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Ennahdha s'établit en tête, les autres halètent !
Positionnement et repositionnement des partis
Publié dans Le Temps le 24 - 04 - 2013

Les sondages publiés depuis l'été dernier ont beau ressortir le coude à coude entre Ennahdha et Nida Tounès ; de fait, le parti de Rached Ghannouchi s'installe et s'établit presque confortablement comme parti dirigeant et ce, sans tenir compte ni du caractère provisoire de sa mission, ni des échéances démocratiques à venir.
Ennahdha (et ses alliés de la Troïka, Ettakatol et le CPR) ne se comportent plus en mouvements politiques appelés à gérer une période limitée de transition démocratique. Déjà, le parti islamiste donne de plus en plus l'impression de n'être pas concerné par les prochaines élections. S'il lui arrive quelquefois de les évoquer, ce n'est jamais pour en fixer la date ni les procédures. D'autre part, la rédaction du Destour est toujours bloquée et cela ne semble pas incommoder les députés d'Ennahdha que l'Opposition accuse d'être derrière ce blocage qui fait gagner du temps à la Troïka et désespère les rivaux politiques d'Ennahdha. Pas de certitude non plus sur la constitution de l'ISIE, ni sur le Code électoral ; quant aux projets sur les instances indépendantes de la justice et de l'information, ils sont controversés et ne contentent qu'une minorité de concernés. Le « Dialogue national » initié par le Président de la République n'a pas encore établi son ordre du jour, que déjà ses rares interlocuteurs s'éparpillent. Pendant ce temps, Ennahdha et sa Troïka s'emparent des positions stratégiques qui garantissent la direction du pays. Le dernier remaniement ministériel à la faveur duquel l'ex-Ministre de l'Intérieur a succédé à Hamadi Jebali à la tête du Gouvernement inaugure en fait une nouvelle étape dans le renforcement de la présence des partis de la Troïka, en particulier celle d'Ennahdha, au niveau des postes clés de l'administration politique, sécuritaire, financière et sociale. Au niveau régional, Ennahdha s'est taillé la part du lion au niveau des plus hautes fonctions que même ses adversaires ne lui contestent presque plus. Le parti de Rached Ghannouchi n'éprouve plus le besoin de mener des campagnes, ni de tenir des meetings. C'est à peine s'il appelle à des manifestations de rue. Le 9 Avril dernier, ses partisans étaient numériquement inférieurs à ceux des principaux partis de l'Opposition. Manifestement, Ennahdha tient à profiter au maximum du pouvoir dont elle dispose en tant que parti dirigeant pour asseoir en profondeur sa mainmise sur les structures et les institutions fondamentales du pays. Quand ce sera achevé, l'Opposition peut courir et…haleter !
Les partis des deux Présidents
Mais avant de parler de l'Opposition, évoquons la position du C.P.R. et celle d'Attakatol : ces deux formations de la Troïka se maintiennent au pouvoir sans avoir les mêmes assises populaires qu'au lendemain du 23 octobre 2011. Leur alignement sur les principaux choix d'Ennahdha semble être aujourd'hui leur unique voie de salut pour garder cette position privilégiée. Le C.P.R. est dans la tourmente et n'arrête pas de s'effriter. Maintenu en vie artificielle depuis quelques mois, ce parti n'a plus son avenir politique entre les mains de ses hommes (il n'en reste pas beaucoup, du reste !). Pas même entre celles du Président Marzouki qui l'a très bien compris et qui, désormais, parle et agit en conséquence. Ettakatol, en revanche, masque légèrement mieux sa loyauté à Ennahdha : tout récemment, Mustapha Ben Jaâfar déclarait à une radio privée que son parti ne s‘allierait jamais au parti islamiste en raison des divergences dans leurs programmes économiques et sociaux respectifs. Comment alors appeler cette longue lune de miel passée à soutenir et à défendre ouvertement ou discrètement les choix et les hommes d'Ennahdha ? Pas plus tard que lundi dernier, Iyed Dahmani, député d'Al Joumhouri à l'Assemblée Nationale Constituante, soupçonnait Mustapha Ben Jaâfar de favoriser le régime parlementaire prôné par Ennahdha. En tout cas, rares sont aujourd'hui les observateurs locaux ou étrangers qui doutent encore de l'allégeance quasi-totale consentie par le CPR et Attakatol à l'hégémonique Ennahdha. Au contraire, l'impression que donnent ces deux partis très amoindris c'est de s'adosser sans la moindre gêne à la force et au bon vouloir de leur grand allié dans l'espoir de conserver les positions actuelles, entendez les deux « Présidences » honorifiques de l'Etat et de l'ANC, et de pouvoir concourir plus tard à des positions tout aussi avantageuses.
La carte des élections
Du côté de l'Opposition démocratique, l'Union pour la Tunisie, chapeautée par Nida Tounès et Al Joumhouri, mise sur le prochain rendez-vous électoral. Au cours du dernier « Dialogue National » initié par le Président Marzouki, les deux partis coalisés ont insisté sur l'urgence de l'établissement d'une feuille de route en vue des prochaines échéances politiques. A Jerba, et au cours d'un meeting « béni » par les partisans d'Ennahdha, Issam Chebbi soulignait la priorité d'assainir le climat politique en vue de ces rendez-vous. Nida Tounès, qui pâtit encore de certaines hostilités nahdhaouies, joue la carte de la « coopération », essentiellement pour imposer à ses détracteurs de le reconnaître et de traiter avec lui en tant que partenaire incontournable. Ce qui n'est pas négligeable pour la principale formation rivale d'Ennahdha. D'ailleurs, les milices des Ligues pour la Protection de la Révolution ont appelé vendredi dernier à une manifestation de protestation devant le siège d'Ennahdha à Montplaisir, exprimant ainsi leur refus de voir les dirigeants du Nida marquer des points aussi précieux. D'autre part, Nida Tounès s'active depuis des mois pour, en même temps, mettre en place ses structures régionales et locales de coordination et tenir un maximum de réunions avec ses bases. Le parti d'Essebsi a par ailleurs réussi à imposer la sécurisation de ses meetings. Ce qui, en soi, représente un acquis de poids dans sa préparation aux élections. Il est vrai qu'en ce moment des signes de division apparaissent en son sein à propos de la tenue d'un premier Congrès du parti. On parle aussi d'une lutte intestine entre deux clans pressés d'en découdre à propos des hautes responsabilités internes. Cependant, la tendance dominante privilégie la mise en veilleuse de ces dissensions jusqu'après les prochaines élections nationales. D'ici là, le Nida tiendra-t-il ses rangs aussi resserrés ? L'Union pour la Tunisie résistera-t-elle aux manœuvres qui voudront la faire éclater ? Il faudrait aussi s'interroger sur l'autre coalition naissante entre les partis destouriens dont Al Moubadara de Kamel Morjane : de quel côté finira-t-elle par basculer ? Ne risque-t-elle pas de brouiller les cartes de l'Union pour la Tunisie et de rendre ainsi de fiers services à Ennahdha, qui ne cherche pas meilleur allié objectif pour affaiblir son principal concurrent ? Quelle récompense attendre alors pour ce coup de main inespéré ? Que dire d'autre part de la position que l'Alliance démocratique de Mohamed Hamdi et Mehdi Ben Gharbia qui veut elle aussi occuper une bonne place sur l'échiquier politique national. Pour le moment, cette formation vire à gauche par rapport à la Troïka gouvernante, mais c'est un groupe très versatile et il n'est pas étonnant que très prochainement, elle se positionne du côté opposé.
Des atouts en main, en attendant demain !
Qu'en est-il du Front Populaire ? Sa carte majeure, c'est le volet social. Hamma Hammami mène sa campagne contre la cherté de la vie et Mongi Rahoui se proclame défenseur du bon peuple et des « zouaoula » (les indigents) à l'A.N.C. L'autre atout aux mains du Front, c'est l'affaire Chokri Belaïd que le Watad Unifié n'est pas le seul aujourd'hui à exploiter dans son opposition à Ennahdha. Il reste enfin l'UGTT qui n'est pas un parti politique mais qui n'en reste pas moins marquée par l'influence des partis alliés au sein du Front Populaire (marxistes et nationalistes arabes). Dernièrement et à propos du Dialogue National auquel a appelé le Président Marzouki, l'UGTT s'est alignée sur la position de ces partis de gauche : pas de participation en dépit de l'intercession de certaines personnalités politiques centristes ! La Centrale syndicale tient à son initiative lancée en octobre 2012. Les dirigeants de la Troïka voient d'ailleurs du mauvais œil la vague de grèves sectorielles déclenchées depuis deux mois à l'échelle du pays et des régions. L'UGTT, qui serait derrière ces mouvements sociaux, chercherait à se repositionner par rapport au pouvoir en place, surtout après que la commission sur l'agression du 4 décembre 2012 contre le siège de l'Union eut refusé de condamner les Ligues nahdhaouies, responsables aux yeux des représentants du Syndicat
des violences déplorées ce jour-là ! Dernier atout du Front Populaire : la perspective d'une large coalition électorale avec tous les partis démocratiques, en particulier avec l'Union pour la Tunisie. Une bonne partie des partisans du Front Populaire, d'Al Massar, d'Al Joumhouri et du Nida appelle de tous ses vœux ce rapprochement rêvé qui, jusqu'à nouvel ordre, ne fait pas encore l'unanimité autour de lui, notamment à l'intérieur du Front !


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