L'Espérance Sportive a grimpé un nouveau palier en mesure de lui ouvrir toutes grandes les portes du sacre. Sa victoire de dimanche dernier dans le derby de la capitale lui permet d'occuper seule la première place du classement général outre l'apport mental et psychologique dont ses joueurs tireront profit. Pourtant plusieurs zones d'ombre ont précédé le match de la deuxième journée du play off. En effet, dès vendredi Jouini était hors service et quelques petites heures avant le coup d'envoi, le staff technique ne savait toujours pas s'il pouvait compter sur Ch. Dhaoudi et Akaïcha. On a même pensé sacrifier Afful pour titulariser Clottey comme troisième joueur étranger pour le remplacer. C.A : rigueur en défense et meilleure animation offensive Les efforts déployés par le staff médical ont fini par remettre sur pied les deux joueurs sus-mentionnés qui ont fait partie de l'équipe rentrante donnant le meilleur d'eux-mêmes en évoluant au même rythme de leurs co-équipiers. Avec en fin de match trois précieux points récoltés devant un Club Africain pourtant déterminé à éviter un second faux pas d'affilée. Toujours est-il que les « Sang et Or » n'étaient pas prêts à faire la moindre concession dans un contexte groupant quatre équipes aux mêmes ambitions. L'Espérance de Tunis aborda le match avec trois joueurs de milieu (Mouelhi, Traoui et Ragued), Blaïli dans le couloir droit avec Afful en soutien et Akaïchi dans le couloir gauche. Un dispositif auquel ne s'attendait sûrement pas le staff technique clubiste acculé à procéder à de menus changements dans la stratégie mise en place. Ce fut juste au coup d'envoi à partir de la ligne de touche. Le Club Africain a correctement abordé le début de la rencontre à partir du moment où en récupérant Yacoubi et Haddadi, sa défense a gagné en rigueur alors que l'animation offensive s'est sensiblement améliorée avec le retour de Haddad et Kasdaoui. Encore une fois grâce à une balle arrêtée Une première période de jeu bien au-dessous de la moyenne avec un nombre restreint d'occasions de but en l'absence de véritable créativité de part et d'autre. Deux opportunités d'ouvrir le score côté « sang et or » et deux corners côté clubiste avec cette interrogation au bout de toutes les lèvres : où est passé Abdelmoumen Jabou ? Une seconde mi-temps de bien meilleure qualité abordée sur les chapeaux de roue par les joueurs de l'équipe de Bab Jedid qui ont mis la pression sur la défense « sang et or » au sein de laquelle Sameh Derbali réalisait un match sans faute. Cela n'a pas empêché Baratli de voir son ballon percuter le haut du montant des buts de Ben Chérifia. L'Espérance va desserrer l'étreinte au fil de minutes pour aboutir à une domination partagée marquée par ce coup franc suite à une faute sur Blaïli. Ballon jouée entre Afful et Chemmam, centrage de ce dernier et ballon repris victorieusement par Aouadhi qui a suppléé Mouelhi en début de seconde période. A 1à 0 tout restait possible même si le Club Africain a dû recourir à trois changements forcés, Haddad, Yacoubi et Z. Dhaouadi remplacés pour blessures ( une grande énigme). Et scénario quasiment identique à l'Espérance avec les remplacements de Mouelhi d'abord, Akaïchi ensuite et Afful enfin. La dernière occasion du match s'est présentée à la dernière minute du temps de récupération : Nafti exécuta mal un coup franc accordé au Club Africain à 18 mètres des bois de Ben Chérifia. C'en était fini des chances de l'équipe clubiste de terminer sur un score de parité. L'Espérance peut, quant à elle, voir venir la suite du play off avec un zeste de sérénité. Rafik BEN ARFA Maher Kanzari :« Gardons les pieds sur terre ! » « Certes je suis comblé par notre second succès d'affilée depuis l'entame du play-off et qui coïncide avec mon second derby victorieux à la tête du groupe. Mais je demeure tout de même un tantinet mécontent du rendement de mes protégés qui a été en deçà de mes attentes. Je vous concède que le rythme infernal auquel ils sont soumis y est pour beaucoup mais tout de même. Je dois cependant louer grandement l'apport et la contribution du Dr Yacine Ben Ahmed, des kinés Lassad, Khmaïes, Saief et la préparation physique menée sur des bases scientifiques par Khalil Jbebli aidé par Sabri. Nous avons bien peaufiné nos plans avec une nouvelle approche tactique. Physiquement nous étions au point avec une fraicheur évidente lors du second half. S'agissant d'un tournoi de six journées très rapprochées, plusieurs facteurs entrent en jeu et sont prépondérants dans la réussite de chaque prestation. L'Espérance est bien armée sur tous les plans pour honorer ses engagements. Mais comme je l'ai dit avant, nous procédons au cas par cas en ne nous focalisant que sur le match à jouer dans l'immédiat. Notre devise : Ne pas nous projeter dans le futur et ne point regarder dans le rétroviseur. Garder les pieds sur terre du moment que rien n'est encore joué. Avec la sollicitude quasi permanente de si Hamdi et le soutien de toute la famille espérantiste, l'avenir ne peut que nous appartenir. » Faouzi Benzarti:« Manque de réussite » « Quand on joue devant l'Espérance, la concentration et la présence mentale doivent être omniprésentes à tous les instants. Une fraction de seconde d'inattention sur une faute de marquage et on la paie cash devant un adversaire maitrisant à fond la caisse l'arme des balles stratégiques. En semaine et sur le tableau, les consignes et les recommandations étaient des plus claires et chacun savait à quoi s'en tenir, où se placer et qui marquer de près. Mais bon ce sont des choses qui arrivent. Je suis satisfait par la prestation et surtout de la progression de mes protégés avec un volume de jeu et une circulation de la balle en nette amélioration par rapport au match disputé contre l'ESS. Mais nous avons malheureusement manqué de réussite ce qui nous fut fatal à l'arrivée. Nous allons continuer à travailler tout en y croyant encore. Certes l'affaire s'est un tantinet corsée mais le football n'étant pas une science exacte, tout peut arriver et nous allons tout mettre en œuvre pour redémarrer du bon pied. A souligner que nous sommes largement handicapés et pénalisés par le manque de rythme dans les jambes du fait de n'avoir disputé le moindre match officiel depuis plus de deux mois.Non je n'ai pas brandi la menace de partir étant un homme de principe. Je continuerai à assumer mes responsabilités mais le jour où je perdrai le goût et le (kif) de travailler je partirai de mon propre chef ni plus ni moins, voilà tout. »