieusement ce pénalty que la physionomie de la rencontre et la note finale auraient été d'un tout autre acabit en faveur des locaux. Ne pas dramatiser, l'Espérance plane depuis longtemps sur les plans local, arabe et africain et ce ne sont pas deux minimes revers qui nous feront douter de sa force tranquille, de sa belle mécanique broyant tout sur son passage avec une régularité de métronome frisant le cynisme. Gageons que Maaloul a déjà en tête la panacée idoine pour tout remettre dans le bon sens la contribution très remarquable de son président si Hamdi.Pour l'ASMarsa, c'est une équipe qui a joué selon ses moyens fermant toutes les issues et posant moult problèmes aux « sang et or » comme de coutume. Les marsois faillirent même remporter la mise n'eut été ce diable de Ben Chrifia qui mérite les doigts dans le nez sa titularisation en E Nle sans que personne n'y trouve à redire. »
EZS-OB (1-1) : « Les deux perdants dans l'affaire »
« Cette parité sanctionnant les débats ne fait l'affaire ni des uns ni des autres tellement les deux protagonistes en présence sont dans de mauvais draps fermant la marche et à la recherche de leur première victoire. S'agissant d'un match à six points entre la lanterne rouge et l'avant dernier de la classe avec seulement un tout petit pallier les séparant,les 22 acteurs ont paru accablés par l'immensité de l'enjeu évoluant la peur nouant leurs tripes. Kamel Zouaghi jouant contre ses ex-protégés a su comment négocier ce difficile déplacement à Zarzis avec un point de parité à ne pas cracher dessus quand on connaît la détermination, le cran et l'opiniâtreté des sudistes pour obtenir leur première victoire enfin et décoller de la dernière place. En seconde période les béjaois présentèrent un volume de jeu très appréciable et auraient pu aspirer à mieux. En un mot, la trêve me parait salutaire pour les clubs pour revoir certains aspects mais encore faut-il disposer des fonds idoines pour se renforcer convenablement. Mais là, il s'agit d'un problème commun à tous les clubs exception faite de deux ou trois écuries tout au plus. »
CAB-JSK (1-1) : « Le mérite des Aghlabides»
« La palme revient incontestablement dans ce match aux jeunes aghlabides qui parvinrent à tirer leur épingle du jeu en dépit d'un BD aux abois pour des caisses vides, des menaces de Mourad Okbi de se retirer pour des arriérés non honorés et une ardoise lourde. Un grand bravo à ce jeune groupe qui travaille ensemble depuis plus d'une année en montant ostensiblement en puissance grâce à un mental de fer lui permettant d'occulter très rapidement la déroute de Radès. Pour le CAB, les choses se présentent différemment. Ils m'ont paru un tantinet en dedans, avec des automatismes peu huilés et une mécanique grippée ne nous rappelant nullement et même pas de très loin la belle machine infernale de l'exercice écoulé. Les départs des pionniers y est certes pour quelque chose mais tout de même pas à ce point. Mais attention, les cabistes ne sont que troisièmes à trois points du dauphin clubiste qu'ils reçoivent à la rentrée, et d'ici là beaucoup d'eau coulera sous les ponts pour les uns et pour les autres. »
OK-CA (0-1) : «Trois points c'est tout »
« Les Keffois de l'aveu même de leur entraineur souffrent terriblement d'un effectif très réduit quantitativement et qualitativement avec très peu de solutions de rechange. Même ce mercato risque de passer sous le nez des néo-promus en raison de leurs moyens financiers très modestes, précaires. Cependant ils ont joué comme toujours avec cran et abattage allant jusqu'à malmener sérieusement les visiteurs. La présence du public clubiste « autorisée » par Nasrallah Jaouadi a mis le feu aux poudres avec des incidents très graves et envahissement du terrain par le public et n'eussent été les interventions musclées des forces de l'ordre, les choses auraient dégénéré outrageusement. Pour le CA une équipe très technique, l'état du terrain l'a gêné aux entournures et il ne dut son salut que sur une balle arrêtée qui suffit grandement à son bonheur lui permettant de talonner de très près son frère ennemi en haut du pavé ».

Poule B
CSHL-USMO (0-1): «Le cadeau de Mejri »
«Ces derniers temps, tous les analystes n'ont eu de cesse de braquer leur attention sur les quatre grands classiques oubliant au passage l'USMO. Cette dernière a travaillé durement loin des feux de la rampe et nonobstant son premier revers à la maison contre le CSS, elle s'est magistralement rebiffée alignant les performances et allant jusqu'à humilier le frère ennemi étoilé avec ce cinglant camouflet au Mustapha Ben Jannet. Les poulains de Chiheb Ellili cueillent pour l'heure les dividendes de leur montée en puissance et seront un candidat très sérieux pour le podium final où ils figureront sans coup férir parmi les trois premiers du général définitif. Les Hammam-Lifois ont failli sortir indemnes voire titiller sérieusement les monastiriens mais encore une fois leur légèreté offensive leur a joué un sale tour avec comme toujours une kyrielle d'opportunités curieusement vendangées avant que Mejri ne commette par ignorance sûrement des règlements cette bourde mortelle à 13' de la fin. C'est un accident de parcours et ils n'ont pas à rougir de cette courte défaite devant le leader de la poule».
ESHS-EGSG (1-0) : «La mayonnaise commence à prendre à Hammam-Sousse»
« Première victoire enfin glanée par les Hammam-Soussiens et qui leur fait beaucoup de bien chassant le doute qui s'est insinué parmi les troupes. Depuis l'arrivée de Abderrazak Chabbi, les résultats se sont sensiblement améliorés avec trois parités et cette victoire. La motivation est de mise et les joueurs sont très solidaires et adhèrent aux consignes de leur staff. Ayant senti le danger, ils ont entamé avec bonheur leur opération décollage. Trois points très importants devant un adversaire à la lutte directe avec eux pour se dépêtrer des profondeurs. Pourtant les gafsiens n'ont nullement démérité avec une seconde période de rêve où ils faillirent à quatre occasions renverser la vapeur mais ils furent contrés par l'excellent gardien Ali Ayari. Je pense sincèrement que le nul aurait été plus équitable mais rien n'est encore perdu et les deux écuries pour peu qu'elles se mettent de suite sérieusement au travail ont toutes leurs chances de redresser la barre et de revenir plus performantes à la rentrée. »
CSS-ST (2-0) : « Le signe indien chassé »
« Un grand ouf de soulagement a du être poussé par le tout Sfax au lendemain de cette première victoire obtenue enfin à la maison. De la sorte ils chassent définitivement ce signe indien qui les a handicapés jusque là dans leurs murs et auquel je n'ai jamais cru du reste. le CSS est une équipe très séduisante se créant par match un nombre impressionnant d'occasions, juste un petit blocage mental voilà tout. Avec ce succès, les choses vont reprendre leur cours normal avec plein de belles réussites au Taieb Mhiri et ailleurs. Les stadistes demeurent pour moi l'Enigme par excellence. Un départ sur le chapeau des roues avec deux victoires très probantes et puis c'est le néant. le groupe est gagné par le doute, évolue en déséquilibre et donne l'impression d'accomplir juste une formalité en faisant acte de présence sans la moindre rage, sans la moindre grinta, le moindre cran. Pourvu que les choses bougent durant le trêve dans le bon sens autrement les lendemains risquent d'être très incertains et aléatoires pour les bardolais pas totalement à l'abri d'un retour de manivelle de la part du trio fermant la marche les talonnant de très près ».
SG-ESS (1-6) : «Le tribut de l'euphorie déplacée »
«Les gabésiens paient rubis sur l'ongle leur manque d'expérience, d'humilité. Ils ont maladroitement pris la grosse tête se prenant pour le nombril du monde, intouchables, inaccessibles. Leurs bonnes prestations aidant, ils s'emmêlèrent les pinceaux prenant leur participation au dernier carré d'as pour argent comptant. Erreur fatale et ils durent au réveil de ce cauchemar réaliser combien de chemin ils ont encore à parcourir pour assurer leurs arrières à commencer tout d'abord par éviter mathématiquement le purgatoire avant de voir plus grand et rêver les yeux ouverts. L'Etoile en grande équipe a eu une réaction rageuse d'amour propre, d'orgueil d'une bête blessée. C'était prévisible et même amoindrie, les jeunes ont crevé l'écran justifiant tout le bien que l'on pense d'eux. Eclatante preuve pour les étoilés que la relève est bien en place avec des jours meilleurs à venir. Belle leçon d'humilité administrée aux sudistes à leurs dépens. Ils ont apporté une touche de fraicheur à la compétition et un goût particulier au ronron quotidien avec cette idée préconçue prévalant sous nos cieux que les néo-promus seraient toujours écrasés par plus forts qu'eux ».


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