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Pour un Borzguen
Promenade dominicale
Publié dans Le Temps le 17 - 02 - 2013

Pourquoi attendre le moi de mai, la fête du "Mayou" pour aller déguster un vrai "Borzguen" au Kef ? Il est toujours temps d'y aller. En ce moment, les matins sont frais et le ciel, bleu roi, n'est pas encore décoloré par la canicule. Les falaises du Jebel Dyr, ocre roux, zébrées de noir des crevasses, rutilent au soleil levant. Ecoutez "l'appel de l'Ouest" !
Un peu d'histoire
El Kef depuis le XVIème siècle seulement, mais Cirta capitale numide, puis Sicca Veneria patronnée par César et consacrée à Venus, a toujours été un centre économique, un pôle intellectuel et une place forte. "Bled El Korsi": ville du trône pour la dynastie husseinite. C'est la 3ème ville de Tunisie lors de l'instauration du Protectorat français. El Kef a été un foyer actif du militantisme syndical et national lors des luttes pour l'Indépendance avant d'être le principal refuge des combattants algériens. Elle a encore pris sa place lors d'une des dernières révolutions: Ali ben Gh'dhahom a failli renverser les Beys à la fin du XIXème siècle. Il avait fini par être appelé "Bey El Omma": le Bey du peuple!
Des constatations
La région du Kef est le Haut Tell: le pays du blé depuis l'Antiquité. C'est essentiellement une région agricole peu urbanisée: El Kef, avec 40.000 habitants environ, y est la seule ville. Les mines de fer à Jérissa, de plomb à Bougrine, de fluorine au Bou Jabeur, et de phosphates à Kalaa Khasba ainsi que la cimenterie de Tajerouine n'ont pas engendré de tissu industriel. La région ne connaît donc pas la pollution atmosphérique.
Les produits maraîchers et les fruits sont pénalisés par les prix du transport vers les centres de consommation du littoral. Les activités agroalimentaires sont restées petites. Les revenus sont donc assez faibles et très tributaires de la pluviométrie, le chômage, surtout celui des jeunes, y est important et l'exode rural pernicieux.
Des atouts
Il y en a beaucoup indépendamment des réussites agricoles.
Le Gouvernorat d'El Kef est doté d'un bon réseau routier ainsi que d'une infrastructure hôtelière et médicale, tout à fait correcte. Des opportunités existent dans le domaine de l'industrie agroalimentaire et des produits de carrières qui pourraient engendrer des sites de transformation.
C'est une région qui pourrait être privilégiée dans le domaine du tourisme d'abord parce qu'elle est dotée de nombreux sites historiques et naturels ensuite parce qu'elle peut être irriguée non seulement par un tourisme local voyageant à bon marché en train mais aussi par des visiteurs étrangers transitant par des aéroports internationaux, relativement proches: Tabarka, Tunis, Enfidha.
Le tourisme de randonnées, l'écotourisme et le tourisme cynégétique y auraient une place de choix dans son environnement encore protégé des méfaits de l'industrialisation et de l'urbanisation.
Le folklore et la gastronomie locale, encore vivaces et originaux, sont attrayants. Tous les produits alimentaires, dits de "luxe" y sont "normaux": œufs de ferme, poulets de grain, veaux et agneaux de lait, fruits et légumes pratiquement "bio" et artisanat peu onéreux.
El Kef
La découverte de la ville peut partir de l'ancien emplacement de la porte des remparts disparus: Bab Charfine. En quelques pas, on arrive devant les jardins de l'ancienne résidence du Président Bourguiba puis à la Mosquée de la Quadriya dont l'architecture et la décoration reflètent une influence almohade.
La rue nous fait grimper à la "Place des canons" ou "Place des Andalous" sur laquelle s'ouvre le très beau musée des Arts et Traditions Populaires installé dans ce qu'il reste des bâtiments de la confrérie Rahmaniya. Les salles contenant, en particulier, les vêtements nuptiaux ou des pièces de harnais, rappelant la renommée des cavaliers numides, sont superbes.
Tout en haut, au pied de la Kasbah, sont blottis la zaouïa et le mausolée de Sidi Bou Makhlouf, le Saint protecteur de la ville. Ses trois dômes, tous différents et les zliz décorant le minaret ainsi que les stucs intérieurs sont issus d'une certaine influence andalouse. Le dépouillement de la décoration extérieure rompt avec la richesse de celle des salles. Elle est le siège de la confrérie des Aïssaouis.
La "basilique" romaine voisine n'a pas révélé l'utilité de sa splendide architecture intérieure. La Kasbah, formée de deux forts, doit son aspect actuel, grandiose, aux beys husseinites. Du haut de ses bastions, on découvre un panorama extraordinaire sur près de 300°. La lame bleue de la Kalaat Esnan émerge des monts environnants, au loin.
Puis, le visiteur redescend lentement vers le discret mausolée d'Ali Turki, fondateur de la dernière dynastie beylicale et vers la Ghriba: une très belle synagogue. Elle réunissait, lors d'un important pèlerinage annuel les populations juives du Nord-Ouest tunisien et même du Nord-Est algérien. Elle abrite encore le catafalque de Sidi Abdelkader.
Quelques pas plus loin, on rencontre les vestiges de la cathédrale Saint-Pierre. Son abside est un joyau d'architecture.
Les rues pavées de la Médina débouchent sur le boulevard périphérique où se dressaient auparavant les remparts de la ville et l'on arrive au complexe des eaux. Ras El Aïn est encore l'objet d'un culte immémorial depuis l'Antiquité. Les vestiges de grands thermes de l'époque romaine, plus tard transformés en église chrétienne, attestent la prospérité de la ville à cette époque. Ils servent aussi de musée lapidaire en plein air. Ils étaient alimentés par d'énormes citernes de 5000 m3, construites de l'autre côté de la rue.
Est-ce terminé? Mais non, il resterait à monter vers les cimetières musulmans, juifs et chrétiens, et la Chgaga: vestige d'un culte préhistorique au pied de laquelle d'autres citernes monumentales et une belle église chrétienne ont été construites. On pourrait aller sur le plateau vers Sidi Mansour. Nous vous y conduirons très prochainement. Allons d'abord comme promis, déguster un borzguen ou un agneau au romarin, en ville.
Les promenades
Toutes les routes qui partent d'El Kef invitent à la promenade. Celle qui monte vers le Nord et serpente au pied des falaises du Dyr, couleur de rouille mène au hameau de Nebeur. Puis, elle bifurque vers le barrage de l'Oued Melleg et une charmante auberge. Sinon, elle continue vers Jendouba, Bulla regia et Chemtou trop connues pour être louées.
L'ancienne voie numide puis romaine s'éloigne vers l'Est, vers Mustis l'orgueilleuse et son arc de triomphe. On peut aussi tourner à droite vers le Sud et Kairouan au kilomètre 18 et aller ainsi vers Ellès aux énormes "dolmens à portiques", puis vers le Kbour Klib, superbe vestige de l'architecture monumentale numide. De là, on peut aller à Makthar ou revenir soit vers le Jebel Nadhour près du village de Zouarine, soit vers Assuras / Zanfour, bien négligée hélas. Un peu plus loin, on débouche sur la route menant à El Ksour et sa nécropole à dolmen qui entoure le mausolée de Sidi Ahmed El Khadhra situé à 12 kilomètres avant le village qui a capté depuis l'Antiquité la source "Safia".
Plus loin, vers l'Ouest, on rejoindra Althiburos / Mdeïna où on utilisait le fer au VIIIème siècle avant J.C.! Bien sûr, les collines de Jérissa sont toutes proches!
Enfin là-bas, à l'Ouest, se dresse "La Table de Jugurtha"! Altière, mystérieuse, elle domine la plaine environnante. Elle justifie toutes les promenades en Numidie.


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