La riche et célèbre lagune de Ghar el Melh est la principale source de vie ancestrale des habitants de la ville. Pêche et agriculture traditionnelles sont les plus archaïques activités connues et transmises de père en fils. Néanmoins, urbanisme sauvage, pollution de la faune et de la flore et pêche illégale condamnent cet atout naturel dont jouissent les habitants de Ghar El Melh. Conscients du danger imminent qui plane sur la préservation de la lagune et donc de la vie humaine, la WWF (le Fonds Mondial pour la Nature) avec la participation de la DGF (Direction Générale des Forêts) ont lancé un projet de sensibilisation et de sauvegarde de la lagune de Ghar El Melh, zone humide qui, rappelons-le, est considérée depuis 2007 comme site Ramsar. Une convention que la Tunisie a signée depuis 1981. Ledit projet s'articule autour de la création d'un centre ou musée national des zones humides. Ce dernier vient d'être officiellement inauguré et ouvert au grand public le jeudi 25 avril 2013, soit 4 ans de travail de longue haleine et de persévérance. C'est au fort Ottoman, communément connu par «Dar El Bhira», que le tout premier Centre national des Zones Humides, a élu domicile. Concilier Homme et Nature Les changements climatiques et l'urbanisation anarchique et sauvage aidant mettent sérieusement, depuis des décennies, la vie humaine en danger et chamboule l'intégralité de l'écosystème. Au bureau WWF Tunisie, on a cherché à concilier la sauvegarde de Mère Nature à celle de l'Homme pour que tous deux puissent survivre en symbiose. L'idée de créer un centre national des Zones Humides est née, il y a quatre ans. Après des années de réflexion, de formation, de recherches et de travail non-stop, le projet a été concrétisé grâce aux efforts inlassables et la collaboration des habitants de la région. Aujourd'hui, Ghar El Melh possède un capital environnemental, outre le capital naturel. Le Centre est pour l'instant abrité dans deux salles du fort Ottoman de «Dar El Bhira». Ressemblant surtout à un musée, il est le résultat d'un travail manuel et technique. On y trouve la couleur locale et les traditions ancestrales de la région, aussi bien que la diversité naturelle et ce qu'elle offre comme avantages à la vie humaine en termes de nourriture et de produits artisanaux. Attractif, il représente, par le biais de dessins et de cartes géographiques l'importance des zones humides sur la vie humaine et la valeur d'un héritage naturel sans conteste. A visée sensibilisatrice, les lieux attisaient surtout la curiosité des enfants et des jeunes quant au trésor naturel inestimable qu'ils possèdent et qu'ils se doivent d'en être des gardiens. Si la première salle du centre était destinée à la sensibilisation quant aux zones humides dans le monde et leur impact positif sur la vie humaine, la seconde salle était spécialement consacrée à la lagune de Ghar El Melh. Il s'agissait de mettre en exergue son Histoire à travers les siècles, les métamorphoses géographiques qu'elle a connues et le capital naturel qu'elle apporte aux habitants : (la pêche, l'agriculture et le travail artisanal) qui sont, jusqu'à présent les ultimes sources de survie dans la région.
Réfléchir ensemble sur un plan de gestion Après présentation du centre, le coordinateur Afrique du Nord au WWF, M. Faouzi Maamouri a tenu, d'abord, à saluer les efforts et la convivialité naissante des habitants de la région et les a remerciés pour leur collaboration dans les petits ou les grands travaux, en idées spécifiques à Ghar El Melh, en tâches manuelles, en apport quant aux coutumes ancestrales. Il a, par la suite, montré la valeur socioéconomique dont peuvent jouir les habitants de la ville en termes d'écotourisme, un apport financier qui subviendrait, quelque part aux besoins de la région sans nuire ni aux traditions séculaires, ni au capital naturel qui est leur ultime source de vie. Dans ce même contexte, des débats ont été animés pour voir avec les experts en environnement, en tourisme et en développement, ainsi que des associations régionales de Ghar El Melh, un plan de gestion qui serait bénéfique et aux habitants et à la fameuse lagune. Le WWF a recueilli diverses propositions qui concilieraient Nature et Homme. Des formations pour les jeunes de la ville ont été suggérées, aussi bien que de grandes campagnes de sensibilisation ciblées et adressées vers les touristes locaux ou étrangers, des commerces à ouvrir au sein du fort mais qui seraient supervisés par le WWF afin de préserver la valeur historique et environnementale des lieux, des visites guidées et payantes étaient proposées pour les écoliers et adolescents affluant de toute la Tunisie. Au terme de cette journée d'inauguration du Centre national des Zones Humides, une journée rythmée par l'arrivée en masse des écoliers et des collégiens de Ghar El Melh, venus en nombre découvrir ce nouveau capital éco-culturel, il était question de redoubler d'efforts pour assurer la pérennité des ressources naturelles et les 40 sites classés Sites Ramsar et de sensibiliser la postérité quant à la valeur inestimable des lacs, lagunes, rivières et de la biodiversité.