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Beaucoup, passionnément, à la folie !
La Troïka et le «brouillard» politique
Publié dans Le Temps le 26 - 03 - 2013

Au sujet de plusieurs dossiers brûlants, nos gouvernants actuels cultivent et font fructifier le « brouillard ». Mieux encore, notre Troïka produit le sien propre et le répand sur plusieurs pans de la scène politique. En voici des exemples bien probants ! A propos de la date des prochaines élections, les Tunisiens ne sont encore sûrs de rien.
Sans consulter personne à l'Assemblée Constituante qu'il préside, M. Mustapha Ben Jâafar leur avance une échéance accordéon : entre fin octobre et fin décembre 2013. Des fois même, ils entendent des ministres ou des dirigeants de partis au pouvoir repousser jusqu'à 2014 la tenue de ce scrutin. Béji Caïed Essebsi, que la Troïka ne supporte plus, a fait beaucoup mieux quand il était Chef du Gouvernement en 2011 : d'abord, il a proposé le 24 juillet, puis et définitivement décida la date du 23 octobre. Il n'a pas beaucoup tergiversé, ni n'a joué aux atermoiements sans fin. Sincère, le pauvre ! Aujourd'hui, par contre, le flou est notre plat quotidien. Ni le Destour n'est achevé, ni la nouvelle ISIE n'est constituée, ni le Code électoral n'est édité. Et l'on ose parler de vote libre, indépendant et transparent. D'où lui vient-elle, à la Troïka, cette passion irrésistible pour le brouillard ? Est-ce une séquelle de l'exil londonien de certains de ses membres nahdhaouis? Ou bien s'agit-il d'une arme de combat très efficace en temps de brume transitionnelle? Quoi qu'il en soit, l'Opposition est prévenue : pour résister à Ennahdha, au CPR et à Ettakattol, il faut se munir d'excellents feux antibrouillard avant et arrière. Qui sait ? Leur brouillard peut vous prendre de tous les côtés ! Redoublez donc de vigilance et évitez au maximum les carambolages avec la file des partis que la Troïka aveugle ou éblouit !
« Om el mâarek »
L'affaire Chokri Belaïd est également entourée d'épaisses nappes de brouillard. Le nouveau ministre de l'Intérieur ne nous a rien appris de nouveau sur l'assassinat ni sur le meurtrier présumé qui cavale toujours. Du côté du ministère de la Justice, l'enquête piétine quand elle n'est pas totalement bloquée. Les enquêteurs « parallèles » (les journaux, les sites électroniques, la famille du martyr, ses avocats, etc.) avancent pourtant des indices, ouvrent des pistes, désignent des coupables. Rien n'y fait. L'affaire ne progresse pas d'un pouce. D'ailleurs, du côté de la Troïka, on n'en parle presque plus que pour aborder vaguement la question de la violence politique. Sur face book les partisans d'Ennahdha y vont de leur brouillard pour justement brouiller les pistes. Ils tiennent même le langage de Imed Dghij (Protecteur de la Révolution au Kram) qui intimait aux Tunisiens au lendemain des obsèques de Belaïd « Vous l'avez enterré, maintenant rentrez chez vous, l'affaire est close ! ». Non, le dossier ne doit pas être classé, répondent les facebookers soucieux de lever le manteau (et pas seulement le voile) dont on couvre l'affaire Belaïd. C'est, pour certains, « Om el Maarek » (la bataille des batailles) qu'il faut remporter à tout prix sans quoi, adieu à la démocratie, adieu aux libertés, adieu à la Révolution. En d'autres termes, l'Opposition mène parmi ses multiples combats, une guerre d'usure des plus éprouvantes contre le brouillard politique. Et ce conflit n'est pas près de connaître sa fin. Au contraire, il n'en est, à notre avis, qu'aux escarmouches !
Rectificatifs à répétition
Du brouillard encore à propos du projet de loi pour l'immunisation de la Révolution. On le sort le matin, pour le rentrer à midi et le ressortir le soir ! Qui peut, maintenant, affirmer avec certitude ce qu'en fera la Troïka d'ici un mois, un trimestre, ou seulement demain et la semaine prochaine ? Qui par ailleurs saura nous éclairer sur la position réelle de nos dirigeants quant aux partis jugés contre révolutionnaires. Kamel Morjane, lui-même, n'en a pas une idée bien nette. Tout le monde sait pourtant que depuis peu, le Président d'El Moubadara est courtisé tout ensemble par Ennahdha et le CPR. Ces deux formations influentes de la Troïka maintiennent également le flou sur le sort à réserver aux Ligues pour la Protection de la Révolution. L'autre jour, le Président Marzouki appelait à les dissoudre et à les reconstituer en associations moins violentes et plus respectueuses des valeurs démocratiques et citoyennes. Mais les mises au point fusèrent immédiatement après son discours (de la part d'Ennahdha, en particulier) pour « clarifier » et « rectifier » les propos présidentiels. Qu'est-ce qu'on aime les « rectificatifs » au sein de la Troïka ! Nos dirigeants n'entendent jamais le sens de ce qu'ils disent. Ils ont toujours besoin d'un « correcteur », d'un « effaceur » pour nettoyer leurs déclarations, c'est-à-dire pour davantage les obscurcir. En attendant d'y voir clair, les Ligues pour la Protection de la Révolution font diversion à leur tour : à Kairouan, dimanche dernier, la section locale organisa une campagne pour le toilettage de la ville. Allez maintenant comprendre quelque chose à cet autre brouillard « révolutionnaire » !
« Infilett » de partout !
Concernant la mobilisation de combattants tunisiens pour aller en Syrie et au Mali, la Troïka ne fournit aucune réponse concernant les recruteurs de ces jihadistes. Rached Ghannouchi affirme ignorer complètement comment se déroule l'opération. Ali Lâarayedh se déclare juridiquement impuissant face aux départs suicidaires de centaines de jeunes. Ennahdha se dit innocente tout comme Hezb Attahrir. La société civile pourtant accuse le pouvoir en place de fermer l'œil sur les activités de certaines associations (reconnues ou pas) au financement et aux desseins très louches. Mais alors, pourquoi n'a-t-on toujours pas de réponse sur les vrais transitaires dans cette affaire ? «Infilett» vous répondront les officiels qui reconnaissent ne plus tenir le pays en main. L'« infilett », c'est un excellent brouillard avec lequel la Troïka justifie et couvre tous ses revers. Il y a même lieu de se demander s'il elle peut vraiment gouverner sans l'«infilett » politique, économique, social, sécuritaire, administratif ou autre. Nous dirions même que si l' « infilett » n'existait pas, la Troïka l'aurait inventé et provoqué. Peut-elle renoncer à la sève nourricière qui la maintient en vie ? Les prix s'envolent, « infilett » ; les armes affluent de partout, « infilett » ; la contrebande prospère, « infilett » ; nos frontières sont transformées en passoires, « infilett » ; la crise économique s'aggrave, « infilett » ! Le pays sombre, échec et « mètt » !!


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