Inutile de faire adosser la défaite ni directement, ni indirectement à l'arbitre Saïd Kordi. Ce dernier, a certainement commis comme tout autre referee quelques erreurs d'appréciation mais qui n'ont en rien influencé sur l'issue finale de la rencontre. Faudrait-il rappeler que Kordi a pratiquement sifflé toutes les fautes que les joueurs de l'Espérance ont commises dans leur zone sur leurs homologues sfaxiens. Pas moins de quinze coups francs directs ont été accordés aux « Noir et Blanc » uniquement en première mi-temps, sans que ces derniers ne parviennent à en tirer le moindre profit. Il leur accorda un penalty du reste bien justifié pour faute d'un défenseur espérantiste sur Mohamed Ali Moncer tout en fermant l'œil sur un autre, au profit de l'Espérance devant sanctionner une faute à l'intérieur de la surface de réparation sur Afful Le voyage au Congo a pesé dans les jambes Le Club Sfaxien sans être lésé par l'arbitrage de Saïd Kordi l'a été profondément par la décision à la fois injuste et arbitraire de livrer son match le jeudi après soixante douze heures seulement d'un pénible et harassant déplacement au Congo où il dispute dimanche dans une ambiance terrifiante le match retour contre les Diables Noirs de Brazzaville. Ce match et le déplacement qu'il a nécessité (30 heures de vol entre aller et retour avec double escale à Casablanca), ont lourdement pesé dans les jambes des joueurs sfaxiens. Même leur sursaut rageur en fin de match était une réaction qui a exigé que le CSS aille au-delà de ses ressources physiques dans l'intention de revenir au score ou de moins d'atténuer l'ampleur de la défaite. Les joueurs sfaxiens, au prix d'un effort surhumain ont réussi à marquer deux buts durant les deux dernières minutes avant de passer légèrement à côté de l'égalisation. Des carences défensives chroniques Le match est venu mettre, de nouveau à nu, les carences défensives de l'équipe sfaxienne. Celle-ci, déjà assez fébrile a bien souffert, de l'absence de Yussufu de la méforme de Abbès et du rendement quelconque de Kechache qui, à sa décharge, a été aligné sur le flanc droit pour suppléer le forfait de dernière minute de Yussufu. Ceci sans oublier que Boulaâbi qui venait de se remettre d'une blessure n'a pas eu son rayonnement habituel dans l'axe de la défense. La défense sfaxienne, avec autant d'insuffisance, ne pouvait sortir indemne face à un adversaire de la valeur de l'Espérance. Le premier but inscrit par Chamseddine Dhaouadi, l'a été comme à la parade. Il n'a nullement été gêné dans son élan et sa reprise victorieuse de la tête, les trois défenseurs sfaxiens proches de lui, ne faisaient que contempler le joueur espérantiste dans son action. Autre flop de la défense. Survenu cette fois sur le 3ème but qu'avait inscrit Akaïchi. Dans l'action du but, l'attaquant espérantiste n'a trouvé devant lui aucune opposition. La voie des bois était complètement libre faute de couverture. Le staff technique se trouve par conséquent devant l'obligation de remédier à ces lacunes qui se sont avérées endémiques, puisque l'équipe sfaxienne encaisse régulièrement à chacune de ses sorties au moins un but. Ruud Krol possède quelques solutions de rechange avec les Mahmoud Ben Salah et le gardien Rami Jeridi. Mais, le plus urgent c'est l'organisation défensive qui exige d'être améliorée et soignée. L'opportunisme ricanant de l'Espérance L'Espérance a glané les trois points de la victoire parce que d'abord elle a fait preuve d'une meilleure maturité tactique en parvenant à venir à bout du CSS à l'usure. Elle l'a emporté parce qu'elle a su exploiter convenablement les balles arrêtées (les deux premiers buts ont été réussis sur coup franc). Enfin, parce qu'elle était physiquement plus fraîche que son adversaire qui a joué de malchance en perdant la veille du match deux joueurs de première importance, Yussufu et Khenissi victimes d'une blessure contractée à l'entraînement Naceur Bédoui en fin de match a crié à l'injustice accusant la FTF de pénaliser le CSS en l'obligeant à jouer 72 heures après son retour du Congo. Tout comme il reprocha à l'arbitre Kordi d'avoir lésé par ses décisions son équipe. « Il s'agit d'un véritable scandale. On a cherché par tous les moyens à réduire les chances du CSS dans cette phase du play-off », a fait remarquer avec amertume le directeur technique du club « Noir et Blanc ». Dans le camp Espérantiste on garde la tête froide. « Il est très important d'entamer le play-off sur une victoire obtenue de surcroît ; en déplacement. Mais, ce n'est qu'un début, le plus dur reste à faire. Et le chemin menant au sacre est encore long puisque quinze points demeurent en jeu. Nous gérons ce play-off match par match. Nous allons oublier le match de Sfax, pour nous concentrer sur notre derby contre le Club Africain », a noté Maher Kanzari.